Vendredi, 31 octobre 2025
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    Bretten Hannam présente un nouveau film, quatre ans après Wildhood

    Après le succès de Wildhood, Bretten Hannam revient avec Sk+te’ kmujue’katik (At the Place of Ghosts), film qui sera présenté au festival image+nation. L’artiste bispirituel.le est d’ailleurs « très content.e » de pouvoir présenter le film « proche de la maison », iel qui vient du village de Bear River, proche de la communauté mi’kmaq du même nom.

    Ce film, qui flirte avec le thriller, raconte l’histoire de deux frères séparés durant l’âge adulte qui se retrouvent à devoir (presque littéralement) affronter leurs démons. Entrevue.

    Quelle est la genèse de ce film?
    Bretten Hannam : C’est une longue histoire, je vais essayer de faire ça court! Il m’a fallu environ 10 ans pour réaliser ce film. Au début, j’avais surtout des idées pour certaines scènes. Il y a une scène dans le film qui se déroule dans un verger envahi par la végétation. C’est en quelque sorte la première scène qui m’est venue à l’esprit. Je pense que c’était vers 2014. Et puis j’ai continué à y penser, à travailler dessus, à imaginer différentes scènes et différents personnages, ou à avoir des idées totalement différentes. J’ai construit le projet comme ça, puis j’ai discuté, partagé ces idées avec différents partenaires, comme en communauté. Et j’ai écrit, écrit, réécrit, réécrit, réécrit, encore et encore.

    D’où as-tu tiré ton inspiration?
    Bretten Hannam : De trop d’endroits! Certains d’entre eux sont simplement issus de la réalité historique, de l’histoire de la Nouvelle-Écosse, qui remonte à avant le colonialisme. Dans ce film, il y a un véritable voyage à travers le temps, la mémoire et l’histoire, donc c’est une source d’inspiration, surtout que nous traversons un processus de décolonisation. Je trouve cela très inspirant. Il y a beaucoup d’histoires captivantes et intrigantes qui ne reçoivent pas vraiment l’attention et l’amour qu’elles méritent. Autrement, sur le plan cinématographique, il y a certainement des films et des cinéastes qui m’inspirent, en particulier les films qui traitent des liens avec la terre. Et je pense que cela transparaît clairement dans le film. J’ai aussi tendance à être attiré.e par le cinéma queer, évidemment.

    Sens-tu que les films de genre autochtones sont de plus en plus présents au cinéma?
    Bretten Hannam : Je ne sais pas si ça s’applique seulement aux films de genre, mais je pense certainement que le cinéma autochtone est devenu plus présent et plus répandu au cours des 10-12 dernières années. Je dirais que ce n’est pas que ces histoires et ces voix sont nouvelles ou viennent d’apparaître, mais plutôt qu’un espace leur a été accordé. Les gens prêtent attention aux voix autochtones, aux histoires autochtones, et réalisent qu’elles sont différentes. Elles sont uniques, l’expérience culturelle qu’elles représentent est unique à chaque nation. Chaque nation a des histoires différentes et des façons différentes de les raconter. Et donc, les opportunités se multiplient. [Au TIFF], je me souviens que, avant, il y avait seulement un ou deux films autochtones, et je me disais : « D’accord, je vais les voir. » Et maintenant, je n’ai pas le temps de voir tous ces beaux films!

    Jeremy Dutcher a co-composé la bande originale du film. Comment s’est déroulé cette collaboration?
    Bretten Hannam : Jeremy n’a pas composé la musique de Wildhood, mais nous avons utilisé une de ses chansons dans la toute dernière scène du film. La musique de Jeremy est tellement bonne. J’étais fan. Je suis fan depuis toujours. Un de nos producteurs connaît Jeremy. C’est donc grâce à lui que j’ai rencontré Jeremy, et quand ce projet s’est présenté, je me suis dit que c’était le bon. Jeremy est extrêmement occupé, toujours très occupé. Devin, qui travaille avec lui, et lui ont donc trouvé le temps de travailler sur la bande originale. C’était une collaboration très différente, mais très naturelle. Pendant que nous travaillions sur la conception sonore, ils composaient et nous envoyaient leurs morceaux, que nous intégrions ensuite. J’étais en Belgique. Ils envoyaient les morceaux depuis Montréal.

    Nous leur faisions part de nos remarques et en discutions un peu. Et tout cela s’est vraiment imprégné dans l’esprit de l’histoire.
    En vue de la présentation du film au festival image+nation, as-tu des commentaires à partager?
    Bretten Hannam : Je réalise des films depuis un certain temps déjà, et je regarde des films queer, des films LGBTQ depuis un certain temps. J’ai vu passer de zéro à plusieurs films sur les personnes bispirituelles, ce qui est très touchant et encourageant. Mais je trouve intéressant de discuter de ce qu’est une histoire queer. Ce film est étrange. Je dirais qu’il est à la fois un film queer et qu’il ne l’est pas. Il l’est d’une certaine manière dans les personnages et le cœur des événements, mais il aborde des thèmes beaucoup plus larges. Je pense qu’un public queer percevra des choses que les autres ne percevront pas. Je me souviens qu’il y a longtemps, tous les films queer que je regardais – pas tous, mais beaucoup d’entre eux – parlaient du coming out, et ils étaient pour la plupart assez tristes. Il y a beaucoup de choses dans [mon] film. Il peut être un peu lourd, mais j’espère avoir fait suffisamment pour qu’il ne se termine pas de manière déprimante. Qu’il y ait un peu d’espoir et de guérison à la fin.

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