Jeudi, 25 avril 2024
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    Un montréalais rétabli de la COVID-19 n’a pu donner du plasma sanguin à Héma-Québec

    Un homme gai, écarté d’une étude sur un traitement contre la COVID-19 à cause de son orientation sexuelle, un autre exemple du retard d’Héma-Québec , lui préférant poursuivre une pratique qui contribue à la stigmatisation des hommes gais Adam Capriolo, un Montréalais de 27 ans, a contracté la COVID-19 fin mars, et l’a vécue comme une bonne grippe, avec fièvre et frissons, sans plus. Il s’est porté volontaire pour une étude à laquelle participe Héma-Québec, qui doit recueillir du plasma de patients guéris. Il a soumis sa candidature en ligne il y a environ deux semaines, et a reçu un appel la semaine dernière.

    « Au bout d’environ trois questions, ils m’ont demandé si j’avais eu des relations homosexuelles dans les trois derniers mois. J’ai dit oui. Ils m’ont immédiatement disqualifié », déplore M. Capriolo en entrevue avec CTV. « Il me semble que si au lieu de poser une question sur l’orientation sexuelle, mais plutôt sur le sexe avec pénétration non protégée, ce serait non seulement plus égalitaire, mais plus efficace. On n’éliminerait pas inutilement des gens qui peuvent contribuer à trouver une solution… ».

    L’acteur (qu’on a pu voir dans I’ll Miss you Someday, We’re Still Together et Gerontophiliade Bruce LaBruce) connaissait les politiques d’Héma-Québec pour les dons de sang, qui refusent les dons des hommes ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes dans les trois derniers mois, mais ne s’était pas arrêté à ça. Il a cru qu’en pleine crise sanitaire — «une situation tellement sans précédent» — où on tente de trouver des moyens de sauver des vies, son homosexualité n’aurait pas posé problème. Adam Capriolo a lancé une pétition pour qu’Héma-Québec ajuste ses façons de faire. Plus de 2 500 personnes l’ont signée en date du 18 mai.
    Le vice-président aux affaires médicales et innovation pour Héma-Québec, Marc Germain, a affirmé en entrevue avec le Journal de Montréal que «malheureusement, les homosexuels constituent la population la plus à risque d’avoir le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)», soutenant que même si tous les dons sont testés, il y a toujours une phase au début d’une infection où le test ne peut pas la détecter. « Et si cette personne-là donne son sang pendant cette période, elle est à risque de transmettre le VIH, alors que le test est négatif », explique le Dr Germain. Il consent que le même problème se pose pour les hétérosexuels.

    Rappelons que la transmission hétérosexuelle comptait pour au moins le tier de tous les cas de VIH au Canada, comme l’indique CATIE sur son site web, ce qui n’est pas rien. Une douzaine d’études sont en cours au pays pour éventuellement assouplir les critères envers les hommes gais qui ont, par exemple, une relation stable. Rappelons que les libéraux ont commencé en 2017 à financer les projets de recherche sur les critères d’admissibilité actuels pour soutenir une changement de la politique. Cela dit, le processus aurait pourtant pu être raccourci si la Société canadienne du sang et Héma-Québec s’étaient fiés aux recherches déjà effectuées ailleurs. Dans les dernières années, suite à de nombreuses études, le Portugal, l’Italie, l’Espagne et Israël, ont aboli complètement l’interdiction de donner du sang pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes.

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