Il est des moments amusants dans la vie d’un chroniqueur automobile quand les planètes ne sont pas tout à fait bien alignées. Faire un court essai d’un nouveau modèle en passant la majeure partie du temps dans les embouteillages et sous des trombes d’eau, c’est ce qui est arrivé lors de l’essai de la Polestar 2 fraichement arrivée au Canada et qui est un petit bijou technologique pour un véhicule électrique. La première impression que nous avons confiée au directeur général de Polestar, Hugues Bissonnette, c’est que le véhicule était parfaitement étanche (rires).
Au-delà de la plaisanterie, on peut s’accorder sur le fait que la Polestar fera sûrement sa marque dans la grande histoire de l’automobile. La toute jeune marque doit encore se faire connaitre, mais les débuts prometteurs sont un gage de succès à venir, s’il en est. Et, bien évidemment, on soupçonne qu’elle a dans son rétroviseur la Tesla 3, la rivale à dépasser.
Un peu d’histoire
Pour les féru.e.s d’automobile, le nom de Polestar n’est pas inconnu. À l’instar des marques allemandes, Mercedes avec AMG et Motorsport pour BMW, Polestar était à l’origine un préparateur maison de Volvo. En gros, Polestar équipait et transformait les modèles de la marque suédoise en véhicules plus sportifs. En 2017, Volvo, qui est devenu entre-temps propriétaire de Polestar, annonce qu’il s’agit d’une nouvelle marque qui se spécialise dans les véhicules électriques de haute performance. Le logo composé de deux chevrons qui s’opposent en leur sommet symbolise l’étoile du Nord, pour rappeler les origines scandinaves. Polestar est donc aujourd’hui une marque à part entière, qui va développer dans les prochaines années toute une gamme de véhicules électriques pour satisfaire la clientèle. On parle pour la prochaine année d’un VUS grand format qui imprégnera sa marque dans le paysage automobile.
Polestar 2
Mais revenons à la Polestar 2 disponible sur le marché et que nous avons pris en main au cours de ce fameux après-midi où les éléments de la nature étaient contre nous. La Polestar 2 se présente comme une berline à hayon avec une ligne de toit fuyant. La plateforme évolutive CMA (Compact Modular Architecture) a été développée par Volvo. Comme toute nouvelle marque, Polestar cherche à assurer une signature visuelle pour ses modèles en suivant la tendance actuelle axée sur des lignes épurées aussi bien pour la carrosserie que dans l’aménagement intérieur. Seule concession pour donner plus de légèreté visuelle : le flanc creusé au bas des portières. L’aspect compact proche du faux coupé renforce le caractère sportif de la Polestar 2, puisque le constructeur mise sur la haute performance de ses véhicules. Malheureusement, nous n’avons pas pu vérifier, mais si l’on se fie à d’autres chroniqueurs, la puissance est au rendez-vous et donc le pari gagné.
La Polestar 2 est livrable avec un moteur électrique unique et donc une traction avant ou deux moteurs pour disposer du rouage intégral. Avec le moteur unique, la Polestar 2 développe 231 chevaux, tandis que celle équipée de deux moteurs peut atteindre une puissance de 408 chevaux, une différence que pourra ressentir l’éventuel acheteur en essayant chacun des modèles.
Mais si on privilégie la performance, on ne néglige pas pour autant le confort. Les sièges sont enveloppants, confortables et fermes. La prise en main se fait sans aucun problème et même avec l’agréable surprise de ne pas avoir l’impression de conduire un véhicule imposant. Au centre, comme greffé au tableau de bord, se trouve un grand écran vertical pour l’infodivertissement. Par ailleurs, La Polestar 2 dispose de toutes les aides à la conduite que l’on retrouve aujourd’hui. De plus, son système multimédia et ses modes de conduite sont faciles à utiliser et surtout aisément repérables. Derrière le volant, l’instrumentation configurable est numérique et donne les informations essentielles à la conduite.
Conduire avec une seule pédale
Certains en rêvent peut-être, d’autres risquent d’être déconcertés, mais avec un temps d’adaptation, on peut s’amuser en choisissant le mode économique pour maximiser la régénération de la batterie. En ce sens, en levant le pied de l’accélérateur, le véhicule freine automatiquement. Pour éviter un arrêt brutal, il faut doser la pression du pied sur la pédale et ne pas le retirer trop rapidement. Une technologie qui permet de maximiser l’autonomie de la batterie. Parlant d’autonomie, le constructeur indique que la Polestar 2 à moteur unique permettrait 435 kilomètres avant recharge. Avec deux moteurs électriques, l’autonomie serait de 401 kilomètres. Ces données sont indicatives et peuvent varier selon la température, l’état des routes, ou encore la conduite adoptée.
Admissible aux subventions gouvernementales
Avec un prix de base de 49 990 $ allant jusqu’à 56 900 $ pour le modèle à rouage intégral, la Polestar 2 est admissible aux subventions provinciale et fédérale, soit un montant de 12 000 $, réduisant ainsi considérablement la facture et faisant en sorte que la Polestar 2 se classe dans les véhicules à prendre en considération si l’on souhaite passer au tout électrique. Les premières impressions laissent le souvenir de se sentir en sécurité au volant de la Polestar 2. La position de conduite et l’accès facile à l’instrumentation donnent l’envie de s’élancer sur les routes pour ressentir le plaisir que peut offrir un véhicule tout électrique.
Le 12 octobre dernier, Polestar dévoilait à Copenhague le Polestar 3, un VUS grand format. La marque suédoise souhaite que le Polestar 3 devienne son meilleur vendeur, ce qui est possible sur le continent nord-américain où les VUS grands formats sont particulièrement appréciés. Doté de deux moteurs électriques et du rouage intégral, le Polestar 3 devrait afficher une autonomie dépassant les 500 kilomètres. La production devrait commencer début 2023.