Jeudi, 10 octobre 2024
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    Journée de visibilité lesbienne, un 40e anniversaire sous le signe de la visibilité !

    Cette année marque le 40e anniversaire de la Journée de visibilité lesbienne. Si cette Journée a été célébrée sous d’autres appellations, à d’autres dates et en divers lieux au cours de son histoire, il n’en demeure pas moins que sa pertinence, près de quatre décennies plus tard, est toujours d’actualité. Tour d’horizon de la programmation de cette Journée qui, cette année, sera célébrée en grand le 23 avril prochain au bar L’idéal à Montréal.


    Un peu d’histoire(s)
    Retour vers le « futur ». 40 ans en arrière. Le 27 mars 1982, dans les villes cana-diennes de Vancouver, Calgary, Montréal et Toronto se tient une journée d’action et de sensibilisation lesbienne. À Montréal, l’organisation de cette journée a lieu aux Ateliers d’éducation populaire de la rue Boucher sous le thème « Lesbiennes et solidaires », où près de 150 lesbiennes participent à divers ateliers et activités, sans oublier la danse de clôture qui attire près de 250 femmes.

    Cette journée sera l’occasion pour les lesbiennes montréalaises de débattre de l’organisation de la rencontre du premier samedi d’octobre, c’est-à-dire la « première » Journée « officielle » de visibilité lesbienne, alors appelée Journée d’interactions lesbiennes. C’est alors que l’histoire débute.

    Une histoire qui sera écrite au fil des décennies et que vous pourrez lire dans le zine Portraits : Journée de visibilité lesbienne 2022. 40 ans d’histoire. Ce troisième zine, comme les précédents, vient mettre de l’avant 30 militantes d’hier à aujourd’hui ayant participé à ce que nous pouvons appeler aujourd’hui la JVL.

    Nouveauté cette année : des portraits d’organismes ayant été impliqués dans l’organisation au fil des ans. À ce titre, Julie Antoine, la directrice générale du Réseau des lesbiennes du Québec, l’organisme qui chapeaute exclusivement la JVL depuis 2019, s’exprime sur l’importance de célébrer la JVL, les organisatrices et ses militantes, 40 ans plus tard : « C’est vraiment de redonner du pouvoir à ces personnes qui ont été dans l’ombre pendant plusieurs années. La JVL ça fait 40 ans qu’elle existe et pourtant elle est encore méconnue. On n’a pas la prétention de dire qu’aujourd’hui on la sort au grand jour, mais on a la solidarité nécessaire pour remettre ces pionnières de l’avant, car sans elles, on ne pourrait pas fêter les 40 ans de la JVL ».

    À noter que la Journée du 23 avril prochain mettra également de l’avant l’implication des organismes communautaires pour la visibilité lesbienne, lors d’un balado enregistré devant public et animé par Eugénie Lépine-Blondeau avec des représentantes de GRIS-Montréal, Interligne et la Fédération des femmes du Québec.

    Qui plus est, un second balado sous le titre « Visibilité lesbienne d’hier à aujourd’hui » sera également enregistré avec des artistes ayant œuvré à la visibilité lesbienne au fil des ans, soit Gin Bergeron, Diane Trépanière et Gloria Escomel, « donc l’art de la scène, l’art visuel et la littérature » confirme Julie Antoine. « Le fait de prendre la parole à travers l’art, c’est du militantisme. Elles sont sorties des rangs pour démonter qu’il y avait une autre vision. »

    S’unir toutes ensemble en avril

    Une troisième baladodiffusion sera enregistrée devant public pour discuter de la visibilité lesbienne dans la sphère publique, avec les lauréats de prix et l’humoriste Coco Belliveau, porte-parole de l’évènement de cette année. C’est d’ailleurs sous le thème « Invisibiliser c’est discriminer », qu’une vaste campagne d’affichage novatrice et hors du commun pour une population trop longtemps invisibilisée, se tiendra à Montréal et à Québec, explique Julie Antoine, une autre façon d’investir l’espace public pour ainsi venir complémenter l’évènement terrain du 23 avril. 

