Mardi, 28 octobre 2025
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    Stéphane Lamontagne, l’homme qui assure l’esthétisme chez de nombreux artistes

    Vous ne connaissez peut-être pas le nom de Stéphane Lamontagne, mais vous avez certainement vu son travail à un moment ou à un autre. Directeur artistique et graphiste œuvrant dans l’industrie musicale depuis 20 ans, il est entre autres derrière certaines pochettes d’album d’artistes tels que Ginette Reno, Lara Fabian, France D’Amour, Annie Villeneuve, 2Frères, Paul Daraîche et bien d’autres.

    Celui qui a réellement lancé sa carrière en 2005 grâce à Mario Pelchat a récemment été récompensé pour son travail visuel pour l’album All Night Longer de Matt Lang, remportant un Canadian Country Music Awards. Mais son travail ne se résume pas qu’aux pochettes d’album : Stéphane Lamontagne assure également la direction visuelle de l’entièreté des spectacles de Québec Issime ainsi que celui du Défilé du Père Noël de Montréal. Entrevue.

    On te connaît surtout pour ton travail auprès de chanteurs. Qu’est-ce qui t’a mené à travailler pour le spectacle Québec Issime?
    Stéphane Lamontagne : Je viens du Lac-Saint-Jean. Quand j’étais tout jeune, de voir Québec Issime, ça a été comme une première voie à des spectacles semi-professionnels – qui dans ma tête de jeune de 10-12 ans étaient professionnels. C’est vraiment par attachement régional que je travaille avec eux autres. Je trouve tellement que la qualité des spectacles est vraiment top. Ce n’est pas pour rien que ça a été une école pour des chanteurs qu’on connait aujourd’hui, comme les sœurs Villeneuve et Marc-André Fortin. Tout le monde est passé par Québec Issime.

    Selon toi, qu’est-ce qui fait le meilleur visuel pour une pochette d’album?
    Stéphane Lamontagne : Ce n’est pas de la fausse modestie, c’est vraiment ce que je pense : je ne suis pas le plus créatif. Par contre, j’ai vraiment un souci d’esthétisme. C’est plus fort pour moi que la création. Il faut que ce soit beau. Fais ça simple, mais fait ça beau. Ou fais ça compliqué si tu veux, mais faut que ce soit beau! Il faut savoir surtout à qui ça s’adresse. Ce que je fais beaucoup, c’est des artistes pop adulte qui s’adressent à un public tellement populaire. Il faut que ça reste accessible, mais faut que ça punch. C’est pas très à gauche, c’est pas du Klô Pelgag.

    Dans les dernières décennies, la pochette est passée du physique (avec les CD) au numérique (avec les plateformes en ligne). Comment vis-tu ce changement?
    Stéphane Lamontagne : Les gens s’inquiètent beaucoup de ça, on me pose beaucoup la question. La réponse est toute simple : moi, j’imprime pas de CD dans la vie. Donc, qu’ils en impriment plus, moi, je trouve ça triste pour les gens plus âgés, je trouve ça triste que les gens ne s’attachent plus à l’objet, mais on est dans une société où l’image est tellement plus importante qu’il y a 20 ans. Tu accroches les gens [par l’image] encore plus qu’avant, parce que tu te bats contre la planète. Tu te bats contre les Dua Lipa et Taylor Swift de ce monde. Il faut se permettre [au Québec] de rêver aussi grand qu’eux, ou d’essayer au moins de le faire. Et on est capable!

    Tu es le seul Québécois qui a l’accréditation de Music Canada afin de pouvoir fabriquer des certifications, comme les fameux « disques d’or ». Comment cela se fait-il, et comment te sens-tu d’être le seul?
    Stéphane Lamontagne : Il y avait un gars qui pendant 20 ans s’occupait des disques d’or [au Québec], et il a arrêté. Évidemment, le réflexe fédéral, c’était de ramener tout ça au Canada anglais. Je n’étais vraiment pas d’accord, parce que je trouvais que ça n’avait aucun sens que les chanteurs québécois reçoivent leur disque d’or avec écrit dessus : « Certified Canadian Platinum ». La personne avant moi avait aussi créé un genre de précédent au niveau du look des cadres. Le Canada anglais, c’était un cadre classique noir avec le disque dans le milieu et la plaque en bas. Ici, on faisait des choses beaucoup plus éclatées, donc moi j’ai continué dans cette voie-là. Et comment je me sens par rapport à ça? Je suis content qu’on ne soit plus dans les années 90! (rires) Il y en a moins [aujourd’hui], donc je réussis à tout faire, il y en a beaucoup moins. Mais c’est le fun de faire ça, parce que les gens – encore plus aujourd’hui – sont tellement fiers d’y arriver. Il y en a tellement plus [de ventes de disques] que quand t’atteint ça, c’est comme un exploit encore plus grand. C’est tout ce qu’il reste d’un projet qui a bien marché. L’argent s’en va, le primetime s’en va parce que le projet passe. Tout ce qu’il reste, ce que tu vas regarder sur ton mur, c’est ça.

    En rafale : de quelle pochette on te parle le plus?
    Stéphane Lamontagne : La pochette de Matt Lang pour son avant-dernier album, More. Je ne sais pas pourquoi : elle est belle, mais j’en ai d’autres des belles! Cette année, on m’a aussi beaucoup parlé du plus récent album de Marie-Élaine Thibert. Ginette [Reno] aussi, mais c’est parce que c’est Ginette!

    Quelle pochette a été la plus longue et/ou difficile à faire?
    Stéphane Lamontagne : On dirait que c’est toujours la dernière! (rires) On dirait que je suis un enfant, j’oublie à quel point ça peut être difficile, on dirait que la dernière est toujours la plus difficile. Donc parmi les plus récentes que j’ai fait : l’album à venir [Parce que ce soir] de Marc Dupré et le nouvel album de Mario Pelchat.

    Quelle pochette est ta préférée?
    Stéphane Lamontagne : Elle date, mais je pense qu’une de mes préférées restent la pochette de l’album Mes amours, mes amis de Paul Daraîche, qui est sorti en 2012. Pas tant pour le cover, mais parce qu’à l’intérieur, il y a un collectif de plusieurs artistes. On reçoit les photos des artistes des maisons de disque, et c’est toujours dépareillé. Ce que j’avais fait : j’avais redessiné chacun des artistes au crayon. J’avais passé un temps fou! Je suis encore vraiment content de ça, j’avais réussi à faire quelque chose d’uniforme et bien.

    Y a-t-il un.e artiste avec qui tu rêverais travailler?
    Stéphane Lamontagne : Je vais te décevoir : j’ai fait tout le monde que je voulais. J’avoue que j’aimerais développer d’autres marchés, comme la France et les États-Unis, mais je n’ai pas d’artiste particulier en tête.

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    du 12 au 30 décembre 2025 à la Salle Pierre-Mercure à Montréal.
    https://quebecissime.com

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