Samedi, 1 novembre 2025
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    Des Preuves d’amour

    Le film avec une statique importante : 331 votes pour le mariage des couples de même sexe en France versus 225 votes contre. Si le mariage pour tous est bel et bien entériné depuis 2013, les résultats serrés sont exemplaires de la polarisation du débat (de 136 heures en assemblée) sur la question. Si ce second long-métrage d’Alice Douard débute à Paris, au printemps 2014, il démontre bien, au fil du déroulement de l’histoire, la difficulté pour un couple de lesbiennes d’avoir un enfant.

    Si Nadia (campée ici par l’actrice et réalisatrice québécoise Monia Chokri), la plus âgée du couple, est celle qui porte l’enfant, elles ont eu recours à un donneur d’une banque au Danemark (car IVF/PMA non autorisées en France). Céline (Ella Rumpf) doit, pour sa part, « adopter » formellement l’enfant que Nadia mettra au monde. Une scène dans les débuts du film montre l’avocate expliquant à Céline la procédure à suivre, qui n’est pas simple puisqu’elle doit obtenir 15 témoignages écrits de ses proches afin de démontrer au juge qu’elle sera apte à s’occuper de l’enfant, dans « l’intérêt » de ce dernier. Ces témoignages doivent être variés, c’est-à-dire provenir de plusieurs membres de sa famille et de ses proches, et pas uniquement de ses « amies lesbiennes », souligne l’avocate. Cette prémisse de début de film sera l’occasion de « visiter » avec les deux femmes leurs ami.e.s et familles, souvent hétéros, avec les préjugés qui s’ensuivent sur la lesboparentalité.

    Ce sera aussi l’occasion, pour Céline, de renouer avec sa mère, Marguerite Orgen, une pianiste émérite, et, pour Nadia, de confronter une fois de plus sa famille à leur lesbophobie latente. Si la direction photo est plutôt conventionnelle, quoiqu’adaptée au propos, notons l’utilisation inventive d’un montage split screen (écran divisé en deux), lors des scènes dans le métro. C’est d’ailleurs un élément intéressant du film de Douard ; les personnages empruntent les transports en commun, se déplacent dans Paris, ce qui nous permet de sentir le pouls de la ville. Le tout, au rythme de l’exploration sensible des aléas et de la beauté de la lesboparentalité.

    INFOS : du 20 au 30 novembre
    Pour vous procurer des billets https://image-nation.org/festival-2025

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