Mardi, 20 mai 2025
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    Que sait-on du nouveau Pape Léon XIV

    L’élection de Robert Francis Prevost comme 267ᵉ pape, désormais Léon XIV, provoque un mélange d’espoir et de prudence au sein des communautés LGBTQ+ catholiques et de leurs alliés. Si son prédécesseur, François, décédé à l’âge de 88 ans, avait ouvert quelques brèches dans la doctrine catholique en insistant sur la « miséricorde » et l’accueil, le parcours et les rares déclarations publiques du nouveau pontife laissent planer des interrogations sur les orientations futures du Vatican en matière d’inclusion.

    Né en 1955 à Chicago, ordonné prêtre chez les Augustins, Robert Prevost a passé près de vingt ans au Pérou, où il fut missionnaire, enseignant, puis évêque. Ce long engagement sur le terrain, marqué par la proximité avec les plus vulnérables, lui a valu d’être naturalisé péruvien et décrit comme un homme d’Église « sans frontières », attentif aux questions sociales et humanitaires. Ces dernières années, il occupait un poste stratégique à Rome : préfet du dicastère pour les évêques, un rouage clé dans la gouvernance de l’Église mondiale.

    Il est le premier souverain pontife né aux États-Unis. Il est également le premier pape issu de l’ordre de Saint Augustin. De nationalité américaine puis plus tard également péruvienne, il est en mission au Pérou entre 1985 et 1998, puis exerce des responsabilités à la maison-mère de son ordre à Rome de 2001 à 2013. Il est ensuite nommé évêque du diocèse péruvien de Chiclayo. Le 30 janvier 2023, il est choisi pour succéder au cardinal de Québec Marc Ouellet (atteint par la limite d’âge et visé par des plaintes pour agression sexuelle) à la tête du Dicastère pour les évêques. En septembre de la même année, il est nommé cardinal par le pape François.

    Il parle l’anglais, l’espagnol, l’italien, le français et le portugais, il lit également l’allemand et le latin.

    Sur les enjeux LGBTQ+
    Une déclaration faite il y a 13 ans (en 2012), alors qu’il était encore évêque à Chiclayo au Pérou, a refait surface depuis son élection. Dans un discours adressé à des confrères, il parlait de « la sympathie croissante des médias pour des croyances et pratiques contraires à l’Évangile », citant notamment « le style de vie homosexuel » et les « familles alternatives composées de partenaires de même sexe et d’enfants adoptés ». Ces propos contrastent avec la ligne plus accueillante adoptée par François.

    Depuis, Léon XIV s’est montre plus réservé que son prédécesseur sur les questions LGBTQIA+ne s’est pas exprimé publiquement sur les réalités LGBTQ+, laissant place à toutes les spéculations. Son profil, jugé modéré voire discret, tranche avec le ton pastoral et parfois disruptif de son prédécesseur, qui n’avait pas hésité à rencontrer des catholiques homosexuels ou transgenres, à affirmer que « Dieu aime chacun tel qu’il est », tout en refusant néanmoins les bénédictions des couples de même sexe.

    Il est encore trop tôt pour savoir s’il poursuivra la dynamique d’écoute engagée par François ou s’il marquera une inflexion plus doctrinale.  Mais jusqu’à présent, il ne s’est jamais engagé clairement sur ces sujets.

    Une Église à la croisée
    L’arrivée de Léon XIV intervient dans un contexte de fracture interne au sein de l’Église, partagée entre tenants d’une lecture rigide du catéchisme et partisans d’une adaptation aux réalités contemporaines. Si de nombreuses associations espèrent que le nouveau pape poursuivra les efforts d’ouverture, d’autres redoutent un retour à une position plus fermée, à l’image des propos de 2012.

    « Les mots ont une portée, et l’absence de clarification entretient le doute », soulignait sur les réseaux sociaux un militant engagé pour une Église inclusive. « Nous attendons des gestes, des paroles fortes, qui confirment que l’élan donné par François n’était pas un simple intermède. »

    Continuité ou rupture ?
    Donald Trump a salué l’élection du nouveau Pape sur sa plateforme Truth Social, parlant d’« un grand honneur pour les États-Unis » et exprimant son désir de le rencontrer prochainement. Savait-il que le cardinal Robert Prevost, avant de devenir Léon XIV, a fait entendre sa voix contre certaines politiques de Donald Trump, en particulier sur l’immigration. Sur son compte X (anciennement Twitter), le cardinal relayait régulièrement des critiques de l’administration républicaine, selon les archives relevées par le New York Post.

    Si ces prises de position peuvent rassurer sur une certaine continuité avec la dimension sociale du pontificat précédent, elles ont aussi contribué à dresser de lui le portrait d’un prélat en retrait de l’ultraconservatisme politique.

    Si le nouveau pontificat pourrait s’inscrire dans la continuité prudente du précédent il pourrait tout autant, au contraire, marquer un recentrage plus doctrinal. La question de l’inclusion des personnes LGBTQ+ – longtemps marginalisée – est aujourd’hui l’un des marqueurs de cette évolution.

    À Léon XIV revient désormais la responsabilité de trancher l’orientation pastorale de son pontificat. Une décision suivie de près par des millions de fidèles LGBTQ+ dans le monde, pour qui l’Église reste un lieu de foi et d’espérance, mais aussi de blessures et d’attentes.

    Avec des informations de STOP HOMOPHOBIE

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