Journée internationale contre l’homophobie, la Fondation Émergence est prête

Énième campagne autour de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie pour la Fondation Émergence. Énième parce que dans le monde on ne s’entend toujours pas sur son origine (2003 ou 2005). Pas grave en fait, car compte-tenu de la situation déplorables des personnes 2SLGBTQ+ à travers le monde, devant un ressac (propositions de lois anti-LGBT au États-Unis,  discours homophobes et transphobes qui transpirent dans les propos des anti-wokes), il y a de quoi s’inquiéter et ne plus dormir sur les avancées acquises, en fait des avancées conquises.

Pour Laurent Breault, directeur général de la Fondation Émergence, et son équipe, le constat demande que l’on soit plus encore plus vigilant actuellement et donc de dénoncer la violence, ici comme ailleurs, faite au personnes 2SLGBTQ+, que cette dernière provient d’individus, de groupes politiques ou religieux, d’institution ou d’états. Vaste programme s’il en est. Mais nécessaire. Et c’est sur le thème des phobies en général envers les membres des communautés 2SLGBTQ+ que la campagne de cette édition de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie prendra son envol le 2 mai prochain.
 
Quel est le thème de la campagne cette année ?
Laurent Breault : Au regard des campagnes précédentes, le point commun de toutes les insultes, les agressions, c’est la phobie, les peurs irrationnelles, nous avons donc orienté notre campagne sur les LGBTQ phobies et leurs effets néfastes sur nos communautés. Par rapport au ton, on souhaitait changer notre approche. Nos dernières campagnes ont été efficaces, on montrait les violences subies de manière assez crue, aujourd’hui on veut accrocher les gens avec un ton différent, un ton qui joue sur l’absurde et sur l’humour. Il y aura tout autant une gravité dans le propos, par l’écart entre l’absurde que l’on va présenter et la gravité des conséquences. On espère ainsi ouvrir des conversations sur les LGBTQ phobies.
 
Comme chaque année, la campagne a une portée internationale ?
Laurent Breault : Comme la campagne se veut internationale, c’est toujours un défi de trouver un message, une thématique qui est adaptable à tous les contextes différents à
l’international.

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Notre campagne sur les LGBTQ phobies va se décliner différemment selon les contextes géographiques, selon les lois en vigueur, car les effets néfastes des LGBTQ phobies vont se manifester différemment selon les pays surtout dans ceux où l’homosexualité est encore criminalisée. Nous l’expliquons dans notre dépliant avec divers exemples, comme du gay panic defense aux États-Unis, avec cette étude qui démontre que dans 33% des cas, le fait d’évoquer le gay panic defense va diminuer la sentence des agresseurs.

C’est inquiétant. Il y a des cas plus extrêmes, comme dans certains pays, des thérapies de conversion par des viols collectifs pour « corriger » l’orientation des femmes lesbiennes. Et l’on doit aussi parler du ressac. Nos droits avancent, mais on voit aussi de plus en plus de réactions négatives. On peut penser à la polémique autour des drag-queens dans les bibliothèques, mais on peut aussi citer l’exemple aux États-Unis où il y a aujourd’hui en 2023, environ 450 projets de lois anti-LGBTQ contre une centaine en 2022. Il faut donc que l’on reste vigilants. À l’international, nous invitons les partenaires à soutenir les thématiques, à les porter et à les adapter à leurs enjeux. On travaille en lien avec Fierté Afrique
francophone qui est situé en Afrique de l’Ouest, principalement au Cameroun et en Côte-d’Ivoire. Idéalement, on aimerait avoir des liens dans beaucoup de pays. On compte aussi sur des influenceurs avec qui on est en contact et qui vont aussi relayer notre campagne.
 
Vous gardez à peu près les mêmes outils ?
Laurent Breault : Il y aura des affiches disponibles en 20 langues, un dépliant en anglais et en français, que l’on pourra commander sur le site.  On envoie les affiches et les dépliants dans toutes les écoles du Québec, et l’on n’attend plus que celles-ci nous les demandent. On sollicite au Québec et au Canada les municipalités et cette année, beaucoup de municipalités dans le reste du Canada se sont montrées intéressées.

Il y aura un microsite comme les années précédentes qui regroupe les différents éléments de la campagne. Le tout sera lancé le 2 mai prochain. Une vidéo a été réalisée et elle sera dévoilée le 17 mai, elle est un peu la pièce maîtresse de notre campagne. On peut ajouter une nouveauté cette année, un questionnaire en ligne sur notre niveau de connaissances des problématiques 2SLGBTQ+ qui peut-être permettra à certain.e.s de prendre conscience de leurs biais inconscients. Le questionnaire s’adresse à tout le monde, et pas seulement au grand public.
 
Qu’en est-il de la pétition lancée en ligne pour que l’ONU reconnaisse le 17 mais comme journée internationale contre l’homophobie et la transphobie ?
Laurent Breault : La pétition est toujours en ligne et nous invitons encore tout le monde à la signer. Et je suis agréablement surpris de voir que cela avance. La pétition a été lancée par la Fondation Émergence en 2022 avec comme but qu’une discussion s’amorce à l’ONU. Le LGBT Core Group de l’ONU a repris cette idée-là et les 40 pays de ce groupe souhaiteraient qu’une résolution soit adoptée par l’ONU reconnaissant le 17 mai. J’ai échangé avec Bob Grey l’Ambassadeur du Canada à l’ONU et ils sont dans l’analyse des votes pour savoir quand il sera réaliste de présenter cette résolution. Ce sont de longues discussions, entre autres de convaincre certains pays qui ne sont pas en faveur de s’abstenir. Mais à la Fondation Émergence, nous  avons atteint un premier objectif que ce soit discuté au plus haut niveau.

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Est-ce qu’il y aura une remise de prix ?
Laurent Breault : Pour l’instant, ce que je peux dire, c’est que ce sera le 7 juin prochain au théâtre Paradoxe, et des annonces seront bientôt faites dans les semaines à venir.
 
Ce sera le 7 juin au théâtre Paradoxe même si nous ne l’avons pas encore annoncé officiellement, mais la date est réservée, sous la forme d’un gala, et il y aura des annonces dans les semaines pour garder quelques surprises.

INFOS: www.may17mai.com

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA CAMPAGNE 2023

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