Samedi, 15 mars 2025
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    Jupiter’s Circle

    La série précédente de Mark Millar, Jupiter’s Legacy, naviguait entre trois périodes : un coup d’État en 2013, les suites du conflit dix ans plus tard et des flash-back, en 1932, expliquant l’origine des pouvoirs des personnages. La série mettait en scène un groupe d’individus auxquels une civilisation extraterrestre confère des pouvoirs surhumains.  

    Ces derniers utilisent leurs pouvoirs pour faire le bien, mais la question qui fait rage parmi ces derniers est, justement, de définir ce qu’est le bien et jusqu’où l’on peut, ou doit, intervenir dans les problèmes humains. Des clans se forment et certains héros, trop puissants au goût de certains, sont violemment supprimés par leurs proches. Une série fascinante et qui, étrangement, n’est pas terminée au moment où la seconde voit le jour.

    En effet, devant le succès rencontré (on parle même d’une adaptation au cinéma), Mark Millar lance  Jupiter’s circle, dont l’action se déroule en 1959 et met en scène certains des personnages présentés en 1932 ainsi que leurs progénitures.

    Nous sommes dans une période extrêmement conservatrice de l’histoire et la BD explore éloquemment les difficultés rencontrées par Blue-Bolt, un superhéros qui cache une triple identité : celle de superhéros, l’identité civile (un médecin) et son orientation sexuelle.

    On pourrait craindre, comme c’est trop souvent le cas dans les comics, que l’on se contente d’évoquer la chose et non de la montrer. Ici, rien n’est plus faux : dès la page 6, on le retrouve au lit avec un autre homme où il discute, d’un même élan, de problématiques identitaires ainsi que d’une séance de masturbation partagée avec l’acteur Tyrone Power. On a même droit à quelques scènes de baises dans un parc public et l’intervention subséquente des forces de police.

    Jupiter’s Circle – Extrait

    La série ne compte encore que deux numéros, mais a déjà été saluée par la critique qui l’a même qualifiée de Mad Men de la BD de superhéros. Il ne faut cependant pas se surprendre de voir Mark Millar faire montre d’une telle ouverture puisqu’il fut également l’auteur à l’origine de la période la plus forte et graphiquement explicite de la série The Authority et de son couple gai mythique Midnighter et Apollo.

    Une série — et un numéro surprenant — qui se conclut par l’arrivée du directeur du FBI, Edgar Hoover, qui menace de faire chanter notre héros à l’aide de photographies intimes de celui-ci en compagnie d’un autre homme.

    Vivement la suite!  

    Jupiter’s circle / Mark Miller et Wilfredo Torres. Berkeley, CA : Image, 2015. 32p.

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