Jeudi, 28 mars 2024
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    Le Parti Libéral du Québec s’exprime sur différents sujets d’intérêts pour les personnes LGBTQI+

    À l’approche des élections provinciales du 3 octobre 2022, nous avons contacté au déclenchement des élections au début septembre, les 6 principaux parti politiques du Québec — Coalition Avenir Québec, Québec Solidaire, Parti Libéral du Québec, Parti Québécois, Parti Vert du Québec et Parti Conservateur du Québec — pour connaître leur position officielle sur différents sujets d’intérêts pour les personnes LGBTQ+ du Québec. Il leur était possible de développer leurs réponses de la manière qu’ils désiraient le faire. 

    Seul le Parti conservateur du Québec a prétexté un manque de temps «en cette période électorale» comme excuse pour ne pas répondre aux questions de l’équipe de rédaction de Fugues. Nous avions tout de même donné un délai (flexible) d’au moins deux semaines aux différentes équipes pour répondre. Nous publions maintenant, dans leur intégralité et dans des textes distincts, les réponses reçues de la Coalition Avenir Québec, de Québec Solidaire, du Parti Libéral du Québec, du Parti Québécois, du Parti Vert du Québec et la non-réponse du Parti Conservateur du Québec. 

    Vous retrouvez ci-dessous les réponses du Parti Libéral du Québec.

    1. Comment vous positionnez-vous par rapport à la lutte contre l’homophobie et la transphobie ? Votre parti, s’il est (ré)élu, s’engagera-t-il à poursuivre le plan lancé par le gouvernement sortant ou proposer un plan différent (et si c’est le cas, que mettrez-vous spécifiquement de l’avant)?

    La lutte contre l’homophobie et la transphobie est une mission que porte le Parti libéral du Québec depuis maintenant plusieurs années. Mentionnons par exemple que c’est un gouvernement libéral qui, en 2008, a désigné le ministre de la Justice comme étant responsable de la lutte contre l’homophobie. Nous avons en plus déposé le dernier plan d’action gouvernemental 2017-2022. Nous poursuivrons cette lutte comme nous l’avons toujours fait, avec leadership, écoute et détermination.

    Les dernières années nous ont permis de se rappeler l’importance de consulter et d’appliquer ce que les acteurs du terrain demandent aux autorités en place. La triste expérience du projet de loi 2 et du manque de consultation en amont par le Ministre de la Justice a laissé un goût amer chez plusieurs personnes.

    Nous avons la conviction que tout plan d’action et éléments législatifs sont perfectibles et le travail doit être fait sérieusement et avec le respect que les membres de la communauté sont en droit de s’attendre. 

    2. Quelles mesures, comme gouvernement, entendez-vous prendre, si votre parti est élu, pour favoriser une meilleure acceptation par la population de la diversité sexuelle et de genre?

    L’acceptation de la population face à la diversité passe notamment par la sensibilisation, la connaissance et la socialisation. En ce sens, nous constatons que plusieurs des personnes ont tout simplement une mauvaise connaissance des réalités et des enjeux. Malheureusement, en raison de leur différence, plusieurs personnes se voient marginalisées que ce soit en matière d’emploi, de logement, d’accès aux services et autres. Il faut tout d’abord reconnaître cette discrimination, puis ensuite travailler avec les partenaires afin de présenter un plan d’action clair contenant les mesures les plus à mêmes de contrer cette discrimination. Nous le ferons dans la première année de notre mandat.

    3. Comme le rappelait récemment, le Conseil québécois LGBTQ, le sous financement est le principal obstacle à la réalisation de la mission et du bon fonctionnement des organismes 2ELGBTQI+ (Bispirituel.le.s, Lesbiennes, Gais, Bisexuel.les, Transgenres, Queers et autres personnes de la diversité sexuelle et de genre) ? Prévoyez-vous de remédier à cette situation.  Si oui, de quelle(s) manière(s) ? 

    Nous sommes tout à fait conscients et reconnaissants du travail que les organismes communautaires effectuent sur le terrain afin de venir en aide aux Québécois sur une multitude d’enjeux. Nous reconnaissons aussi la passion des intervenants dans ces organismes et l’expertise essentielle qui s’y trouve.

