Depuis que DC Comics a absorbé l’étiquette Wildstorm et intégré ses personnages au sein de son propre univers, on a souvent eu l’impression que l’éditeur ne savait trop quoi en faire. L’univers de Wildstorm est beaucoup plus adulte et violent que celui de DC et l’union des deux écuries ressemblait donc plus à un mariage de raison que de passion.
Le phénomène est particulièrement évident avec les personnages de Midnighter et Apollo dont la sexualité est omniprésente et bien intégrée au discours narratif. Les deux héros se foutent littéralement des autres et Midnighter n’hésitait pas à fracasser la tronche de quiconque s’aventurait à critiquer ses amours (il faut lire l’excellente série Kev à ce sujet).
Après la fusion des deux écuries, il a fallu attendre plus d’un an et demi (!) avant qu’un premier et chaste baiser soit échangé entre les deux hommes. C’est donc avec bonheur qu’on peut accueillir le premier numéro d’une minisérie simplement intitulée Midnighter and Apollo où les deux héros sont, pour une première fois depuis longtemps, enfin réunis et avec une sexualité active.
Ces derniers doivent affronter le sinistre Bendix, un adversaire redoutable qui mène une véritable vendetta visant à les éliminer et quoi de mieux pour amorcer le bal que de séparer les deux amants dans des univers distincts? Et qu’est-ce qui peut bien motiver ces soudaines représailles?
La complicité et l’humour des deux personnages sont de retour de même que certaines tensions. Après tout, Apollo est une version survoltée et sexualisée de Superman alors que Midnighter est un Batman multiplié par cent qui n’hésite pas à arracher le cœur d’un adversaire tout en gardant le sourire.
Bref, il était plus que temps que l’on nous rende nos héros : reste cependant à voir ce que l’on va en faire.
Midnighter and Apollo / Steve Orlando, Fernando Blanco et Romulo Fajardo Jr. Burbank, CA : DC Comics, 2016. No 1-