Jeudi, 13 novembre 2025
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    Corps fantômes une pièce essentielle

    Montréal, début des années 1990 : 17 hommes gais sont assassinés. Leurs noms ne se trouvent pas dans les manuels d’histoire. Pourtant, ils ont existé, aimé, résisté. Corps fantômes leur redonne voix, ainsi qu’à toute une communauté en quête de reconnaissance. Signée par un collectif d’artistes réuni par La Messe Basse, la pièce Corps fantômes retrace l’émergence de la communauté LGBTQ+ dans un contexte de lutte, de peur… mais aussi de solidarité et de résistance.

    Fresque fictive inspirée de faits réels, cette pièce chorale s’inscrit dans la lignée d’œuvres marquantes comme Angels in America ou N’essuie jamais de larmes sans gants, et livre un hommage vibrant aux vies fauchées, aux combats invisibles, et à celles et ceux qui ont refusé de disparaître. Rencontre avec deux artisans de cette création nécessaire : le metteur en scène Maxime Carbonneau et l’un des auteurs du collectif, Dany Boudreault.

    Quelle a été l’impulsion de départ de Corps fantômes ?
    Maxime : Il y a des moments historiques dans l’histoire du Québec qui n’ont pas été
    racontés ou sur lesquels on ne s’est pas penchés. Corps fantômes, c’est un de ces moments importants-là du Québec, un angle mort, un bris de transmission entre générations dans notre société. Ça a été l’impulsion de départ de ce projet-là.

    Dany : J’étais curieux de voir quels combats restaient à mener, et ceux aussi qu’on croyait acquis. Ça fait quatre ans de recherche où on va aux archives gaies, on rencontre des gens. On a réuni un collectif d’artistes, comédien·nes, auteur·ices, pour réfléchir sur le projet. On a rencontré plusieurs personnes, autant des militant·es que des gens qui ont vécu l’époque, des médecins, etc.

    Qu’est-ce qui fait de Corps fantômes une œuvre essentielle ?
    Maxime : C’est un spectacle ambitieux. On a une cinquantaine de personnages dans la pièce, interprétés par une quinzaine d’interprètes, c’est un texte écrit à 16 mains, une fresque
    d’environ 3h30.

    Dany : C’est majeur ce qui se passe en ce moment. Il y a une augmentation de 69% des crimes haineux reliés à l’orientation sexuelle au Canada. Il y a une régression de nos droits humains. Ici, ça va bien, on a quand même des droits, mais je me méfie toujours de ce discours-là parce que les droits ne sont pas acquis, il faut se battre encore, puis il faut les connaître, puis il faut qu’une jeune génération les connaisse aussi et que celles et ceux qui se sont battu·es ou qui ont été les contemporain·es de celles et ceux qui se sont battu·es réactivent leur engagement.

    Qui, selon vous, va se reconnaître dans Corps fantômes ?
    Maxime : On espère que tout le monde se sentira concerné, interpellé, et que tout le monde soit aussi obsédé que nous on l’est autour de cet objet-là. [Ce genre de projet], ça crée de la solidarité. Et c’est ce qui manque cruellement à notre époque : prendre le temps de se projeter dans quelqu’un d’autre pour se mettre à sa place.

    Dany : Je pense qu’il y a une jeune génération à qui ça peut donner de l’espoir de voir ça. Ce n’est pas un cours qu’on donne, c’est vraiment par le biais de l’affect, par des personnages qui portent des combats qu’on raconte cette histoire. C’est une fiction documentée. La pièce se passe en deux temps, donc au temps de 1990 à 1995, avec un écho et une correspondance avec aujourd’hui. J’ai de l’espoir dans les jeunes, dans l’éducation aussi. Je crois au pouvoir de l’art aussi pour éduquer, mais surtout sensibiliser.

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    INFOS | Corps fantômes, à l’affiche chez Duceppe du 22 octobre au 22 novembre 2025
    billets : https://www.duceppe.com


    Les minutes de création : une initiative originale
    Profitez de cette occasion unique pour rendre hommage à un être cher en lui dédiant une minute de création. Comment ça marche ? Pour chaque tranche de don de 1000$ de don, vous parrainez une minute de la pièce. En rejoignant cette aventure, vous contribuez à l’émergence d’un spectacle unique et inoubliable qui rend hommage aux pionnier·es qui se sont battu·es pour la reconnaissance des droits de la communauté LGBTQ+. Vous offrez aussi un soutien aux droits LGBTQ+ (10% des sommes récoltées après dépenses seront répartis entre les organismes Interligne et GRIS Montréal.)

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