Plusieurs gardent un souvenir troublé du recueil de Tiery N, intitulé Narmada, qui fut suivi d’une exposition de certaines de ses œuvres à Montréal pendant la dernière fierté gaie.
Troublé : le terme est-il trop fort? Non puisque le photographe fait montre du rare talent d’aller au-delà des lieux communs habituels du cliché photographique pour confronter le spectateur à des prises de vue insolites ou à des poses inhabituelles sans cependant se départir d’une part d’émotion qui ébranle : mystère, fragilité, sensualité, tendresse.
Comme son titre l’indique, son nouveau recueil est axé sur le concept du masque : celui que l’on enfile pour nous cacher du regard des autres, mais également celui qui en révèle d’autant plus sur ce que l’on souhaite dissimuler.
Constituée de 40 photographies, cette plaquette présente un aperçu de l’exposition présentée au Fort Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon à partir du mois de juillet. L’ensemble s’avère à la fois insaisissable et envoûtant.
Qu’est-ce qui se cache derrière ces formes, ces jeux d’ombre et de lumière, ces visages déformés, masqués ou démasqués? Que cachent ces flaques d’eau (?), d’huile (?) : une surface inorganique ou la chaleur d’une peau humaine?
Un regard fascinant sur ce que l’on cache et ce qui se dévoile.
Mask / Tiery B. Montreuil : Éditions Gourcuff-Gradenigo, 2014. 80p.