Le Japon est sur le point d’avoir un nouveau Premier ministre – et deux candidats en particulier ont le potentiel de transformer les droits LGBT+, y compris d’introduire le mariage homosexuel.
Après la démission, un an après le début de son mandat, de l’actuel Premier ministre japonais Yoshihide Suga, son Parti libéral-démocrate (LDP) choisira un ou une successeur-e, le mercredi 29 septembre. Cette élection est un moment historique pour le Japon, non seulement parce que deux des quatre candidats sont des femmes, mais aussi parce que deux des candidats soutiennent le mariage entre personnes de même sexe.
Alexander Dmitrenko, cofondateur et coprésident de Lawyers for LGBT & Allies Network (LLAN) à Tokyo déclarait récemment à un journaliste de PinkNews que les « favoris » actuels pour l’élection sont Fumio Kishida, ancien ministre des Affaires étrangères, et Taro Kono, le ministre en charge des vaccinations.
Une majorité des membres du parti voteront sans doute pour l’ancien ministre des Affaires étrangères et c’est lui qui semble en tête des intentions de vote selon les sondages. Fumio Kishida n’a pas publiquement pris sa décision quant au mariage homosexuel, affirmant qu’il «préférerait entendre diverses opinions sur la question, mais qu’il restait ouvert à l’idée.»
«Taro Kono a été la première voix au sein du PLD, clairement en faveur du mariage homosexuel», explique Alexander Dmitrenko, et une voix «assez forte» en plus. Même avant la course à la direction, Taro Kono a fait la une des journaux au Japon après avoir déclaré: «Je soutiendrai l’égalité du mariage.» Le LDP n’est pas le plus progressiste des partis, mais il a une composition très diversifiée. «Pour Kono, se manifester pendant la course à la direction et exprimer son soutien à l’égalité du mariage est, à mon avis, un véritable leadership», poursuite Alexander Dmitrenko, qui voit en Taro Kono un «candidat très viable» avec le favori «de l’aile jeunesse du parti» . Et il est devenu très apprécié au sein de la société japonaise pour ses interventions dans la lutte contre la COVID depuis un an et demi.
Quant à Sanae Takaichi et à Seiko Noda, ce sont les premières femmes depuis plus d’une décennie à briguer la direction du LDP.
Seiko Noda a déclaré son soutien au mariage homosexuel et dans un récent discours de campagne déclaré qu’elle souhaitait voir davantage de personnes LGBT + « occuper le devant de la scène » dans la société. Je cherche à créer une société de la diversité en faisant en sorte que les personnes qui n’ont pas reçu de rôles principaux dans la société, y compris les enfants, les femmes, les personnes handicapées et les personnes LGBTQ, occupent le devant de la scène» a-t-elle d’ailleurs exprimé sur les ondes d’ABC News. Selon lui, Seiko Noda a probablement le moins de chances de gagner, car d’autres candidats, comme Taro Kono, ont plus de soutien au sein des militants du parti.
Et si Sanae Takaichi ne s’est pas ouvertement opposée au mariage homosexuel, elle a réitéré que le « statut actuel de la loi du pays est que les LGBT+ ne peuvent pas se marier.» Pour le cofondateur et coprésident de Lawyers for LGBT & Allies Network, cette réponse n’est pas vraiment une réponse. «Actuellement, la constitution japonaise définit le mariage comme étant basé sur le « consentement mutuel des deux sexes. Mais dans une décision historique plus tôt cette année, un tribunal du district de Sapporo a déclaré que d’empêcher le mariage entre personnes de même sexe était «inconstitutionnel». Ce jugement, cependant, a été considéré comme largement symbolique.