Championne européene de l’homophobie d’État, la Hongrie devient le seul pays membre de l’Union européenne à interdire la marche des Fiertés LGBT+.
«Je conseille aux organisateurs de la Gay Pride de ne pas prendre la peine de préparer le défilé de cette année : c’est une perte d’argent et de temps…»
Moins d’un mois après les menaces proférées par Viktor Orbán lors de son discours annuel sur l’état de la nation, le parti du Premier ministre hongrois a fait voter le mardi 18 mars au Parlement un texte de loi visant à interdire purement et simplement toute marche des Fiertés LGBTQI+. Entretemps, le gouvernement avait prévenu que de tels défilés ne seraient “plus tolérés sous leur forme publique” actuelle.
Les organisateurs et participants à la Marche des fiertés risquent des sanctions, notamment des amendes pouvant atteindre 500 euros, somme qui serait réorientée vers des programmes de « protection de l’enfance ». La police pourrait également utiliser la reconnaissance faciale pour identifier les contrevenants.
Une répression croissante
Cette nouvelle attaque contre les droits LGBT+ s’inscrit dans une série de mesures répressives adoptées ces dernières années par le gouvernement hongrois. Viktor Orbán, qui revendique une « démocratie illibérale », durcit sa rhétorique à l’approche des élections législatives de 2026.
La Hongrie a déjà été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne pour ses lois restreignant la représentation des minorités sexuelles, jugées discriminatoires et contraires aux valeurs européennes. Pourtant, Budapest persiste et renforce ses restrictions.
Une opposition déterminée
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Laszlo Sebian-Petrovszki, député du parti d’opposition Coalition démocratique (DK), dénonce « un pas de plus vers un régime de style russe, vers une dictature ».
De son côté, le maire de Budapest, l’écologiste Gergely Karacsony, appelle à une participation massive à la Marche des fiertés du 28 juin, malgré l’éventuelle interdiction. Les organisateurs, refusant de céder aux intimidations, maintiennent l’événement, défiant ainsi les menaces du gouvernement.