Massimadi fait aujourd’hui partie des festivals à Montréal à ne pas manquer. Festival des films et des arts LGBTQ+ afro, Massimadi présente à partir du 23 octobre au Musée McCord une quinzaine de films, fictions et documentaires, en salle et en ligne. Pas réellement autour d’une grande thématique si ce n’est l’espoir, ou comme le précise le Président de la Fondation Massimadi, Laurent Lafontant « peut-être des films plus axés sur la renaissance et la reconstruction de soi, comment aller de l’avant ».
Parler d’un festival de films afro-queer, c’est faire un voyage sur toute la planète, et découvrir à travers des documentaires et des fictions des réalités qui ne se retrouvent pas dans les séries ou les productions mainstream. « Même si l’on voit de plus en plus de personnages afro-queers dans les séries à la télévision, ils sont encore rares au cinéma, précise Laurent Lafontant, et pour nous, que l’histoire des communautés noires et queer fasse partie du narratif de la société en genéral, et cela passe par la culture, pour léguer un héritage, et pour montrer que l’on fait partie de l’histoire globale de Montréal, de l’histoire globale du Québec, du Canada, etc. Cette diversité afro-queer existe, et cette culture doit être un reflet pour que les personnes ayant cette identité-là puissent se reconnaître et se construire ».
Comme pour chaque festival, on aimerait parler de toute la programmation et faire la part belle à chaque production. Bien sûr les films d’ouverture et de clôture, deux longs métrages, sont des incontournables. Drift (L’échappée en Français), signé Anthony Chen, réalisateur de Singapour, nous emmène en Grèce où une jeune réfugiée du Libéria tente de survivre et de surmonter les épreuves vécues dans son pays et la rencontre avec une guide touristique, leur permettront à toutes les deux d’aller de l’avant. Autre univers, autre pays pour le film de clôture, Femme de Sam H. Freeman et NG Choon Ping. Nous sommes en Grande Bretagne, Jules a vu sa carrière de drag queen brisée à la suite d’une attaque homophobe lorsqu’il rencontre dans un sauna son agresseur, un gai qui joue beaucoup de sa masculinité.
Le cinéma canadien n’est pas en reste avec quatre films, deux d’Ontario et deux de Québec qui seront présentés le 25 octobre. Retenons I don’t know who you are (L’épreuve en français) de M.H Murray, jeune musicien illégal qui après une agression sexuelle découvre qu’il est séropositif et n’a donc pas les moyens de se procurer les médicaments. Le réalisateur s’est fait remarquer pour la série web primée Teenagers, une série qui a duré trois ans et qui a connu un grand succès alors qu’il était à l’école de cinéma de l’Université York.
Parmi les films de la section Voix de lutte/films engagés diffusés le 24 octobre, retenons The Archives : Queer Nigerians de Simisolaoluwa Akande. Un documentaire autour de Nigérians LGBTQ qui ont demandé l’asile au Royaume Uni, entre ce qu’ils, elles et iel.les ont vécu au Nigéria, mais aussi que raconte-t-on à la famille restée au pays quand elle demande des nouvelles.
De la France et de la Belgique, les personnages des trois films vivent en France et en Belgique depuis longtemps. L’adaptation est là, l’intégration c’est une autre histoire. Youssou et Malek de Simon Frenay raconte l’histoire d’amour entre deux hommes, dont l’un doit partir à l’autre bout du monde. Comment alors se quitter. Avec Le Retour de Catherine Corsini, c’est de retour dont il est question. Khédija, gardienne d’enfants pour une famille parisienne aisée se voit retourner en Corse pour l’été avec ses propres filles. La Corse qu’elle a quittée quinze ans plus tard dans des circonstances tragiques. Enfin, Le Paradis de Zeno Graton évoque les conditions difficiles des jeunes dans un centre fermé pour mineurs délinquants. Le personnage principal, Joe, a 17 ans et est sur le point de commencer sa vie de façon autonome, avant une libération totale quand arrive un nouveau jeune qui marquera un tournant dans sa vie. Ces trois films seront présentés dans le cadre de Jeunesse en quête de films français, le 26 octobre prochain.
Enfin ne boudons pas notre plaisir avec This is Ballroom, film en provenance du Brésil, des réalisateurs Vera et Juru. Certain.e.s seront surpris.e.s de découvrir que le voguing connaît encore un grand succès au Brésil. Apparu dans les années 1970 parmi les communautés transgenres et gaies des afro et latino-américains de New York. À Rio de Janeiro et dans ses environs, les jeunes LGBTQ+ de couleur se sont approprié cette culture mais en lui donnant leur propre couleur. Ballroom sera présenté le 27 octobre.
À ne pas manquer non plus les films présentés en ligne, tout comme peut-être d’aller faire un tour Cabaret Massimadi qui se déroulera au Livart le 26 octobre avec de nombreuses performances dont celle de la drag Océanne Aqua Black, ou encore un live painting de l’artiste Kezna.
INFOS | Musée MacCord / Du 23 au 27 octobre 2024
https://www.massimadi.ca