Mitchell Sayer est un jeune avocat dont les moindres détails de la vie sont réglés au quart de tour. En effet, chez lui, le moindre poil de tapis est brossé avec application dans la bonne direction.
Il est gai et s’assume bien. Or, voilà qu’il découvre avec stupéfaction que : 1) il est adopté; 2) il a un frère jumeau; 3) comble de l’horreur, celui-ci est un personnificateur féminin.
D’abord consterné — et effrayé — par ce qu’il découvre sur son frère qui porte le nom surréaliste de Kitten Kaboodle, il discerne bientôt la voie qui est toute tracée pour lui. Il doit ramener son frère dans le droit chemin, c’est-à-dire hors des strass et des paillettes et lui faire reprendre son véritable nom : Donald Sweet.
Mais Kitten, de son côté, est bien décidé à mettre un peu de piquant dans la vie affadie de son grand dadais de frère, quitte à la bouleverser de fond en comble. Deux missions on ne peut plus opposées qui donneront évidemment lieu à moult quiproquos et situations rocambolesques.
Ce nouveau roman de Robert Rodi, à qui l’on doit l’excellent Folle de lui, s’avère une excellente lecture d’été. Les deux personnages sont bien campés et remplis de contradictions et les péripéties de leur vie personnelle ne font qu’ajouter au loufoque de la situation.
Mitchell est aux prises avec une collègue de travail qui est en fait une véritable mante religieuse prête à tout pour occuper son poste. De même, il doit composer avec son ex qui l’entraine dans des soirées hard et qui ne peut supporter le simple mot «fanfreluche», donc encore moins drag queen, mais qui, paradoxalement, voue une adoration quasi mystique à la Reine mère.
De son côté, Kitten fait face à la compétition féroce d’un nouveau personnificateur qui cherche à le déloger. Bref, un roman fort entraînant qui saura vous faire sourire et qui, par la bande, donne une petite leçon sur la tolérance au cœur même de notre communauté.
Drag Queen / Robert Rodi. Montblanc : H&O, 2001, 254 p.
