Depuis l’assermentation de Donald Trump, des organismes canadiens signalent une hausse significative des demandes d’immigration au Canada de la part de personnes qui se disent persécutées en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité et expression de genre et de leurs caractéristiques sexuelles.
«Je suis une personne transgenre, un travailleur assez qualifié. Je cherche activement du travail et j’envisage de m’inscrire à l’école si nécessaire afin d’accéder à une immigration sûre pour moi et mon partenaire.
»
«Je suis une femme transgenre qui travaille à son compte. Actuellement, il n’existe pas de procédure d’asile pour les personnes transgenres, mais je m’inquiète pour l’avenir et j’essaie d’anticiper.»
«Mes deux fils adultes et moi-même aimerions immigrer au Canada depuis les États-Unis où nous ne nous sentons plus en sécurité. Mon fils cadet, né en 2001, est LGBTQ+.»
Des messages comme ceux-là, les consultants en immigration en lisent beaucoup ces derniers mois.
Depuis l’élection du président républicain, plusieurs consultants reçoivent chacun une centaine de demandes d’information chaque mois sur la procédure à suivre pour demander l’asile au Canada en tant que personne LGBTQ+.
Et, depuis l’assermentation de Trump, de ce nombre, la majorité provient de personnes trans.
Du côté de l’organisme Rainbow Railroad, la tendance est encore plus marquée. Swathi Sekhar, directrice des mesures de protection, explique que près de 1200 Américains LGBTQ+ ont contacté l’organisme à but non lucratif le 6 novembre 2024 seulement.
«C’est un record absolu. Jamais nous n’avons reçu autant de demandes en une seule journée, de n’importe quel pays», précise Swathi Sekhar. À titre de comparaison, entre le 1er janvier et le 6 novembre 2024, Rainbow Railroad avait reçu un total de 700 demandes.
Ce pic s’inscrit dans une tendance alarmante, selon l’organisme, qui a enregistré plus de 1800 demandes d’aide en provenance des États-Unis depuis le début de l’année, soit une hausse de 1100 % par rapport aux deux premiers mois de 2024.
Des demandes qui n’aboutissent pas
Malheureusement, les chances pour qu’un Américain persécuté pour son identité de genre ou son orientation sexuelle reçoive l’asile au Canada sont quasiment nulles. En effet, le critère de «possibilité de refuge intérieur» va s’appliquer dans de telles situations. Par exemple, s’ils sont en Oklahoma et qu’ils peuvent aller en Californie ou à New York en sécurité, le gouvernement du Canada va dire qu’il existe des endroits sûrs au sein des États-Unis.
«Ces personnes qui ne se sentent pas à l’aise avec leur gouvernement actuel et les politiques mises en œuvre, c’est horrible de mon point de vue personnel, mais la réponse, la solution à ce problème, n’est pas de demander le statut de réfugié», déclarait à la Presse Canadienne Kelly Ernst, responsable des programmes au Centre pour les nouveaux arrivants de Calgary. Ce dernier constate la hausse de demandes d’asile pour les personnes de la diversité de genre et d’orientation sexuelle.
Cela dit, la meilleure solution serait de postuler (hors du Québec, bien qu’il est possible ensuite de déménager au Québec par la suite) au programme «Entrée express», qui permet l’obtention de statut de résident permanent pour certains travailleurs qualifiés dans des domaines spécifiques.
Avec des informations de La Presse canadienne