Dimanche, 16 mars 2025
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    Georges Santos, un élu républicain ouvertement gai du Congrès étasunien, est accusé d’avoir menti sur son CV

    Un élu républicain à la Chambre des représentants, qui a ravi un siège aux démocrates dans l’État de New York aux élections de novembre, est accusé d’avoir largement menti sur son CV, selon une enquête du New York Times, conduisant son adversaire à réclamer sa démission avant même son investiture.

    Élu dans le 3e district de cet État américain, George Santos a réagi via une déclaration de son avocat, Joseph Murray, en se disant «pas surpris d’avoir des ennemis au New York Times qui tentent de le salir à coup d’accusations diffamatoires».

    Dans cette enquête, le NYT révèle que George Santos, fils d’immigrés brésiliens né dans le Queens à New York, et candidat ouvertement gai, aurait menti sur plusieurs points de ses biographies, comme l’obtention d’un diplôme en finance au Baruch College de New York en 2010, et des passages à la banque Citigroup ou la banque d’investissement Goldman Sachs. Des porte-parole de ces trois entités ont assuré au New York Times qu’ils n’avaient retrouvé aucune trace du nouvel élu, qui doit prendre ses fonctions début janvier.

    Mais mentir aux électeurs sur son parcours académique ou ses dons caritatifs n’est pas un crime aux États-Unis. Mais mentir à propos de la source de ses revenus, surtout si ces revenus augmentent de façon mirobolante en l’espace de deux années, c’est une autre histoire. Pour le moment, les déclarations financières de Santos demeurent entourées du plus grand mystère. Car l’intéressé a refusé toute entrevue concernant ses mensonges allégués ou confirmés.

    Selon le New York Times, en 2020, Santos a déclaré au fisc américain des revenus de 55 000 $. De toute évidence, il ne roulait pas sur l’or. On peut même penser qu’il en arrachait depuis quelques années. Après tout, il avait été poursuivi en justice dans deux actions d’expulsion distinctes pour des arriérés de loyer relativement modestes – environ 2 500 $ dans un cas et un peu plus de 10 000 $ dans l’autre. Au cours des années suivantes, une société d’investissement pour laquelle il travaillait a été accusée de gérer une chaîne de Ponzi de 17 millions de dollars. Santos n’a pas été inculpé dans cette affaire. Or, sa situation financière a changé de façon spectaculaire en 2022, du moins sur papier. En septembre dernier, il a fait état dans un document officiel d’un revenu annuel de 750 000 $ provenant d’une société immobilière possédant 13 propriétés. Il a également revendiqué des bénéfices allant de 1 à 5 millions de dollars. Et il a prêté 700 000 $ à sa campagne électorale.

    De plus, rappelons que cet homme a déjà eu des démêlés judiciaires au Brésil, pays d’origine de ses parents : il a volé et utilisé un chéquier appartenant à un homme dont sa mère s’occupait.

    Il aurait également menti sur le passé de sa famille… Sur son site Internet, Santos a déclaré que ses grands-parents maternels avaient fui les nazis lorsqu’ils sont arrivés au Brésil. Il a également déclaré qu’il comptait comme siennes les « croyances d’origine juive » de sa mère, ainsi que le catholicisme de son père.

    La Jewish Telegraphic Agency a rapporté lundi que l’affirmation de Santos selon laquelle sa mère était juive ne reposait sur aucune preuve et était suspecte compte tenu de son nom de famille, courant chez les catholiques brésiliens, et de sa notice nécrologique (en ligne), qui ne faisait mention d’aucune origine juive.

    Dans son édition du 25 décembre, le Forward a identifié des documents indiquant que les grands-parents de Santos n’avaient en aucun cas fui les nazis. La prétention de Santos d’être un descendant de réfugiés de la persécution nazie est, semble-t-il, également un mensonge.

    Les deux grands-parents maternels de Santos sont nés au Brésil, selon les documents identifiés par le Forward, qui a également obtenu un article d’un journal brésilien de 1954 indiquant que son arrière-grand-père avait immigré de Belgique en 1884. L’arrière-grand-père était inscrit dans les registres de l’église à l’occasion du mariage de sa fille en 1928, selon le Forward, qui a obtenu une photographie de la famille au Brésil, qui semble dater du début du XXe siècle.

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