Mardi, 18 mars 2025
• • •
    Publicité

    Jocelyne Cazin révèle sa véritable identité

    Dans sa biographie, Ma véritable identité, l’ex journaliste Jocelyne Cazin aborde sa peur maladive du rejet, ses excès d’alcool, ses idées suicidaires, sa grande libido, ses infidélités et ses relations amoureuses – souvent toxiques – avec des hommes et des femmes.

    Une journaliste qui parle de soi, est-ce contraire à la nature?
    Quand on fait le métier que j’ai fait avec amour durant 35 ans, on raconte toujours l’histoire des autres, mais depuis 2008, j’ai pris ma retraite du journalisme. J’anime des congrès et je donne des conférences dans lesquelles j’ai commencé à parler de mes expériences. Cela dit, les journalistes ont principalement envie de raconter, ce qui n’est pas très loin de se raconter. Je suis à l’aube de mes 70 ans, que j’aurai le 12 décembre prochain, et je n’ai plus rien à prouver. C’est terminé pour moi, ce besoin du regard des autres.

    Vous écrivez avoir hésité à sortir du placard, après avoir été salie sur les réseaux sociaux pour avoir soulevé des controverses. De quelle façon ça vous a freinée?
    À cause de cette crainte du rejet qui fait quasiment partie de mon ADN. Durant mon enfance, j’étais la «Maudite Française» (NDLR: ses parents sont Français). Puis, je suis devenue la femme qui travaillait dans un milieu d’hommes. Le regard des autres m’a hanté toute ma vie. J’ai osé me libérer à travers ce livre.

    Ma véritable identité, biographie de Jocelyne Cazin


    Pourtant, vous avez envisagé de ne jamais le publier.
    Quand j’ai reçu le manuscrit corrigé et prêt à être imprimer, en juin dernier, j’ai dit à mon éditrice que je ne voulais plus le publier. On m’a répondu qu’il était trop tard. Après un moment, j’ai décidé de m’assumer dans tout ce que je suis. Depuis sa sortie, la boule que j’avais continuellement à la cage thoracique est complètement partie.

    Vous dites avoir vécu une homosexualité, mais ne pas être lesbienne ni bisexuelle.
    Expliquez-nous.

    Je ne fais pas partie de la communauté LGBTQ+. Et si j’ai fait un coming-out, je l’ai fait à l’envers. Toute mon enfance et mon adolescence, ainsi qu’à l’âge adulte, j’étais totalement hétérosexuelle. J’étais une femme à hommes. Jusqu’à ce que je prenne un surplus de poids et que je sois rejetée par les deux hommes les plus importants de ma vie, un amant et mon père. Dès lors, j’ai fait le deuil de tout un pan de ma vie… hétérosexuelle. Plus aucun homme ne me regardait. Au bout de deux ans, une femme m’a tendu les bras. J’ai accepté ses bras, son corps. Au début, j’ai vécu cette homosexualité par dépit. Je ne me sens ni bisexuelle, ni lesbienne, ni hétéro. Je suis Jocelyne, un point c’est tout. Je suis à l’amour. À quelqu’un qui va me tendre les bras pour ce que je suis, et non pour ce que j’ai été.

    Vous décrivez les premières femmes avec qui vous étiez comme étant machiavéliques, dépendantes affectives et marâtres. Pourquoi alliez-vous vers des êtres qui vous traitaient mal?
    À l’époque, j’étais dépendante à l’alcool et j’allais vers n’importe qui. J’avais besoin d’être aimée et de me sentir enveloppée, sans égard à qui était devant moi. J’étais aussi très naïve, plus jeune. Je me connais maintenant et je m’aime quand même. J’ai eu la chance d’évoluer, de rencontrer de bonnes personnes et d’être ce que je suis, c’est-à-dire quelqu’un de tenace et de déterminé, qui a passé au travers de toutes sortes d’abominations.

    Après avoir révélé votre amour pour une femme à vos parents, vous avez été bannie du nid familial. Comment avez-vous vécu cela?
    Oh mon Dieu! Ç’a été l’une des pires périodes de ma jeune vie. Je suis fille unique, ma famille élargie était en France et mes parents me reniaient. Je n’avais plus de famille. Je n’étais vraiment pas bien dans ma tête ni dans mon cœur. Le jour où mon père est revenu vers moi en frappant à ma porte pour me proposer de faire des travaux, ce fut un grand moment. C’était comme s’il me pardonnait.

    À plusieurs reprises, vous avez eu des idées suicidaires. Qu’est-ce qui vous rattachait à la vie?
    Probablement certaines femmes avec qui j’ai été qui m’ont ramassée à la petite cuillère. On peut penser ce qu’on veut de l’astrologie chinoise, mais moi, je suis une tigresse. Je rebondis toujours. J’ai décidé très jeune d’être une battante et non une victime.

    À la fin du livre, vous écrivez que ce serait plus simple désormais d’être en couple avec un homme. Pourquoi?
    J’aime beaucoup être avec un homme et faire l’amour avec un homme. Et, c’est plus facile à vivre socialement. Par contre, dans la maison, Venus va bien avec Venus. C’est plus simple de vivre en tête à tête avec une femme, dans le quotidien de la vie. On se rejoint plus. Pour dire la vérité, je ne sais pas ce qui m’attend. Actuellement, je vais accepter la personne qui sera devant moi, que ce soit un homme ou une femme, si je suis bien avec cette personne, peu importe le jugement des autres.

    INFOS | éditions libre expression

    Du même auteur

    SUR LE MÊME SUJET

    LEAVE A REPLY

    Please enter your comment!
    Please enter your name here

    Publicité

    Actualités

    Les plus consultés cette semaine

    Publicité