Lundi, 13 octobre 2025
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    Le youtubeur américain Damon Dominique crée du contenu depuis maintenant 10 ans

    Si on l’a d’abord connu pour ses vidéos de voyage et d’enseignement de langues avec son ancienne collègue Jo Franco, il est désormais connu pour ses vidéos en solo, où l’on retrouve encore son amour pour les voyages et les langues (plus particulièrement le français), mais aussi du contenu plus introspectif, voire philosophique. Mais celui qui habite désormais à Paris ne se limite pas simplement aux vidéos et multiplie les projets (dont des infolettres, des ateliers et des cours de français) pour s’assurer qu’il ne s’ennuie jamais ! Fugues l’a rencontré à Paris.

    Pourquoi sens-tu le besoin de faire autre chose que des vidéos ? YouTube, ce n’est pas suffisant ?
    Damon Dominique : Lorsque tu fais du YouTube, ton travail est tellement virtuel. Je suis seul. Je filme une vidéo. Je la monte moi-même et je la publie. Et, oui, techniquement, les gens la voient, mais je suis toujours dans mon appartement. C’est pourquoi j’ai commencé à réaliser tous ces autres projets. Par exemple, l’atelier (workshop). C’est cool : je peux gagner de l’argent en le faisant, et c’est épanouissant. Pour que j’aie envie d’entrer en contact avec les gens et de rencontrer de vraies personnes, il faut vraiment que je développe d’autres aspects de ma carrière. Aussi, la vie n’est qu’un test à la fin de la journée. On ne fait que tester les choses. Je teste tout pour voir ce que j’aime faire.

    Au fil des années, tes vidéos sont devenues plus longues et elles fonctionnent toutes autant. Pourquoi ?
    Damon Dominique : Dans le monde des médias sociaux, tout le monde et sa mère vous
    disent de poster des reels, des TikToks… Je n’aime pas consommer du contenu comme ça. C’est donc un risque de ne pas publier grand-chose sur Instagram et d’aller à l’autre extrême en faisant une vidéo de 40 minutes où je ne fais que parler. Et ces vidéos semblent toujours être les meilleures, pour une raison ou une autre. Ce sont celles où je fais le moins d’efforts, et c’est toujours frustrant ! (Rires.) Il faut aimer ce que l’on fait. Si je n’aime pas faire des vidéos courtes mais que je le fais, je me piège encore plus, parce que si les vidéos courtes deviennent populaires, je dois continuer à les faire.

    As-tu déjà été inquiet que les vidéos plus personnelles que tu fais affectent ta vie amoureuse ou effraient de potentiels partenaires ?
    Damon Dominique : Il y a eu un moment sur ma chaîne où je faisais une série intitulée Dating with Damon, où je parlais de quelques rendez-vous différents que j’avais eus avec des hommes internationaux. J’ai des histoires encore plus intéressantes maintenant, mais j’ai arrêté de le faire parce que je ne voulais pas que les gens aient l’impression que j’allais juste à un rendez-vous pour une histoire que j’allais raconter… Mais en même temps, c’est intéressant !

    C’est un exercice d’équilibre. Quoi que je dise dans une vidéo à propos de quelque chose qui se passe dans ma vie et qui pourrait impliquer d’autres personnes, elles n’ont pas de plateforme pour se défendre. Je ne dis pas de mal de qui que ce soit, mais tout de même. Je peux publier toutes mes pensées, mais eux n’ont pas vraiment la possibilité de répliquer.

    Tu fais moins de leçons de langue sur ta chaîne. Pourquoi ?
    Damon Dominique : Encore une fois : il faut faire attention au contenu que l’on crée, car on s’enfonce dans un certain trou. Il faut être stratégique dans le choix des vidéos que l’on fait. Je pense que ce qui est bien avec ces vidéos sur les pensées, la philosophie, l’amour, les médias sociaux… c’est qu’on n’est pas vraiment enfermé dans un cadre. J’ai l’impression qu’il s’agit plutôt d’essais vidéo. L’Internet a connu différentes époques et à l’époque, j’avais l’habitude de faire ces leçons parce que ça n’existait pas. Aujourd’hui, on peut les trouver beaucoup plus rapidement. Je ne pense donc pas que les gens regardent encore autant ce genre de vidéos. Je pense que les choses vont changer encore plus vite avec l’IA.

    C’est pourquoi je pense qu’il est intelligent pour moi — et pour tout le monde — de pivoter et d’aller vers ces vidéos plus longues, plus intéressantes et plus humaines.

    Tu es un passionné de voyage. Tu n’as jamais été inquiet d’être homosexuel dans des pays moins ouverts ?
    Damon Dominique : Je n’ai pas peur. Peut-être que je devrais avoir plus peur. J’ai l’impression que le monde me dit : « Damon, tu dois avoir plus peur, tu dois faire attention ». Mais, heureusement, je n’ai pas eu d’expériences folles qui me feraient craindre le monde. Et je pense qu’il est important de le dire. Bien sûr, on peut peut-être invoquer les privilèges, mais en fin de compte, il est important de dire que j’ai voyagé dans le monde entier et dans des pays où les droits des LGBT n’existaient pas et que je me suis senti très bien et que personne ne s’en est soucié. Parfois, il y a ce que dit le gouvernement et puis il y a ce qui intéresse les gens. La plupart du temps, ils s’en fichent, ils veulent juste que vous soyez une personne sympathique. C’est ce que j’ai toujours ressenti. Le fait que je sois gai n’est pas une raison pour ne pas aller dans un pays. Je pense que c’est en fait une raison d’aller dans un pays, pour montrer aux gens qui sont là et qui sont gais qu’ils peuvent se sentir vus, ou aussi pour montrer aux gens que je ne cherche pas leur approbation ou leur désapprobation, que je vis simplement ma vie, que je suis heureux et que je passe du bon temps. Je pense que c’est littéralement ce qui peut changer l’opinion des gens. Tout le monde se fait une idée, jusqu’à ce qu’il rencontre la bonne personne. Il faut donc être cette personne. Parcourez le monde et changez l’opinion des gens, simplement en étant vous-même !

    Tu as été quelques fois à Montréal. As-tu des lieux de prédilection dans la métropole ?
    Damon Dominique : J’aime qu’à Montréal, on trouve des terrains de volley-ball partout, comme à côté du Mont-Royal. C’est random! Il y a le PY1, qui n’existe plus. Je me suis tellement amusé là-bas. J’ai été au Stock, c’est toujours amusant ! Et l’Orange Julep. J’adore. La nourriture est horrible, mais l’ambiance est super ! J’y ai tourné une vidéo à l’époque.

    Il y a aussi le belvédère Kondiaronk, faire du vélo au bord du canal Lachine, Habitat 67, la friperie Eva B… Ce ne sont que quelques endroits dont je me souviens. Il y a Rachelle Béry, où je n’arrêtais pas d’aller. J’ai l’impression que Montréal est une grande ville de petites villes. C’est ce qui est vraiment cool, parce qu’il y a beaucoup de friperies ou de magasins locaux. On a l’impression d’être dans un film du début des années 2000, il y a encore un côté punk ou rock.

    INFOS | https://damondominique.com

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