Samedi, 7 septembre 2024
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    Une erreur regrettable… qui aurait sans doute pu être évitée

    Suite à l’envoi du communiqué de l’annulation du défilé de la fierté dimanche, et en moins de deux, la machine à rumeurs s’est enclenchée, amplifiée par les commentaires des donneurs-de-leçons sur les réseaux sociaux. Retour sur les événements et sur une décision qui aurait sans doute pu être évitée. Car, entre la machine à rumeurs et le rétropédalage des communications, ce qui s’est réellement passé est sans doute plus simple qu’on le pense…


    Sur les réseaux sociaux et dans la rue, toutes les pseudo-explications y sont passées — de la menace terroriste, au corporatisme ou à la volonté de tuer l’essence même de ce qu’est… la fierté (?!) ou le Village (?!?), en passant par des représailles des services policiers qui se sont fait refuser de participer comme contingent. 

    Trop souvent, cela c’est fait dans une expression complètement délirante et avec un ton accusateur, demandant la peau des responsables, la «démission du conseil d’administration», mettant de côté toute bienveillance ou sens de la solidarité en cette journée de fierté.

    En discutant avec les centaines de personnes que j’ai rencontrées durant la journée, ce qui revenait tout le temps dans les commentaires, outre l’immense déception et l’incompréhension, c’est l’apparence «d’amateurisme de l’organisme». Pourtant l’amateurisme est loin d’être un terme qu’on pourrait, dans les faits, appliquer aux gestes, réalisations et accomplissements de Fierté Montréal, que ce soit lors des nombreux événements de cette édition-ci — qui s’étaient déroulés rondement sans faux pas jusqu’à dimanche —, et lors des éditions précédentes de Fierté Montréal devrait-on aussi ajouter.

    La raison officielle de l’annulation, fournie dimanche matin par voie d’un court communiqué, pouvait donner l’impression que la décision avait été prise conjointement avec le SPVM. Alors que les services de police n’ont été informé de la décision que le matin même à l’arrivée des premiers effectifs policiers sur les lieux où devaient démarrer le défilé en après-midi.

    Plus tard dans la journée, Fierté Montréal a cru nécessaire de diffuser une mise au point sur les réseaux sociaux, précisant que la décision avait été «prise par l’organisme», sans indiquer comment il se faisait qu’on avait seulement constaté le manque de personnel le matin même, ni comment on en était venu à prendre cette décision à la dernière minute, sans consulter quelques partenaires communautaires ou institutionnels qui auraient pu venir en aide assez rapidement si on avait su les besoins la veille voire le matin même. 

    Clairement les canaux de soutien alliés n’ont pas été (pleinement) utilisés.


    Mais que s’est-il passé exactement ?
    Il faut savoir que pour pouvoir assurer la sécurité tout le long du parcours du défilé selon les normes de sécurité de la Ville de Montréal (qui sont plus élevés que bien d’autres villes, devraient-on préciser), Fierté Montréal doit fournir un minimum de 200 personnes formées pour s’assurer, notamment, que les gens sont suffisamment en retrait pour le passage des chars allégoriques et des participant (c’est sans compter les bénévoles que chaque organisation doit affecter près des roues des véhicules, remorques et fardiers).

    Des 200 personnes, environ la moitié devaient être embauchés et l’autre moitié se composer de bénévoles. Des bénévoles qui sont de plus en plus difficiles à recruter… et à garder. Plusieurs organisateurs communautaires rappellent qu’il n’est pas rare que pour avoir le nombre suffisant de bénévoles pour un événement, il faille actuellement en recruter le double, voire le triple.

    Au micro de Radio Canada lundi matin, le directeur général de Fierté Montréal a tenu à rappeler que la décision d’annuler le défilé a été prise pour plusieurs raisons, les principales étant «la sécurité», «la santé» et «le bien-être des participants venant de communautés marginalisées». Simon Gamache n’a pas indiqué combien de personnes ont été consulté avant l’annonce de l’annulation, ni qui ou combien de personnes ont pris part à cette décision pleine d’implications. Il a toutefois précisé que cette annulation était due à une erreur administrative, un problème d’affectation des bénévoles et des agents d’accueil embauchés pour le festival. 

    Lundi soir, on apprenait qu’un processus d’enquête indépendant aura lieu afin de faire la lumière sur les circonstances ayant mené à l’annulation du défilé de la Fierté de dimanche. Cette enquête a été demandée par la mairesse de Montréal Valérie Plante lors d’une rencontre lundi avec le directeur général de Fierté Montréal et le président du conseil d’administration de l’organisme. 

    L’annonce de ce processus d’enquête indépendant fait suite à l’annonce dimanche de la création d’un comité formé de membres du conseil d’administration de Fierté Montréal. Le président de Fierté Montréal, Moe Hamandi, nous a assuré dimanche soir qu’«un communiqué sera émis dans les prochains jours avec de plus amples explications».

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