Quatrième opus de la série de science-fiction policière de Michel Bélil qui nous entraîne aux confins d’un univers postapocalyptique dans la cité-État de L’Avenir.
Dans les précédents volumes, le métis Joachim O’Bomsawin est, à son corps défendant, devenu directeur des travaux publics tout en maintenant ses fonctions de directeur des ressources informatiques, adjoint au directeur-général, responsable des plaintes et, cerise sur le gâteau, chef de police.
Ce cumul de tâches génère, on peut sans douter, un regard assez cynique sur l’appareil administratif de même que l’interruption d’enquêtes en cours pour gérer d’absurdes problèmes municipaux. Un peu comme si le chef du Service de police de Montréal devait interrompre une enquête pour gérer la délicate question de l’achat des crayons et bloc-notes pour l’ensemble de la municipalité.
Le cadavre de Redmond, l’un des hommes d’O’Bom, est découvert dans la propriété d’un artiste réputé. L’enquête semble cependant faire chou blanc puisqu’aucun indice n’est relevé: pas d’entrée par effraction, tous ses effets personnels sont retrouvés et on peut donc exclure le vol.
En fait, aucun mobile ne semble expliquer le crime. Seul fait notable: au moment du crime, une femme en bikini a été aperçue remontant le fleuve en kayak. Un élément curieux, mais pas de quoi fouetter un chat! Ceci dit, un vieux rapport de police est découvert et semble jeter un regard neuf et inquiétant sur un double meurtre, survenu il y a plus de 40 ans, impliquant des notables de la cité.
Les deux événements sont-ils liés entre eux? Redmond avait-il mis le doigt dans un engrenage mortel? Comme à son habitude, Joachim O’Bomsawin est assisté par son adjointe, Léanille N’Guyen, une jeune transsexuelle qui n’a pas froid aux yeux et qui se retrouve bientôt propulsée au cœur de la tourmente face à de redoutables enjeux, qu’ils soient criminels ou… administratifs.
Michel Bélil nous présente une nouvelle enquête passionnante où crimes abjects, enjeux de société et administration municipale s’entrelacent dans un récit haletant où un humour pince-sans-rire règne toujours en toile de fond.
INFOS | Les cinq saisons de L’Avenir: 4. L’été: qui ne parlait pas comme les autres / Michel Bélil. Lanoraie: Éditions de l’Apothéose, 2020. 388p