Le monde de l’automobile est en train de muter. Le virage électrique choisi pour lutter contre la pollution et les gaz à effet de serre a commencé et, disons-le, c’est un virage en épingle à cheveux tant les défis sont nombreux. Cela va aussi bien de l’augmentation de la production d’électricité, à la course aux métaux rares pour la construction des batteries — constituées de métaux qui ne sont pas inépuisables, rappelons-le — ou encore à la récupération des batteries une fois qu’elles ont perdu toute espérance de vie. Un véritable casse-tête, mais les constructeurs tout comme les gouvernements vont de l’avant, comme en témoigne la nouvelle usine North Volt qui sera construite au Québec.
Mais où se situe le consommateur ou la consommatrice face à ce changement, face au choix du remplacement de son véhicule ?
Une récente étude commandée par Volvo apporte un éclairage sur les choix des Canadien.ne.s. Pour la première fois, plus de la moitié de la population au Canada serait prête à acheter un véhicule hybride, hybride rechargeable, ou électrique dans les cinq prochaines années, soit 64 % des répondant.e.s en tout. Et parmi ces personnes, 55 % choisiraient un véhicule électrique.
On ne parle pas beaucoup dans cette chronique des constructeurs allemands. Excepté pour Volkswagen, ils sont considérés dans une catégorie à part, celle des véhicules de luxe, même si parfois leur réputation est surfaite et que la concurrence coréenne, entre autres, fait tout aussi bien et pour moins cher. Cependant, rouler en Porsche, Mercedes, Audi ou BMW, au-delà des qualités de fabrication, permet d’afficher un statut social. Et puis, en choisissant un modèle d’entrée de gamme, on peut éviter de casser sa tirelire. La plupart des modèles proposent un choix de véhicules électriques, mais seuls trois peuvent se qualifier pour les subventions : le Audi Q4 e-tron (excepté dans sa version SportBack), le BMW i4 et le Mercedes EQB 250 à traction.
Faisons un sort à la marque sportive Porsche qui vient de dévoiler son premier modèle tout électrique, reprenant le nom et le design du modèle à essence, le Macan. En fait, le nouveau Macan ne sera décliné qu’en version électrique. Deux modèles sont proposés, le Macan EV et le Macan EV Turbo, les deux avec rouage électrique. Bien évidemment, les performances sont au rendez-vous, la signature de la marque, mais il faudra débourser plus de 90 000 $ pour le plus abordable et environ 125 000 $ pour le EV Turbo. À noter que la conservation de l’appellation Turbo semble surprenante pour un véhicule électrique. Elle signifie seulement que l’on a entre les mains un véhicule plus puissant et mieux équipé.
Mercedes EQB
Récemment restylé, le Mercedes EQB 350 conserve la ligne du VUS GLB à essence. Seuls la calandre et les feux arrière sont dotés d’une bande lumineuse qui orne le hayon, comme sur tous les VUS de la marque. Pour profiter des subventions, il faudra se contenter de la version traction (prix de base de 59 000 $) et de la version EQB à traction intégrale à venir, dont le prix n’est pas encore annoncé. L’autonomie est de 394 km, ce qui n’est pas exceptionnel, mais se situe dans la moyenne pour cette catégorie de VUS compact.
Bien évidemment, la technologie est omniprésente et couvre aussi bien toutes les aides à la conduite que les applications d’infodivertissement. Et, bien entendu, comme c’est le cas pour des véhicules d’aujourd’hui, un sésame permet de communiquer verbalement avec le système. Il suffit de prononcer « Mercedes » pour que le véhicule s’active. Moins amusant que l’expression « Hey Mini », qui prend à l’écran l’apparence d’un bouledogue nommé Spike, et que l’on retrouve dans les tous les nouveaux modèles de la gamme Mini. Le EQB peut s’avérer une bonne alternative pour profiter du sérieux de la marque de Stuttgart sans se ruiner.
Audi Q4 e-tron
Avec sa calandre inversée propre aux véhicules électriques d’Audi, le Q4 e-tron se veut un VUS sous-compact, même si son gabarit le situe entre ses cousins à moteur thermique, le Q3 et le Q5. Mais, petit bémol, sa popularité surtout en Europe fait en sorte que les délais de livraison sont outrageusement longs. En le commandant aujourd’hui, vous ne pourrez en prendre possession qu’en 2025, donc il faut s’armer de patience. Comme déjà mentionné plus haut, la version SportBack ne peut bénéficier des subventions, mais dès le modèle d’entrée de gamme on a droit à la traction intégrale. Et l’autonomie annoncée de 388 km est respectée, selon les chroniqueurs automobiles qui en ont fait l’essai. Enfin, même s’il partage la même motorisation et la même plateforme que le Volkswagen ID.4, il se révèle plus amusant à conduire et un peu plus sportif. À l’intérieur, le poste de conduite propose un écran central orienté vers le conducteur et, bien évidemment, le véhicule regorge de technologies, dont en option un affichage tête haute avec réalité augmentée. La présentation est soignée. Afin de se qualifier pour les subventions, le constructeur a choisi de proposer des kits d’options, puisque le provincial et le fédéral ne tiennent compte que du prix de base. En jouant sur l’ensemble des options disponibles, vous pourriez acquérir l’Audi Q4 e-tron en déboursant près de 80 000 $, tout en bénéficiant des 12 000 $ de crédits gouvernementaux.
BMW i4
Le constructeur bavarois a choisi une autre stratégie en proposant des berlines électriques, alors que les autres constructeurs pensent tout de suite aux VUS dont le succès sur nos routes ne se dément pas. Excepté l’imposant VUS iX, BMW propose trois berlines électriques, dont la i4. En fait, il s’agit de la berline Série 4 Gran Coupé que l’on a électrifiée. Deux modèles sont proposés, soit la i4 eDrive 40, la seule qui se qualifie pour les subventions gouvernementales avec un prix de base de 64 542 $. Celui de la version sportive, la i4 M50, flirte quant à lui avec les 80 000 $. Mais dès le premier modèle, on peut profiter de la conduite un peu plus sportive propre à la marque. Les aficionados de la marque se tourneront bien évidemment vers la M50 pour beaucoup plus de plaisir, puisque la eDrive 40 fait presque preuve de parent pauvre à bien des égards, et incite à se tourner vers la concurrence.