Force physique, fermeté morale, puissance sexuelle et domination : l’homme s’est toujours défini en vertu de ces quatre paramètres.
Pourtant, le modèle viril qui en découle ne demeure pas statique, bien au contraire : il évolue constamment d’une société à l’autre et au fil des siècles.
Histoire de la virilité convie le lecteur à un voyage au cœur de l’identitaire masculin, des débuts de l’humanité jusqu’à nos jours. L’auteur aborde le modèle « éphébophile » de l’Antiquité grecque et la recherche absolue des plaisirs de son pendant romain, pour qui l’exploit sexuel est source de prestige, sauf lorsqu’il est en position de passivité.

Aux XVIe et XVIIe siècles, l’homme viril se doit également de maîtriser l’art de la séduction. Il doit savoir danser et être beau et élégant, avec une braguette littéralement rembourrée. Plus les années avancent et plus un postulat s’impose cependant : la domination de la femme, sa soumission à l’homme.
Le 20e siècle porte un coup à cette vision étroite du viril, particulièrement avec les avancées des mouvements de libération féministes et gais. La crainte d’une « dévirilisation » est alors évoquée par plusieurs, bien que, il est amusant de le constater, cette inquiétude ait été mentionnée à toutes les époques, et ce, dès l’Antiquité, mais en fonction d’enjeux différents.

Abondamment illustrée, la lecture s’en révèle aisée, puisqu’un soin évident a été porté à ne pas sombrer dans un académisme à tous crins. La qualité d’ensemble est telle qu’il s’agit sans aucun doute d’un cadeau de choix à se faire ou à offrir.
Un fil d’Ariane qui mène droit au cœur de la définition de ce que fut, est et sera un homme.
Histoire de la virilité (3 tomes) / sous la dir. Alain Corbin et coll. Paris : Seuil, 2011. 592p., 512p., 576p.