Dimanche, 19 janvier 2025
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    «It’s a sin» une série événement sur les années Sida

    En Angleterre, la nouvelle série du créateur de Queer as folk est un des plus gros succès de la chaîne Channel 4. Cette chronique d’un groupe d’amis londoniens frappé par l’épidémie du sida au début des années 80, It’s a sin est maintenant disponible au Canada via Amazon Prime.

    Aussitôt après la première diffusion des cinq épisodes de It’s a sin sur la chaîne britannique Channel 4 le 24 janvier, Taron Egerton déclarait avec force sur son profil Instagram : «quel programme incroyable !». Le comédien qui a interprété Elton John dans Rocket Man n’est pas le seul à avoir le souffle coupé : la série signée Russell T Davies est un des plus gros succès de la chaîne, totalisant 6,5 millions spectateurs en Angleterre, le hashtag #ItsASin dépassant vite les 83 millions d’occurrences.

    It’s a sin, c’est l’histoire d’un groupe de colocataires, majoritairement homosexuels qui deviennent amis. Ritchie (Olly Alexander), Roscoe (Omari Douglas), Colin (Callum Scott Howells), Jill Baster (Lydia West), Ash (Nathaniel Curtis) ont quitté leur vie d’avant pour réunir leur soif de liberté et de fête dans le même appartement. 

    Le Londres de 1981 sera l’Eldorado de ces fils d’immigrés ou de petits bourgeois. Ils se sont même trouvé un cri de reconnaissance un soir où Ritchie, travesti en chanteuse, poussa un La  aigu qui, depuis, leur tient lieu de bonjour ou de à plus !

    L’appétit de musique, de rire, de vêtements extravagants pour sortir et de sexe est énorme, et ce n’est pas quelques articles alarmistes qui vont refroidir les ardeurs. D’ailleurs, qui peut croire qu’une maladie mortelle toucherait forcément les homos ? La réalité va s’imposer insidieusement: un garçon qui quitte définitivement la piste de danse, de drôles de tâches qu’on remarque sur un bras, des toux persistantes, des atteintes cérébrales. Certains prennent les choses au sérieux très vite, d’autres passent du déni au doute, du doute à la mort.

    Russel T Davies capte parfaitement cette époque pas si lointaine avec lucidité et courage. Le courage de faire face aux pires inquiétudes que peut susciter la marche du monde ou de revenir sur l’horrible absence d’actions  gouvernementales, ce qui a condamné des millions de gens, souvent très jeunes, à la mort.

    It’s a sin, avec ses cinq épisodes de 60 minutes, nous fait vivre chronologiquement l’émancipation, la fête et l’explosion sexuelle, le déni et le drame.

    Celui à qui on doit aussi Queer as folk aborde par ailleurs le séisme vécu au sein du milieu familial, la solitude de jeunes gens passant sans transition de la fête à la mort. Au Royaume Uni, au début de l’épidémie de sida, plusieurs malades ont été littéralement emprisonnés dans une chambre fermée à clé, leurs repas laissés à la porte.

    Si la majorité de la distribution est constituée d’inconnus géniaux, Neil Patrick Harris fait une composition poignante et Stephen Fry joue un politicien conservateur impeccable. Malgré le sujet, It’s a sin est une série pleine de joie, de musique (dont, forcément, le fameux succès des Pet Shop Boys), de vie et de drames. Elle va marquer ceux qui la visionneront.  

    Au Canada, la série est disponible en exclusivité sur Amazon Prime depuis le 19 février.

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