On pense rarement que derrière les ambiances des meilleurs partys et les atmosphères des plus beaux paysages nocturnes se cachent des travailleurs de l’ombre de grand talent, à mi-chemin entre l’artiste et l’ingénieur. Simon Gauthier, reconnu internationalement, mais toujours actif sur la scène LGBTQ+ montréalaise, est de ces personnes dont vous n’avez pas le visage en tête, mais qui a certainement illuminé quelques nuits de votre vie. Avec ses éclairages ou ceux de ses alumnis, il met en lumière des monuments, des spectacles et des évènements majeurs comme entre autres le Black & Blue, le Bal en Blanc, le Black Party de New York, des partys KODE et District (y compris lors du Love Festival), les évènements de Fierté Montréal ou le PRISM à Toronto. Par le biais de son entreprise Lumin-ART Productions, il signe des concepts d’éclairage depuis qu’il a l’âge de 17 ans! Dans ses accomplissements, on compte aussi les illuminations grandioses du Colisée de Rome ou encore des grandes pyramides d’Égypte! Pas mal, n’est-ce pas?
La dernière fois qu’on vous a parlé de Simon Gauthier dans les pages de ce magazine, c’était il y a dix ans, en avril 2011. Le regretté Michel Joanny-Furtin soulignait le fait que Simon Gauthier recevait le trophée du «Jeune leader sans frontières du Québec» remis par la Jeune chambre de commerce de Montréal (JCCM). «L a partie n’était pas évidente pour ce jeune homme gai qui se lançait dans un milieu professionnel plutôt macho. Dans le monde artistique, les gais sont mieux intégrés comme artistes que comme techniciens», écrivait sur lui notre ancien collègue. Évidemment, bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis ce temps-là! Simon Gauthier a su se démarquer par sa vision et par son offre de concepts novateurs qui s’intègrent harmonieusement à des projets et activités variés.
À l’international, Simon Gauthier a entre autres collaboré à deux chantiers d’importance et uniques en leur genre. «L’illumination des pyramides et du Colisée ont été deux grands projets inspirants, dit Simon Gauthier avec les yeux qui brillent. Ils ont été deux grands défis. Pour le Colisée, il fallait penser à tout puisqu’on ne peut même pas y mettre une vis; c’est un monument de 2000 ans et il faut y faire très attention. J’étais dans une nacelle suspendue au-dessus des gradins et j’étais à la hauteur du siège où s’assoyait l’empereur! C’était un feeling extraordinaire que moi, je puisse réaliser une telle œuvre. J’ai travaillé sur beaucoup de beaux projets, mais comme pour tout le monde, mes projets n’aboutissent pas toujours. Par exemple, nous avons déposé une offre qui ne s’est pas concrétisée pour le spectacle d’ouverture des Jeux olympiques spéciaux d’Abu Dhabi. Cependant, nous avons eu les projets d’illumination de plusieurs châteaux en France, dont celui de Chambord et d’Angers!»
«Depuis les dix dernières années, il y a eu bon nombre de réalisations, certaines plus petites, d’autres plus importantes, mais c’est toujours aussi intéressant. En 2019, on a créé chez Lumin-ART ce qu’on appelle la ‘‘a branche Élite’’. Avec ce projet, on veut faire rayonner l’expertise québécoise en matière de technologie de pointe pour les projets d’envergure. Au Québec, on ne s’en rend pas compte, mais on a beaucoup d’expertise en haute technologie et il n’y a pas de limite à ce qu’on peut faire maintenant. On veut justement, par l’entremise de projets, rassembler des gens qui possèdent cette expertise et ce savoir-faire», poursuit Simon Gauthier qui a étudié au Cégep de Saint-Hyacinthe.
«Illuminer, c’est faire voyager les gens, dit poétiquement Simon Gauthier. C’est créer une expérience unique. Dans un évènement, par exemple, on éteint toutes les lumières pour n’en laisser qu’une seule sur le DJ; on entend alors les gens crier sur la piste de danse et on s’amuse à voir combien de temps on peut maintenir cette sorte de tension jusqu’à ce qu’on les rallume. On crée ainsi un autre effet ‘‘WOW’’ dans la foule! Ce sont des instants magiques! C’est pour ça aussi que j’aime participer à des évènements en plus des autres projets artistiques.» Ceux qui sont des habitués du club La Voûte aimeront savoir que c’est Lumin-ART qui a signé depuis l’ouverture la plupart des grandes soirées de cet établissement, qui se démarque dans le Vieux-Montréal.
Pourquoi Simon Gauthier tient-il autant à faire du design d’éclairage sur la scène évènementielle LGBTQS2+? «J’aime m’impliquer dans ma communauté et ses évènements. J’aime cet environnement, je suis passionné et ça me donne l’occasion, à chaque fois, de me dépasser, de me demander comment je peux aller encore plus loin, offrir un spectacle encore plus beau que le précédent, inspirer et animer les gens.»
Comme pour tous, la pandémie a aussi eu des répercussions sur Lumin-ART. «Nous avons dû nous réinventer, adapter nos services et nous ouvrir à d’autres marchés. On travaille maintenant aussi dans le domaine du cinéma, de la publicité et de la télévision, par exemple. D’une certaine manière, on a été chanceux parce qu’on n’était pas dans ce domaine-là auparavant, donc ça ajoute à ce qu’on peut faire aujourd’hui !»
«J’ai appris la lumière, l’électricité, l’ingénierie, les couleurs, les textures, etc. Je peux mettre des heures et des heures à apprendre et à calculer un système pour un projet, parce qu’on peut être autant cartésien que créatif et passionné dans ce domaine», souligne Simon Gauthier. Pour les gens d’affaires et les personnes qui voudraient se lancer en affaires, Simon Gauthier a le message suivant : «Il ne faut pas hésiter à se lancer dans des projets, c’est possible de vivre ses rêves et de les réaliser. Être entrepreneur, c’est aussi prendre des risques et apprendre de ses erreurs. C’est tenir tête à ses ambitions afin qu’elles se matérialisent. Il faut être fier de chacune de ses avancées, de qui on est et de qui on devient à travers nos apprentissages, car ceci nous rapproche de notre objectif !»
INFOS | Pour en apprendre plus ou même vous joindre à l’équipe de Lumin-ART Productions : lumin-art.com
