Pour ceux qui aiment, ou qui redécouvrent les voix des contre-ténors, il ne sert plus à rien de présenter Jakub Józef Orliński. Outre sa voix remarquable, le jeune chanteur brille par son expressivité sur scène, son charme naturel… et aussi son humour. À l’image de la nouvelle génération des contre-ténors. On pense bien sûr à Philippe Jarrousky, ou encore Samuel Mariño, jeune chanteur vénézuélien qui se revendique queer.
NDLR : Cet été, notre journaliste Denis-Daniel Boullé était au Festival d’Aix-en-Provence 2025. Voici l’un des textes sur l’une des œuvres inspirantes qui l’ont marqué… lors de son voyage.
Les grandes salles ne sont pas toujours les meilleures pour accueillir des récitals, mais sur la scène du Grand Théâtre de Provence d’Aix-en-Provence, le contre-ténor a su rapidement conquérir le public. Par sa voix, bien entendu, son expressivité, mais aussi son charme et son humour entre deux œuvres.
Les contre-ténors se limitent généralement au répertoire baroque. Ce sont pour les castrats de l’époque que l’on composait des œuvres. Aujourd’hui, certains sortent de leurs zones de confort et s’approprient des répertoires composés pour des chanteurs et chanteuses n’ayant pas la même tessiture de voix. Une rencontre qui peut choquer certains puristes mais qui peut aussi apporter une autre couleur, une autre intensité.
Si lors de son récital, Orliński n’a pas délaissé le répertoire du bel canto baroque, Purcell et Haendel entre autres, il a choisi de nous faire découvrir des œuvres de compositeurs polonais du XIXe et XXe siècle, Henryk Czyż, Mieczysław Karłowicz, Stanislaw Moniuszko, Zygmunt Krasiński, des mélodies et des paroles aux accents plus dramatiques qui ne sont pas sans rappeler les lieder de Wagner ou encore de Mahler.
Accompagné de son fidèle pianiste, Michał Biel, Orliński sera sur la scène de la salle Pierre-Mercure dans le cadre du Festival International Bach de Montréal, le 24 novembre prochain.
Soulignons aussi que le chanteur est aussi un adepte de breakdance, il a reçu plusieurs prix, et généralement en fait la démonstration dans certains opéras baroques. Il a offert une performance de breakdance lors de la cérémonie de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Est-ce d’ailleurs pour nous rappeler cette facette de son talent moins connu, que lors des nombreux rappels à la fin de sa prestation à Aix, il nous a gratifié d’un salto arrière, un peu chancelant à la réception, le costume le gênant surement pour effectuer une telle figure.
En octobre 2018, Fugues avait réalisé une entrevue avec le jeune homme lors de sa participation au Festival International Bach. Il y parlait entre autres de ses deux passions, le chant et le breakdance.