    Les organismes communautaires souffrent eux-aussi des conséquences de l’inflation, de la pénurie de main-d’œuvre et de la hausse des demandes d’aide. En ce sens, nous sommes tout à fait d’accord qu’il faut non seulement bonifier le financement, mais aussi de le rendre plus prévisible, ce à quoi nous nous engageons.

    4. Estimez-vous que l’inclusion des diversités est un enjeu d’importance pour les entreprises du Québec ? Et si oui, quelles sont les mesures que vous mettrez en place afin d’assurer l’inclusion de la diversité en milieu de travail, dont celle LGBT ainsi que le financement des initiatives allant dans ce sens?   

    L’acceptation de la diversité s’effectue par le contact avec celle-ci, notamment sur le marché du travail de par les nombreuses interactions que celle-ci génère. Une main-d’œuvre diversifiée est un bénéfice pour les entreprises et la société. Elle permet de sortir des sentiers battus, procure des avantages indéniables tant aux employés qu’aux entreprises dans les façons de faire et la productivité. 

    Nous sommes tout à fait conscients des barrières à l’emploi des personnes LGBTQ+ et il faut lutter contre celles-ci avec vigueur. Avec la pénurie de main-d’œuvre qui fait sentir ses effets, le Québec ne peut se passer d’aucun talent, c’est pourquoi nous poursuivrons les efforts visant la requalification de la main-d’œuvre vers les secteurs où la demande est la plus forte mais aussi les mesures de sensibilisation à l’apport de la diversité au sein des entreprises.  

    5. Dans un univers où l’avenir des médias québécois (journaux, magazines d’information et communautaires) est mis en danger par Google et Facebook (rappelons que plus de 75 % des revenus se retrouvent chez ces 2 entreprises). Un gouvernement dirigé par votre parti, s’engage-t-il à prendre les mesures économiques pour protéger l’avenir des médias spécialisés comme Fugues? Si oui, lesquels plus spécifiquement?

    Un gouvernement libéral mettra sur pied un nouveau fonds dédié à la culture et aux médias, qui soutiendra la création québécoise. Ce fonds sera financé par l’imposition d’une taxe temporaire de 3 % sur le chiffre d’affaires des géants du numérique dont le chiffre d’affaires mondial dépasse 1 G$ et qui ne déclarent pas leurs revenus au Québec, et ce jusqu’à l’adoption de mesures fiscales cohérentes et globales par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). 

    6. Dans la lutte contre le VIH, comment comptez-vous atteindre les objectifs de l’ONUSIDA, avec 95% des gens dépistés, 95% des personnes séropositives au VIH sous traitement et donc 95% de personnes devenant indétectables pour 2025 ?

    Pour le Parti libéral du Québec, l’accès à un médecin de famille et une première ligne forte est essentielle pour la prise en charge de toutes les problématiques de santé et leur dépistage. C’est pourquoi nous n’abandonnons pas l’idée d’offrir à toutes et à tous l’accès à un médecin de famille qui suivra de façon personnalisée le dossier de ses patients. Contrairement à la Coalition avenir Québec, nous proposons une approche misant sur la prise en charge réelle des patients, par des médecins de famille appuyés par d’autres professionnels de la santé formant une équipe de soins interdisciplinaires. Le défi est de taille, mais nous refusons de baisser les bras, au nom du million de personnes qui sont en attente actuellement. De plus, les personnes présentant des maladies chroniques, comme le VIH, seront priorisées dans l’inscription à un médecin de famille.

    7. Actuellement, une personne qui prend la PrEP (Prophylaxie pré-exposition) afin de prévenir de contracter le VIH, doit débourser le montant annuelle de la franchise de l’assurance médicaments (privée ou publique) tout comme les personnes vivant avec le VIH. Votre parti envisage-t-il la gratuité des soins lié au VIH/Sida et à sa prévention?

    Le Parti libéral du Québec analysera les meilleurs moyens de favoriser l’accès aux traitements contre le VIH, en partenariat avec les organismes conseils en matière de santé ainsi que les organismes de défense des droits de la communauté LGBTQ+.

    8. La réforme du droit de la famille a été partielle. Le prochain gouvernement devra s’attaquer aux questions mises de côté, en particulier le dossier des mères porteuses, qui touche spécifiquement les couples d’hommes gais et les femmes qui ne peuvent porter d’enfants. Actuellement, les ententes conclues entre mères porteuses et les parents d’intention n’ont aucune valeur légale. Quelle est la position de votre parti à ce sujet?

