Il y a près de neuf ans, j’interviewais celle qui s’appelait alors Jef Barbara, pour son album Contamination. Près d’une décennie plus tard, Jef est devenue Elle. Création et performances musicales sont plus que jamais au rendez-vous. Elle discute fièrement de ses initiatives que vous pourrez découvrir dans le cadre de Fierté Montréal.
Du Kiki Ball au Black Space, Elle Barbara est impliquée dans deux spectacles à Fierté, cette année. D’abord, elle coorganise le spectacle intitulé The 50 years of gay liberation Kiki Ball, présenté le 11 août, avec le co-fondateur du Toronto Kiki Ballroom Alliance, Twysted Miyake-Mugler, le danseur Brian Amazon Disney, sans oublier le DJ de New York, Byrell The Great, à l’occasion de sa première prestation canadienne. Avec des catégories kiki inspirées par un demi-siècle de libération gaie depuis Stonewall, la soirée promet: «Dans le ballroom scene, le Kiki Ball incorpore de l’information qui tend à démystifier. C’est une version plus friendly et informelle d’un bal.» Présenté de 17h à 20h, il sera suivi du Kiki Ball After Party jusqu’à 23h.
Celle qui émerge avant tout de la scène musicale, offrira une perfor-mance au gala Excellence, présentée le 16 août: «C’est un gala que j’ai eu la chance d’animer l’année dernière et là je suis de retour en tant que participante, avec d’autres artistes invités. J’offrirai une performance musicale avec mon groupe, constitué exclusivement de personnes afro-descendantes, d’où le nom de mon groupe: Elle Barbara’s Black Space. Il y a une affirmation de fierté dans la constitution du groupe. Le simple fait d’être, d’exister en tant que personne queer est un acte de militantisme, sans nécessairement communiquer des messages politiques dans ma musique. Je préfère être désinvolte dans mon approche artistique, sachant que le simple fait d’exister peut être une source d’inspiration pour certaines personnes. J’ai conscience de l’impact social que ma présence peut avoir.»
Et sans conteste, depuis ma dernière conversation en 2010 avec Elle, (alors Jef à l’époque) beaucoup d’eau a coulé sous les ponts: «C’est bizarre de t’avoir parlé il y a 9 ans, car tellement de choses se sont passées depuis… Je suis allée vivre à Paris pendant un an. Je suis reve-nue et là, j’ai fait une transition. Je me suis concentrée là-dessus, tout en travaillant pour divers organismes trans du milieu communautaire, dont ASTTEQ et Taking What We Need, qui travaille pour les trans féminines à faible revenu. J’ai fait des vidéos, de la performance, des conférences, des disques. Beaucoup de choses se sont passées, avec la transition qui est un big deal, mais malgré tout je garde toujours un pied dans la musique. C’est ma pratique artistique principale.»
Musicalement, Elle fut très occupée, lançant presque un titre par an, jusqu’à son Greatest Hits, en 2017. «Les deux dernières années, j’ai travaillé de façon assidue sur un album et un EP, sans oublier des collaborations, notamment avec Owen Pallett. Le tout devrait voir le jour sous peu!»
The 50 years of gay liberation Kiki Ball, événement gratuit présenté le DIMANCHE 11 août, de 17h à 20h, 11 août, sur la Scène du Casino de Montréal.
EXCELLENCE, le spectacle gratuit mettant en vedette des artistes queer et personnes trans racisé.e.s sera présenté le VENDREDI 16 août, de 20h à 23h, sur la Scène TD.