Débarqué dans une petite ville isolée de la Côte-d’Ivoire, le narrateur — un coopérant qui y fait office d’enseignant — découvre au fil des jours la sensualité propre aux jeunes hommes de l’endroit.
Tout d’abord dans les bras de Mathias, l’un de ses élèves auquel il propose de partager sa résidence. Cet arrangement était au départ sans arrière-pensée, mais bientôt la vue du corps de son locataire enflamme dangereusement l’imagination de notre homme. Par la suite, il initiera plusieurs autres hommes de l’endroit aux plaisirs des amours masculines.
L’auteur fait par ailleurs preuve d’une grande sensualité dans ses descriptions des corps des hommes noirs et des échanges amoureux avec le narrateur.
Le récit se déroule dans une période indéterminée, mais qui semble certainement se situer avant l’arrivée du sida, ce qui explique évidemment les grandes libertés dont font preuve les protagonistes.
Un aspect du roman laisse cependant songeur. La narration laisse en effet sous-entendre qu’avant l’arrivée de l’enseignant, l’homosexualité était quasi inconnue dans la région : la notion de l’homme blanc « initiant » l’homme noir à sa propre sensualité ne peut que laisser le lecteur perplexe.
Mise à part cette réserve, le récit est bien construit et saura sans nul doute en émoustiller plus d’un.
Les nuits africaines / Jean-Louis Rech. Montblanc : H&O, 2001. 95p.