Mardi, 22 avril 2025
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    Héctor Gomez — L’intégration par l’engagement

    Fondateur d’Au-delà de l’arc-en-ciel (ADA) qui vient en aide aux LGBTQ d’origine hispanophone, Héctor Fabio Duque Gomez est bien connu du milieu communautaire. Ayant quitté sa Colombie natale, il y a 17 ans, en raison de son orientation sexuelle, il a eu le désir de s’intégrer à sa société d’accueil mais aussi d’agir auprès des nouveaux arrivants LGBT.

    Cet architecte de formation et de profession a pu réaliser son rêve, devenir un travailleur social, un métier que ses parents lui avaient déconseillé de faire. Il reste aussi très attaché à son pays d’origine, comme il le dit lui-même, «À mon avis, un immigrant ne coupe jamais aves ses racines».

    Une enfance difficile
    «Je suis né dans un petit village (Neira, Caldas, Colombie, au sommet des montagnes); fils, petit-fils, et arrière-petit-fils de cultivateurs de café. À 21 ans, j’ai dû quitter la maison familiale pour étudier à Bogota entre autres, mais aussi pour échapper à l’univers familial. Mon père n’appréciait pas que je sois gai et avait des comportements extrêmement durs envers moi. À Bogota, j’ai étudié l’architecture comme le souhaitaient mes parents qui pensaient qu’un travailleur social ne gagnerait pas bien sa vie. La situation des homosexuels en Colombie étant difficiles, toujours susceptibles d’être attaqués, menacés, voire tués, j’ai demandé et obtenu le statut de réfugié au Canada, il y a 17 ans.»

    Repartir à zéro
    «Au Québec, plus question d’être architecte. Il a fallu tout recommencer, dont apprendre le français, trouver du travail, se refaire un réseau social. J’ai fréquenté le groupe de discussion au masculin (GDM) qui m’a aidé beaucoup dans mon intégration. L’intégration est toujours une démarche qui n’est pas facile en raison de nombreux facteurs de stress: rupture abrupte avec la société d’origine et avec le réseau familial et social, adaptation à un nouveau mode de vie et de pensée, tout comme la résurgence des souvenirs de violence et de discrimination du passé. En 2009, la journée internationale de lutte contre l’homophobie avait pour thème L’homosexualité n’a pas de frontières, et cela m’a fait réfléchir aux besoins des personnes LGBT des communautés culturelles, ainsi qu’aux moyens de les accueillir et de les aider.

    Un engagement dans le communautaire qui perdure
    «J’ai fondé ADA et développé de nombreux projets dont certainement les plus connus sont les groupes de discussion et la distribution d’outils de sensibilisation auprès des personnes immigrées ou issus de minorités ethnoculturelles. Pendant plusieurs années, j’ai aussi animé “El Armario Abierto” (Le placard ouvert) à Radio Centre-Ville, une émission hebdomadaire destinée à la communauté gaie de langue espagnole. J’ai aussi repris des études et obtenu un baccalauréat en travail social, et maintenant je suis présentement intervenant de proximité à l’organisme REZO où je développe plusieurs projets auprès des hommes gais hispanophones. J’adore mon travail. Parmi d’autres fonctions à RÉZO, j’ai créé des ateliers en espagnol pour immigrants hispanophones: «A mucha honra» (je suis fier de moi), Atelier de Résilience et l’Atelier sur les Relations amoureuses et interpersonnelles pour des hommes latinos.»

    «Et puis, il y a sept ans, j’ai rencontré l’homme de ma vie; ensemble nous avons de nombreux projets. Mon compagnon de vie est un homme formidable que j’adore profondément. Je réalise en fait le plus grand rêve de ma vie, celui de venir en aide aux autres, d’être d’une certaine façon un architecte… de l’être humain.»

    Héctor Gomez a reçu le prix du Bénévole par excellence lors du gala Arc-en-ciel en 2011 et a été nommé coprésident d’honneur de Fierté-Montréal en 2016.

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