Mardi, 17 septembre 2024
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    Archives Lesbiennes : tomes 1 et 2

    En juin dernier avait lieu le lancement du tome 1 du livre Archives Lesbiennes à la BANQ. Pour l’occasion, une édition limitée de la première partie de cet ouvrage fut produite. Lors de la Journée de visibilité lesbienne qui se tiendra le 22 avril prochain, toustes auront l’occasion de mettre la main sur l’ensemble de l’œuvre, soit les tomes  1 et 2. Pour cette chronique, puisque ce sont les mêmes mains qui ont écrit l’ouvrage, je profite de ma tribune pour vous parler de mon processus d’écriture.

    « L’ouvrage que vous tenez entre les mains est unique,
    à l’image des femmes qu’il met en scène. Pionnières, héroïques, marginales, occultées,
    bâillonnées ou décriées,elles marquent l’Histoire de façon unique. »
    – Extrait de la préface d’Archives Lesbiennes

    Se succèdent, au fil de l’ouvrage, des personnes, des manifestations artistiques, ainsi que des faits historiques et événements survenus au Québec comme ailleurs, ayant contribué à forger l’histoire lesbienne, et ce, de la Grèce antique à aujourd’hui. Produit par le Réseau des lesbiennes du Québec, ce livre, ou plutôt cette anthologie (qui se présente en deux tomes totalisant plus de 1000 pages), n’a pas été une mince affaire à réaliser. Bien qu’il soit principalement écrit par deux mains, et on parle ici de la rédaction, des entrevues et des recherches, il est le fruit de multiples collaborations afin de sortir de l’ombre les femmes LGBTQ+. Si vous me lisez régulièrement, vous savez à quel point l’écriture est pour moi un moteur d’expression et de changement. Vous savez aussi que j’en ai toujours plus à écrire et que notre histoire, bien qu’occultée, est riche. Sans surprise, ce livre, qui devait originellement se présenter sur un tome, en fait plutôt deux.

    Qui plus est, mettre de l’avant les femmes de la communauté est important pour moi. Sinon, je n’écrirais pas pour Fugues, magazine au sein duquel je mets de l’avant au moins une femme ou initiative par mois, et ce, depuis 15 ans. Je ne sais pas si vous en avez conscience, mais écrire pour un mensuel c’est d’abord produire une quantité considérable de contenu, chaque mois. Ça vient vite ! (High Five à Yves et toute l’équipe !) Avec 12 mois par année, après 15 années de services, pour ma part, ça fait une quantité considérable de textes. Et d’archives. Mine de rein, en tant que journaliste, j’ai moi-même eu la chance de participer à la création d’un contenu archivistique en interviewant d’innombrables personnes et femmes de la communauté LGBTQ+. Une grande partie de la communauté je dirais ! (Même si je demeure souvent dans l’ombre…) Cela dit, ce n’est pas le boulot du journaliste de se vendre, il est là pour mettre en valeur l’interviewé.e, ses initiatives, ses causes, etc. Sans surprises, pour le projet de livre Archives Lesbiennes, j’ai eu l’occasion de renouer avec de nombreuses personnes ayant gentiment accepté de collaborer, que ce soit en effectuant une entrevue (mentionnons Nicole Brossard, Charlie Boudreau, Kat Setzer, Martine Roy, Geneviève Labelle, Mélodie Noël Rousseau, Kahsennenhawe Sky-Deer, Mona Belleau, Ma-Nee Chacaby), en rédigeant un texte (Dominique Bourque, Ariane Brunet, Line Chamberland, Johanne Coulombe, Nicole Lacelle, Claudine Metcalfe, Julie Podmore, Kassandra Rivest), ou encore en présentant leurs photographies (entre autres, celles de Suzanne Girard, Marik Boudreau, Michael Hendricks, René Leboeuf, Theo Wouters, Roger Thibault, Miriam Ginestier).

    Comme son titre l’indique, Archives Lesbiennes présente des archives. Puisque la contrainte de temps était tangible pour réaliser cet ouvrage d’envergure, j’ai d’abord puisé dans mes archives personnelles, au Fugues notamment. Ainsi, quelques textes écrits pour le magazine, au fil des ans, se retrouvent dans l’ouvrage, merci aux Groupe HOM, au même titre que Lez Spread the Word (LSTW) et les Zines JVL du RLQ, de même qu’aux revues ayant jadis marqué leur époque, pensons à Treize et Amazones d’hier, lesbiennes d’aujourd’hui. On ne peut passer sous silence la collaboration des Archives lesbiennes du Québec, des Archives gaies du Québec, mais aussi de plusieurs Fonds d’archives ailleurs dans le monde, qui ont notamment permis d’illustrer cet ouvrage. À mes côtés, j’ai pu compter sur l’archiviste Kassandra Rivest, un de mes bras droits dans cette aventure, qui a collaboré à la recherche visuelle et aux droits d’auteur. Ce fut un plaisir de découvrir avec elle des images de nous-mêmes, de nos communautés, dont certaines ont rarement été publiées. Je pense à notre road trip d’une journée en Estrie pour découvrir une photographie inédite de Mercedes Palomino et Yvette Brind’amour, à nos communications avec le GLBT Historical Society de San Francisco, pour dénicher des portraits d’Elsa Gidlow, sans compter mes enrichissantes conversations avec Suzanne Girard ayant menées à la découverte d’images inédites de sa collection.

    L’ouvrage Archives Lesbiennes, bien qu’il soit écrit principalement par mes deux mains lors d’un processus plutôt solitaire propre aux auteurs, est une collaboration de plusieurs têtes. Celles ayant collaboré sont justement créditées dans l’ouvrage et je les remercie de leur travail. Je pense entre autres à Florence Gagnon, Danielle Chagnon et Nathalie Di Palma, qui ont collaboré à la publication à divers moments du projet, ou encore à Mireille Véronneau qui a effectué la (longue !) révision linguistique des deux tomes. Je désire souligner tout particulièrement le travail de Julie Antoine, directrice générale du Réseau des lesbiennes du Québec au moment de créer cet ouvrage, qui en a assuré la supervision. Non seulement elle fut mon (second) bras doit, mais elle a fait en sorte que les mains, les têtes et les cœurs s’alignent pour que vous puissiez tenir entre vos mains ces Archives Lesbiennes. Puisqu’on parle d’un ouvrage physique, elle a supervisé l’ensemble du projet jusqu’à l’impression, du texte à la mise en page de l’ouvrage effectuée par les talentueux artistes du studio Harrison Fun, chapeauté par Amélie Madrid.

    Sans oublier, bien sûr, les demandes de subventions à rédiger afin de trouver les sous pour financer (et imprimer !) un tel ouvrage. En ce sens, merci au soutien financier du Fonds Purge LGBT, du Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS) et de Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC). Sinon, je vous donne rendez-vous lors de la Journée de visibilité lesbienne du 22 avril afin d’assister au panel animé par Eugénie Lépine-Blondeau, où je serai accompagnée des émérites Dominique Bourque et Line Chamberland, qui constituait l’inestimable comité évaluateur de l’ouvrage. Nous en profiterons pour discuter plus amplement du processus, de nos échanges et, bien sûr, de nos coups de cœur présentés dans ces Archives Lesbiennes. Pour l’instant, c’est tout ce que je peux dire en 1000 mots sur cet ouvrage de 1000 pages.

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