Mardi, 11 février 2025
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    Les Oscars 2023 ont récompensé des artistes allié·es des communautés LGBTQ et leurs récits queer

    Le palmarès des Oscars fait la part belle aux récits queer d’allié·es et à leurs discours touchants.

    Animée par Jimmy Kimmel, la cérémonie a été placée – un an après la gifle de Will Smith – sous le signe de la respectabilité, de l’inclusion et de la diversité. Une soirée sans incidents ni controverses, dont on retiendra surtout certains discours de remerciements particulièrement émouvants et justes.

    Entre autres, après avoir reçu l’Oscar de la Meilleure Réalisation, l’un des réalisateurs de l’incroyable Everything Everywhere All At Once, Daniel Scheinert, a tenu à remercier ses parents avec humour : «Merci à ma mère et mon père qui m’ont laissé m’habiller en drag queen quand j’étais petit. Ce qui n’est une menace pour absolument personne ». Une phrase qui fait du bien dans ce climat paranoïaque qui règne aux États-Unis alors que les drag queens sont devenues depuis le début de l’année les principales cibles des politicien.ne.s conservateur.trice.s et des lois qui limitent dorénavant leur travail dans certains états.

    Tout au long de la soirée, il était clair que les votants des Oscars ont souhaité cette année remettre des prix à des vétérans d’Hollywood, souvent méprisés et malmenés par l’industrie. 

    Pour son rôle de père obèse et gai dans The Whale, Brendan Fraser s’est vu remettre la statuette du Meilleur Acteur. Connu pour ses comédies et films d’actions populaires du début des années 2000, Brendan Fraser a fait un grand retour avec ce film après des années de retrait des plateaux. Le traumatisme de son agression sexuelle par Philipp Berk — l’un des pontes d’Hollywood — avait eu raison de sa santé mentale et de sa carrière pendant plus d’une décennie. Si le film lui-même a largement divisé, sa performance, elle, a été saluée par tous.

    Pour les prix des rôles de soutien, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan du film Everything Everywhere All At Once, sont tou·tes deux reparti·es avec un Oscar. 

    Jamie Lee Curtis est une figure iconique du cinéma d’horreur pour son rôle légendaire dans la saga Halloween. Tout au long de sa carrière, elle n’a eu de cesse de faire face au mépris en tant que femme dans le cinéma de genre, sans cesse ramenée à ce rôle qui lui collait à la peau. Lors de son discours à la presse après avoir gagné, elle n’a pas manqué de rappeler son envie d’ouvrir un dialogue sur le sujet, ainsi que sa fierté d’être la mère d’une jeune fille trans.

    Quant à Ke Huy Quan, il est certainement celui qui revient du plus loin. Son tout premier rôle au cinéma, il le doit à Steven Spielberg dans le second volet des aventures d’Indiana Jones où il interprétait le rôle du jeune Demi-Lune. Depuis, hormis quelques rôles dans des séries télé, Quan a été relativement absent au cinéma. Une absence qu’il explique par la pauvreté des rôles qu’on lui proposait en tant qu’acteur asiatique. Son retour au cinéma a donc été remarqué.

    Toujours pour Everything Everywhere All At Once, c’est Michelle Yeoh qui s’est vu couronnée de l’Oscar de la Meilleure Actrice. Dans le rôle d’une mère pleine de regrets, dépassée par sa relation avec sa fille lesbienne, jouée par Stephanie Hsu (première actrice queer à être nommée pour un rôle queer, mais aussi la seule nominée dans la distribution de ce film à ne pas avoir été récompensée), Michelle Yeoh a fait l’unanimité face celle qui semblait la favorite de la catégorie, à savoir Cate Blanchett pour son rôle dans l’excellent Tar.

    Donc, en récoltant 7 oscars (film, réalisation, scénario original, montage), dont 3 d’interprétation (Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis, Ke Huy Quan) Everything Everywhere All at Once n’a pas tout remporté, partout, en même temps… mais presque.

    Seul rival sérieux pour la récompense suprême, All Quiet on the Western Front a remporté l’oscar du Meilleur film étranger et ceux pour la direction photo, la trame sonore et les décors.

    À la surprise générale, y compris celle de la principale intéressée, la canadienne Sarah Polley a remporté la statuette pour le scénario adapté de Women Talking. Un autre Canadien est reparti avec une statuette : Daniel Roher, réalisateur de Navalny, documentaire sur l’opposant au régime de Poutine, toujours emprisonné.

    Autre surprise : Naatu, Naatu, du délirant film indien RRR (Rise Roar Revolt) a été sacrée meilleure chanson, face à aux chansons brillamment interprétées sur la scène du Dolby Theater, par Lady Gaga (Top Gun: Maverick) et Rihanna (Black Panther: Wakanda Forever).

    Tel que prévu, Guillermo del Toro a reçu son deuxième oscar pour le superbe film d’animation Pinocchio.

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