Samedi, 15 mars 2025
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    Marcus Lindeen et Marianne Ségol-Samoy avec «Orlando et Mikael»

    À travers un dialogue intimiste, découvrir les chemins parfois tortueux du genre. Pas question alors de juger, de prendre position, mais entendre des voix singulières, voilà ce que propose le dramaturge, réalisateur et metteur en scène suédois, Marcus Lindeen en collaboration étroite avec sa complice Marianne Ségol-Samoy avec Orlando et Mikael. Une rencontre AVEC deux hommes à l’aube du vieillissement qui ont fait un retour avec leur identité de genre d’hommes après avoir vécu longtemps comme femmes trans. 

    Les identités de genre, la fluidité des identités, voilà ce qui passionne Marcus Lindeen depuis des années. Et non pas comme un universitaire cherchant à expliquer, mais plutôt comme une exposition à travers des récits de peut-être la formidable complexité des identités qui nous constituent et qui se modifient au cours de toute une existence, souvent inconsciemment, parfois choisies et décidées. Se trouver en quelque sorte. « Je travaille toujours de la même façon, je rencontre des personnes, je les laisse raconter leur parcours, explique Marcus Lindeen en entrevue, j’enregistre et puis j’en tire un récit, une fiction en gardant la voix singulière de chaque personne rencontrée ».

    Pour la version en français, ce sont deux comédiennes qui interprètent Orlando et Mikael, mais ces deux hommes existent vraiment, et jouent leur propre personnage dans le film qui a été tiré de leur rencontre. « L’entrevue que j’avais faite avec Mikael est passée à la radio suédoise, et j’ai reçu un appel de Orlando qui s’était reconnu dans le récit de Mikael et j’ai eu l’idée de les faire se rencontrer. Nous avons passé deux semaines ensemble, ils se sont parlé et j’ai enregistré avec leur accord leurs conversations, puis j’en ai tiré un récit ». 

    Still from the documentary film Regretters by Marcus Lindeen. Photography: Erik Persson

    Une expression revient souvent au cours de l’entrevue, le voyage intérieur pour trouver sa propre identité, celle qui nous convient le mieux et c’est au voyage intérieur de ces deux hommes auquel nous sommes conviés. « Ce voyage intérieur n’est pas facile, il n’apporte pas forcément toutes les réponses, et est confronté aux expériences que chacun vit, c’est en mouvement et c’est complexe, est-ce que l’on peut alors écouter ces expériences diverses et de parler aussi de détransition », ajoute Marcus Lindeen. Attention, rien dans le travail de l’auteur et réalisateur n’est une prise de position en faveur ou contre les transitions, son propos n’a rien de politique, ni même social. Plus simplement, il souhaite que l’on s’écoute et que l’on se parle, retrouver comme il l’a déjà dit dans une autre entrevue, retrouver la conversation, et qu’il s’emploie à mettre en scène avec ces confidences. « C’est un moment très intimiste, continue Marcus Lindeen, les deux hommes se parlent et le public doit être très proche, pour ressentir les expériences de vie, avec les moments heureux, d’autres douloureux, sur un sujet dont on parle beaucoup, un sujet polarisant ».

    Les récits de vie d’Orlando et Mikael sont aussi pour n’importe quel spectateur ou spectatrice de réfléchir sur ses perceptions de sa propre identité de genre, de se situer sur le spectre du genre, d’en percevoir sa complexité et peut-être aussi la fluidité bien au-delà des concepts parfois abscons que l’on peut lire. En fait, une approche qui s’adresse plus au cœur et à son humanité qu’à l’intellect. 

    INFOS | Orlando et Mikael, du 25 octobre au 2 novembre 2024, à Usine C, Texte et mise en scène, Marcus Lindeen. Collaboration artistique, dramaturgie et traduction, Marianne Ségol-Samoy. www.usine-com

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