    Le projet de loi 2 qui visait notamment à modifier le droit de la famille a malheureusement été traité trop tard dans la législature afin de permettre la conclusion de nombreux débats sensibles et fondamentaux pour ce type de sujet. Le ministre de la justice qui porte également les responsabilités de lutte contre l’homophobie et transphobie a ajouté des éléments afin de donner suite au jugement Moore en matière des droits des personnes trans, non binaires et intersexes dans le Code civil. Ces mesures initialement rétrogrades ont été jugées comme transphobes par les principaux intéressés, ce qui a retardé considérablement le processus afin de corriger le tir. 

    Le Parti libéral du Québec s’engage à poursuivre la réforme du droit de la famille. Nous le ferons en consultation avec les intervenants et en permettant un débat serein, étoffé et transparent sur les enjeux aussi importants que celui des mères porteuses.

    9. Votre parti est-il en faveur d’offrir une mention de genre neutre sur tous (ou certains) des documents officiels du Québec, à l’instar du passeport, comme la fait le gouvernement fédéral?

    Nous sommes absolument en faveur de donner l’option aux personnes de s’identifier au genre neutre dans les documents légaux. La loi 2 adoptée est un pas en ce sens. 

    10. Comment comptez-vous soutenir le nouveau réseau international francophone LGBTQ, ÉGIDES, et de quelle manière comptez-vous dans des rencontres bilatérales et multilatérales faire valoir le respect des droits de la personne et des personnes LGBTQ à travers le monde ?

    La lutte pour la diversité de genre et sexuelle n’a pas de frontière. Même si au Québec nous avons fait certains progrès, c’est loin d’être le cas dans d’autres pays. Notre formation s’est instaurée des objectifs en matière de droits des personnes LGBTQ+ dans la politique internationale du Québec en 2017. Nous avions aussi créé des postes d’émissaires, notamment en matière de droits et libertés. Le gouvernement caquiste est venu abolir ces postes ce qui nous mène à nous questionner sur l’importance accordée à l’international aux enjeux touchant les droits humains et en particulier des personnes LGBTQ+. 

    Notre formation politique est d’avis que pour développer des ententes internationales, cela passe par les droits humains. Nous avons toujours proposé une approche intégrée que ce soit au niveau du développement économique, scolaire, culturelle, de la recherche médicale, des institutions démocratiques, et autres. En ce sens le Parti libéral du Québec propose de restituer une vision internationale inclusive et d’occuper pleinement la place qui revient au Québec dans la francophonie et dans le monde.

    11. Au plan des soins de santé, plusieurs personnes transgenres demandent la gratuité des chirurgies et des soins d’affirmation de genre, l’interdiction d’interventions chirurgicales non consenties sur les personnes intersexe. Quelle est la position de votre parti à ce sujet?

    Comme évoqué lors des débats du projet de loi 2, nous étions opposés au fait que les personnes qui souhaitaient changer de sexe doivent obligatoirement faire une chirurgie. Il s’agissait d’un recul à un droit que nous avions instauré en 2015. Nous partageons aussi les craintes et comprenons pourquoi plusieurs ne souhaitent pas faire une opération chirurgicale majeure qui engendre plusieurs douleurs et de longues convalescences. Nous sommes d’avis que le rôle de l’État québécois est d’offrir l’opportunité aux personnes qui le souhaite de faire les changements sur leurs documents officiels sans être obligées de prendre l’avenue chirurgicale. La chirurgie reste un choix très personnel et nous supportons les actuelles conditions qui assurent qu’une personne transgenre peut bénéficier gratuitement de certaines chirurgies et traitements de réassignation sexuelle grâce au régime public d’assurance maladie.

    Nous appuyons l’interdiction des interventions non consenties, surtout pour les nouveau-nés avec un sexe indéterminé. Il revient à ces personnes de prendre une décision, pour elles-mêmes, en connaissance de cause plus tard dans leur vie.

    INFOS | Parti Libéral du Québec (PLC) plq.org

    Élections Québec www.electionsquebec.qc.ca

    Le 3 octobre, on inverse la tendance.
    Tout le monde vote.

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