Célébrer l’évolution de la lutte au VIH à travers une murale urbaine

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L’équipe du festival MURAL en collaboration avec ViiV Soins de santé Canada ont inauguré l’été dernier une œuvre d’art urbain dans le Village à l’occasion de la tenue de la conférence SIDA 2022 à Montréal. Créée par l’artiste visuel Francorama, la murale a pour thème la célébration de la vie et du progrès dans la lutte au VIH. Dans le cadre du mois de la Fierté et à l’approche de l’édition 2023 de MURAL, l’artiste et l’équipe du festival reviennent sur la création de cette œuvre porteuse d’espoir.

Continuer de parler du VIH : un enjeu toujours criant d’actualité Selon l’Agence de la santé publique du Canada, quelque 63 000 personnes vivaient avec le VIH à la fin de 2020 au pays. Parmi celles-ci, environ les trois quarts sont des hommes, contre environ 25 % de femmes. En 2015, le Canada s’est engagé à atteindre les cibles ONUSIDA 90-90-90 pour 2030 (90% des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut; 90% suivront un traitement antirétroviral; 90% des personnes sous thérapie antirétrovirale auront une charge virale indétectable). À l’heure actuelle, le Canada est très près de l’objectif de 90 % pour la sensibilisation au statut VIH et de l’objectif de traitement, et a dépassé l’objectif de 90 % pour la suppression virale. Ce portrait montre qu’il reste du travail à accomplir, mais que le chemin parcouru mérite d’être souligné.

Célébrer avec sourire et couleurs
Par ses œuvres urbaines, le festival MURAL tente de véhiculer des messages positifs qui résonneront auprès des communautés et feront avancer les mouvements sociaux. Selon Nicolas Munn Rico, président et co-fondateur du festival, en raison de leur proximité avec la population, « les murales sont un véhicule parfait pour communiquer avec les communautés. Elles restent, année après année, et continuent de véhiculer leur message. C’est la beauté de la chose ». C’est dans cette optique qu’est née l’idée de peindre une murale dans le Village à l’occasion de SIDA 2022. Inaugurée le premier jour de la conférence, la fresque vise à mettre en lumière l’évolution dans l’épidémie du VIH au Canada depuis les années à aujourd’hui, tout en reconnaissant et en célébrant la communauté des personnes vivant avec le VIH.

Mettre une vision en images
Pour donner vie à sa vision, l’équipe de MURAL a fait appel aux talents de l’artiste montréalais Francorama, qui compte plusieurs œuvres à son actif dans les rues de Montréal, dont sur le Plateau, dans la Petite-Italie et au centre-ville. Une fois l’artiste identifié, l’équipe s’est tournée vers ViiV Soins de santé Canada afin d’obtenir le soutien et les moyens nécessaires pour permettre à la murale de voir le jour.

Pour Raphaël Hébert, directeur général, ViiV Soins de santé Canada, ce type d’initiatives contribue à combattre les stigmas et à soutenir les personnes vivant avec le VIH au Canada : « nous sommes résolument engagés dans la lutte contre le VIH/sida, nous n’arrêterons pas tant que des personnes vivant avec le VIH seront laissées de côté. Bien que nous ayons fait d’importants progrès au Canada au cours des dernières décennies, il reste encore du travail à faire, à commencer par lutter contre la stigmatisation, éliminer les inégalités en matière de soins de santé et trouver des solutions qui répondent aux besoins non satisfaits des diverses communautés de personnes vivant avec le VIH. C’est pourquoi nous sommes heureux de soutenir ce projet qui contribue à représenter les communautés vivant avec le VIH par l’entremise du travail de Francorama. »

La peinture a vu le jour en un temps record. Le projet qui nécessite habituellement deux
semaines de travail a été réalisé en sept jours seulement, afin d’être inauguré à la fin juillet, pour l’ouverture de SIDA 2022. Francorama se rappelle que le travail créatif accéléré s’est déroulé sous le regard contemplatif de membres de la communauté, et au son retentissant de la musique de Beyoncé : « Beyoncé venait de lancer un nouvel album, qu’elle avait dédié à son oncle, décédé des suites du VIH. Ce contexte nous remplissait donc d’inspiration créative, et donnait une sorte de raison d’être à notre travail. Plusieurs personnes de la communauté venaient nous observer et prendre des selfies tout au long de l’évolution de l’œuvre, comme s’ils s’appropriaient l’œuvre à mesure qu’elle naissait! »

Une œuvre qui fait œuvre utile
Intitulée Survivre pour s’épanouir, la murale est située sur l’édifice où se trouvait Fugues, de 2001 à 2020, derrière l’Olympia. Afin que les couleurs restent percutantes et que l’œuvre puisse survivre aux quatre saisons de Montréal, l’artiste a utilisé trois couches d’acrylique consécutives. Pour son créateur, l’un des aspects importants à considérer lors de la création d’une œuvre urbaine est de s’assurer qu’elle reflète les valeurs de la communauté, et qu’elle permette aux gens de se reconnaître à travers leur ville. C’est pourquoi il voulait faire référence aux boîtes de nuit des années 80, qui étaient un
important vecteur de transmission à l’époque, tout en maintenant un ton léger : « je voulais donner une vibe festive à la peinture, quelque chose qui donnerait le sourire, et qui inviterait à célébrer les progrès accomplis. Le grand cercle bleu clair au centre de la peinture rappelle donc une boule disco, pour faire un clin d’œil à cette époque », partage l’artiste.

Selon le peintre, la prédominance de rouge et de bleu a également une signification bien précise : « Je voulais quelque chose de très vibrant et très catchy. J’ai donc opté pour le rouge, qui est une référence directe à l’histoire du VIH, et permet d’attirer l’œil au premier regard. Le bleu clair, quant à lui, reflète le côté festif, léger et positif », poursuit-il.

Les cinq corps d’âges divers, disposés en étoile, représentent l’idée qu’il est possible de vivre une vie riche et remplie, malgré la maladie, peu importe son âge. Lorsque l’on demande à l’auteur ce qu’il voudrait que les gens retiennent de sa création, il partage un souhait pour les communautés qui vivent avec le VIH : « Les personnages présents sur cette murale représentent tous une personne et son histoire, parce que chaque histoire mérite d’être partagée, afin d’éduquer et de sensibiliser les gens, tout en mettant au jour l’histoire du VIH à travers le temps. »

Festival MURAL : un acteur de changement social
Selon Nicolas Munn Rico, être un acteur de changement social est l’une des forces motrices de MURAL. Pour le co-fondateur du festival, les œuvres d’art urbains rehaussent la vie de quartier et transportent les communautés ailleurs en les faisant réfléchir : « les artistes sont des catalyseurs d’émotions et de changement. Ils sont au diapason des communautés et transmettent leurs sentiments à travers leurs créations. C’est ensuite l’art fait le reste du travail. »

MURAL 2023
En plus des Bloc partys qui assurent l’aspect festif de MURAL, le festival propose plusieurs œuvres d’art à couper le souffle cette année. Entre autres, les visiteurs pourront admirer dans le Quartier des spectacles le travail des jumeaux OSGEMEOS, deux sommités internationales venues du Brésil. L’artiste français Saype créera de son côté une grande fresque éphémère sur gazon dans un parc pendant le festival MURAL qui se déroule du 8 au 18 juin.  

INFOS: https://www.muralfestival.com

ViiV
Cet article a été rendu possible grâce au soutien de VIIV Healthcare

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