L’Église d’Angleterre a voté ce 15 juillet la suppression d’un texte datant de 1991 qui excluait de nombreux candidats LGBTQ+ à la prêtrise. Le document, intitulé « Issues in Human Sexuality », qualifiait l’homosexualité de « particulièrement déshonorante »et imposait la chasteté aux personnes homosexuelles souhaitant devenir prêtres.
Le Synode général, l’organe législatif de l’Église réunissant évêques, prêtres et laïcs, a approuvé à une large majorité la fin de cette exigence dans le processus de discernement des vocations.
« Ce texte servait de filtre moral implicite pour écarter des vocations », a réagi le révérend Charles Bączyk-Bell, prêtre anglican à Londres et ouvertement homosexuel. « Le fait qu’il disparaisse ouvre la voie à une évolution plus profonde des politiques ecclésiales sur les relations entre personnes de même sexe. »
Un document obsolète et discriminant
Initialement prévu comme un simple outil pédagogique, le texte de 48 pages avait fini par faire autorité, au prix d’une exclusion implicite mais systématique des vocations LGBTQ+. Il affirmait que l’homosexualité ne pouvait pas être considérée comme une expression légitime de la sexualité humaine, à égalité avec l’hétérosexualité.
L’Église reconnaît aujourd’hui que le ton et les présupposés du texte sont « inadaptés et offensants », et « qu’ils ont causé du tort » à de nombreuses personnes.
Pendant une phase transitoire, les candidats à l’ordination devront désormais se référer aux Lignes directrices pour la conduite professionnelle du clergé (un code adopté en 2003 et révisé en 2015) en attendant la mise en place, prévue d’ici 2026, d’un nouveau cadre pastoral plus représentatif de la diversité des parcours spirituels, relationnels et affectifs au sein de l’Église.
Pas de changement doctrinal, mais un signal fort
La doctrine officielle de l’Église sur le mariage et la sexualité ne change pas : seule l’union hétérosexuelle est reconnue comme mariage religieux. Mais cette décision marque un geste symbolique fort, dans un contexte où l’Église tente de répondre à une crise des vocations et à des demandes croissantes d’inclusion.
Le vote intervient aussi alors que les tensions restent vives autour de la bénédiction des couples de même sexe, autorisée depuis 2023, et que des discussions sont en cours pour redéfinir la place des personnes LGBTQ+ dans l’Église.
« Ce changement ne résout pas tout, mais il témoigne d’une volonté de réparer et de mieux accueillir », résume un membre du Synode.