L’association entre Disney et le titre Welcome to the Chippendales (Bienvenue chez les Chippendales) renvoie plus à l’image de Tic et Tac (Chip and Dale, en anglais), les deux valeureux écureuils de dessins animés, plutôt qu’à des hommes en g-string. Pourtant, c’est bien la seconde option qu’il faut retenir dans le cadre de cette toute nouvelle série offerte sur Disney+.
C’est bien évidemment via sa filiale Hulu que l’on peut se réjouir de cette incursion dans ce qui est sans aucun doute une référence culturelle majeure des années 80. Le sujet est par ailleurs clairement dans l’air du temps puisque, un peu plus tôt cette année, Prime Video a également présenté la série documentaire Curse of the Chippendales, offert en français sur Crave sous le titre Chippendales : meurtres et striptease.
À la différence de sa concurrence, Hulu a plutôt concocté une fiction où esprit d’entreprise, danses lascives un peu quétaines et meurtres sordides s’enchainent, sans jeu de mots, à la queue leu leu!
La série nous entraine dans le sillage de Somen « Steve » Banerjee (excellent Kumail Nanjiani) qui devient le pacha du striptease masculin alors qu’il avait initialement pour ambition d’ouvrir un salon de backgammon : un saut quantique hilarant et à peine vraisemblable si ce n’est qu’il est basé sur l’absolue vérité. C’est au cours d’une soirée où il est entrainé dans un bar gai qu’il est sidéré devant la frénésie manifestée par les femmes présentes devant des hommes qui dansent.
C’est alors que germe l’idée d’ouvrir une boîte de striptease masculin réservé aux femmes : un « concept » qui n’était alors exploité par personne. Évidemment, les premiers spectacles sont d’une nullité à faire peur jusqu’à l’arrivée du chorégraphe Nick De Noia (Murray Bartlett) qui va en faire le phénomène culturel que l’on connait, généré un empire financier ainsi que moult jalousies, crimes en tout genre et meurtres abjects. Le tout agrémenté de numéros de danse, d’abdos bien huilés et de fesses saillantes.
Le scénario met bien l’emphase sur le contexte social de l’époque, notamment le racisme omniprésent auquel est confronté Banerjee, lorsqu’il tente de s’imposer aux États-Unis, mais également sur ses propres préjugés devant Otis (Quentin Plair), le danseur le plus populaire du club, qui est afro-américain et que l’homme d’affaires considère à peine mieux qu’un simple objet. C’est dans la même veine que le racisme à peine voilé des clubs et restaurants, via une « obligation » de carte de membre (réservée à la clientèle caucasienne), est mis en lumière. La série présente également le parcours de Nick De Noia qui sort progressivement du placard et d’un divorce alors même qu’il met en scène sa vision exaltée de l’érotisme masculin.
Bien évidemment, la série se permet certaines libertés. Par exemple, le personnage d’Irene (Annaleigh Ashford), la comptable puis épouse de Banerjee, dont toute l’histoire est semble-t-il brodée autour d’une simple photo d’époque puisque rien de plus n’a survécu au passage du temps.
Difficile également de situer l’origine de Denise Coughlan (Juliette Lewis), mais impossible de résister au personnage de cette costumière, cokée jusqu’aux sourcils, à l’origine des célèbres pantalons qui se retire d’un coup sec. À ce sujet, avant cette invention révolutionnaire, les premières scènes où les danseurs tentent de « sensuellement » retirer pantalons et godasses, au cours de leurs routines de danse, constituent des moments hilarants de maladresse non érotique.
Chaque épisode se visionne avec un plaisir indéniable que ce soit pour les yeux ou pour les amateurs de reconstitutions historiques soignées et de personnages hauts en couleur.
Welcome to the Chippendales (Bienvenue chez les Chippendales) est disponible sur Disney+, en anglais et avec un doublage français de très bonne qualité.
Curse of the Chippendales est offert sur Prime Video, en anglais, et sur Crave, en français, sous le titre Chippendales : meurtres et striptease.