Jean-Louis Rech, qui nous avait déjà donné Les Nuits africaines ainsi que L’Esprit au bout des doigts, nous offre cette fois-ci un recueil de nouvelles explorant ce qui constitue le fondement principal de sa fantasmatique : le désir ressenti devant la beauté plastique du corps d’un homme noir.
Les récits mettent en scène des hommes massifs, bien découpés, qui explorent avec délectation leur sexualité sans aucune retenue ou pudeur. À cet égard, les nouvelles se révèlent à la fois efficaces et des plus émoustillantes!
Il aurait cependant été intéressant que l’auteur prolonge la tension érotique, qui est généralement un point d’encrage important dans l’écriture d’un récit érotique, plutôt que de passer trop rapidement dans l’action. Les protagonistes passent en effet un peu trop rapidement du premier regard au premier toucher.
Comme le récit se concentrent généralement sur une description des ébats, il est donc parfois difficile de déterminer ce qui les anime. Que pensent-ils, qu’est-ce qui les agite, comment leur fantasmatique s’inscrit-elle à l’intérieur de cette rencontre? Bref, qui sont-ils?
C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les personnages de race noire qui, plus souvent qu’autrement, demeurent complètement hermétiques. On a même parfois l’impression qu’ils ne sont présents que comme faire-valoir du partenaire blanc ou que pour satisfaire la fantasmatique de celui-ci, ce qui est peu frustrant.
Bref, étoffer les personnages permettrait de leur donner un peu plus de relief aux récits et d’ainsi en augmenter la charge érotique.
Les joies de la ressemblance : 5 nouvelles érotiques gay / Jean-Louis Rech. Montblanc : H&O, 2002. 95p.
