Virtuose du malambo, la troupe Che Malambo donnera toute sa force à cette danse masculine argentine pratiquée par des cowboys argentins dans un spectacle exaltant qui allie rapidité, fougue et précision. À voir sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier, le 7 février 2020.
Peu connue au Québec, mais populaire en Argentine, le malambo est la deuxième danse nationale en Argentine, après le tango. Le malambo puise ses origines dans la tradition des gauchos, ces cavaliers qui gardent les troupeaux dans les grandes plaines de l’Argentine. Armés de tambours en bois et en peau (des bombos) et de lassos munis de boules de bois aux extrémités (des boleadoras) qui leur permettent d’exercer leur métier et de se faire entendre dans la Pampa, ces cavaliers ont transformé petit à petit des outils initialement de travail en instruments de percussion. Et, par le fait même, les gauchos devenaient des malambistes ou des danseurs de Malambo.
Cette danse individuelle, à l’origine exclusivement masculine, prend la forme de combats, où les hommes s’affrontent dans un duel enflammé de zapateados (claquement des pointes et des talons dans la danse hispanique) puissants avec une dextérité spectaculaire. Sur la plus petite superficie possible, deux hommes face à face, s’affrontent dans un duel. Le premier lance le rythme, l’autre doit y répondre en complétant ce rythme. Le dialogue effréné qui s’en suit est la base d’une compétition virile, jusqu’à l’abandon de l’un d’entre eux… celui qui manquera d’inspiration aura perdu.
Le gaucho solitaire qui descend rarement de sa monture – sur laquelle il vit, dort et mange – exprimerait ainsi sa vigueur. Sans doute extériorise-t-il par le malambo ce qui, sans fin, lui passe à travers le corps : le rythme de son cheval.
Un spectacle électrique et virtuose
Telle une horde sauvage, les danseurs de Che Malambo, mi-hommes mi-chevaux expriment toute la virtuosité de cette danse masculine et percussive. «C’est une danse qui demande de l’adresse, c’est très physique, on joue la musique avec les pieds», explique Gilles Brinas, directeur artistique et chorégraphe à l’initiative de ce projet. « Che Malambo, c’est un projet un peu fou. C’est la rencontre improbable d’un folklore bien assumé avec un public étranger ignorant tout de ce sujet si particulier et sensible ».
Sur scène les quatorze danseurs, exclusivement des hommes, exécutent une partition très pointue et font résonner leurs bottes sur le parquet. D’un bout à l’autre du spectacle, ils ne ménagent aucune énergie pour faire vivre le malambo, qui s’exécute la tête haute et le regard franc, dans un combat raffiné où les corps masculins se mesurent l’un à l’autre dans le plaisir d’une danse puissante! Le résultat est un crépitement de vie, une célébration du corps en quête de dépassement et d’élévation, une expérience de dextérité et de sensualité. De Londres à New York en passant par Berlin, Che Malambo a su, depuis sa création, trouver son public et tourne dans le monde entier. Nul doute qu’il le trouvera aussi à Montréal.
INFOS : CHE MALAMBO
Le 7 février 2020 à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts
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