Malgré des tensions persistantes autour des droits LGBT+ aux États-Unis, la diversité des orientations sexuelles et identités de genre s’affirme toujours davantage dans l’espace public. Selon la dernière enquête annuelle de l’institut Gallup, 9,3 % des adultes se reconnaissent comme lesbiennes, gays, bisexuel·les, transgenres ou appartenant à une autre minorité sexuelle ou de genre, un chiffre qui a plus que doublé en dix ans.
Une progression portée par les jeunes générations
La proportion est particulièrement élevée chez les plus jeunes : près d’un quart des Américains de la génération Z (nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2000) s’identifient comme LGBT, soit trois fois plus que chez les Millennials (14 %) et nettement davantage que chez les générations plus âgées, où elle tombe à 5 % ou moins.
Pour les chercheurs, cette progression traduit surtout une évolution culturelle. « Ces chiffres reflètent une plus grande liberté de parole et un climat social qui permet aux jeunes adultes d’assumer leur identité », souligne Gallup. La visibilité accrue des minorités sexuelles et de genre dans les médias, la politique ou le sport contribue également à réduire le silence et l’isolement.
La bisexualité en tête
La bisexualité domine largement : plus de la moitié des personnes LGBT se déclarent bisexuel·les, soit 5,2 % de l’ensemble de la population adulte. Les gays représentent environ 20 % des répondants, les lesbiennes 15 %, et les personnes transgenres un peu plus de 1 %.
Des disparités selon le genre et l’orientation politique
L’étude révèle aussi des différences marquées entre sexes : 10 % des femmes interrogées s’identifient comme LGBT, contre 6 % des hommes. Chez les jeunes, l’écart se creuse : près d’une femme sur trois de la génération Z se dit LGBT+, contre un homme sur huit.
Les clivages politiques sont également significatifs : plus d’un cinquième des Américains se déclarant « libéraux » s’identifient comme LGBT+, contre 8 % des modérés et seulement 3 % des conservateurs.
Un enjeu sociétal
Ces données interviennent dans un contexte de débats intenses sur les droits LGBT+, notamment en matière de santé, d’éducation ou d’accès aux soins pour les personnes transgenres. Elles montrent que les Américains LGBT constituent désormais une part significative et croissante du paysage social.
Au Canada des études confirment une tendance similaire : plus les générations sont jeunes, plus elles affirment une identité non hétérosexuelle ou non cisgenre, posant la question de l’adaptation des politiques publiques et des institutions à cette réalité sociétale.

