Rosie Bourgeoisie, ambassadrice, 15 août
Avec son énergie et sa présence imaginative sur scène, Rosie combine féminité et sensualité queer pour inspirer les gens de tous genres et toutes corpulences à embrasser le pouvoir de leur beauté, que ce soit par le biais de ses spectacles, ses costumes et son activisme.
Cette année, tu fais partie des ambassadeurs.rices de Fierté Montréal?
C’est un honneur pour moi, puisque je devais offrir un spectacle au parc des Faubourgs. Je suis honorée et c’est un moyen d’ajouter de la diversité, des personnes différentes comme ambassadeur.rice. Mon spectacle était justement pour la représentation des personnes non binaires et le fait que je sois non binaire et grosse, je pense que ça ajoute un peu de représentation de la diversité qui est présentement effacée dans la communauté.
Ainsi, tu désires rendre davantage visibles les enjeux de la non-binarité
et de la grossophobie?
Tout à fait. L’acceptation du corps, montrer la diversité corporelle, les «differently able-bodied» aussi. Créer, investir l’espace et donner différentes représentations aux gens, où il y en a moins. C’est pour ça aussi que je suis très active sur les médias sociaux; bon là moins avec la COVID. Je suis aussi designer de mes propres costumes de scène et fais du sur-mesure pour différents artistes de la communauté. C’est important pour moi de donner cette visibilité et ce savoir à la communauté, pour que les gens aient des vêtements dans lesquels ils se sentent bien et à leur image.
Samedi 15 août, tu es de l’évènement «Pleins feux sur différentes réalités». À quoi les internautes peuvent s’attendre pour cette journée thématique?
Ce sera surtout un Q&A, où les gens de la communauté sont invités à poser des questions, à savoir comment je vis ma réalité en tant que personne grosse, non binaire, artistique… Donc je ne vais pas offrir de performance de burlesque, mais c’est certain que je serai en personnage, en drague. Quitte à peut-être avoir un p’tit truc spécial… On va voir, je travaille là-dessus!
Ton bagage artistique conjugue danse, burlesque, théâtre musical, performance drag et clownesque. Tes réalisations valorisent la réappropriation d’un espace inclusif pour les corps voluptueux aux aptitudes diverses dans le domaine du spectacle. Tu abordais la grossophobie avant même qu’on en parle dans les médias.
Depuis les dernières années, est-ce que tu remarques plus d’inclusivité?
Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui bougent dans la scène artistique québécoise présentement, ce qui se passe avec les dénonciations, les personnes problématiques en position de pouvoir, donc je pense que revendiquer la grossophobie, l’acceptation de soi, puis d’en parler, puis d’avoir des personnes positive, dans les médias pour en parler, c’est vraiment important. Je ne me sens plus seule dans ma bataille; quand j’ai commencé à poster des photos de moi nue, en spectacle, des vidéos, écrire des textes, il n’y en avait pas beaucoup, au Québec, dans ce milieu-là. Maintenant, on en parle plus et il y a plus de représentations de tailles plus, grosses.
Et on en parle plus, comme on parle plus de non binarité aussi. Ça bouge rapidement, avec les médias sociaux; on le voit avec les mouvements de dénonciations et #blacklivesmatters, et sur Instagram surtout. D’avoir commencé et pris de l’espace sur ce média social, ça m’a apporté beaucoup à moi et à ma communauté. C’est aussi pourquoi je le fais. Il y a encore beaucoup de personnes qui font partie de la communauté LGBTQ+ qui ne sont pas représentées dans la société et les médias, donc c’est important de le faire.
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