    Sarahmée recevra le Prix visibilité

    Si la Journée de visibilité lesbienne se déroulait à Montréal en juin depuis quelques années déjà, cette nouvelle date constitue un choix stratégique s’annexant à la Journée de visibilité lesbienne célébrée ailleurs dans le monde le 26 avril : « Puisqu’il y avait consensus sur cette date à travers le monde et dans la francophonie, c’était pour nous une façon de se rallier pour avoir un mouvement plus fort. On tend la main dans une volonté de s’unir toutes ensemble. C’est la volonté qui est cachée derrière tout ça », appuie Julie Antoine. « Les lesbiennes sont victimes d’intimidation partout dans le monde, malheureusement, donc la solidarité est très importante. »

    Remise de prix Fidèle à sa nouvelle mouture, la Journée de visibilité lesbienne désire honorer et mettre de l’avant les femmes de la diversité sexuelle qui s’illustrent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la communauté.

    Le Prix visibilité est remis à la rappeuse Sarahmée qui s’est illustrée sur tous les plans depuis la sortie de son troisième album Poupées russes, l’an dernier : de la scène des Francos, à celle de Fierté Montréal, l’artiste québécoise d’origine sénégalaise a mis son nom sur la map du Québec en participant notamment au Bye Bye de fin d’année.

    Pour sa part, la poète, romancière et essayiste Nicole Brossard remporte le Prix hommage pour l’ensemble de sa carrière. En plus de participer à l’écriture de la notoire pièce de théâtre féministe La Nef des sorcières, l’écrivaine a produit plus d’une trentaine d’œuvres depuis 1965, dont Amantes, Picture Theory et La lettre aérienne avec sa célèbre phrase forte de sens et de visibilité : « Une lesbienne qui ne réinvente pas le monde est une lesbienne en voie de disparition. » Ainsi, Sarahmée et Nicole Brossard s’ajoutent aux précédentes récipiendaires : Line Chamberland, Judith Lussier, Manon Massé et G L O W Z I.

    Cette année, le Prix militantisme s’ajoute, en l’honneur de Johanne Coulombe, la première récipiendaire de ce Prix. Décédée l’an dernier, celle qui s’est illustrée par son militantisme, notamment auprès d’Amazones d’hier, lesbiennes d’aujourd’hui, Les Éditions sans fin et le Réseau des lesbiennes du Québec a motivé la création d’un Prix militantisme pour ces pionnières et activistes qui demeurent trop souvent dans l’ombre.

    Ce prix posthume sera remis en présence des récipiendaires des Prix visibilité et hommage, soit Sarahmée et Nicole Brossard, et de la porte-parole de cette année, l’humoriste Coco Belliveau. Cette dernière promet de vous faire décrocher quelques rires lors de cette Journée qui se terminera par l’apéro au bar L’idéal, un nouvel endroit queer friendly idéalement situé sur Ontario, pour célébrer en grand les femmes de la diversité sexuelle.

    « À travers ces 40 années, on a constaté dans la lecture des bilans qui ont été faits que c’était le moment au cours duquel les lesbiennes parlaient de manière informelle et construisait le futur », conclut Julie Antoine sur l’importance de se joindre à la Journée : « Il faut avoir une action collective à la base et pour ce faire, les gens doivent participer, doivent venir pour mettre les bases de l’histoire de demain ».


    INFOS | Le 40e de la Journée de visibilité lesbienne se tiendra le 23 avril à L’idéal bar & contenus, situé au 151, rue Ontario Est, à Montréal, de 13 h à 17 h.

    Pour la programmation complète, visitez le site Web de la Journée de
    visibilité lesbienne :
    www.visibilitelesbienne.ca

    Le zine Portraits : Journée de visibilité lesbienne 2022. 40 ans d’histoire
    sera disponible dès le 23 avril lors de l’évènement, ainsi que sur le site Web
    du Réseau des lesbiennes du Québec : rlq-qln.ca/editions-saphiques

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