Originaire de Montréal, Briannah Donolo, alias Rêve, fait vibrer la scène musicale dance canadienne depuis près de deux ans, dès la sortie de ses premiers tubes Still Dancing et CTRL, ALT & DEL. Celle qui a d’abord attiré l’attention en chantant des hymnes nationaux avant les matchs de hockey, à Montréal comme à Toronto, et en jouant sur des mashups avec des paroles originales sur TikTok, a par la suite signé un contrat avec Universal Music Canada.
En 2023, elle reçoit une nomination aux prix Juno dans les catégories Révélation de l’année et Choix du public TikTok, et remporte un prix pour l’enregistrement dance de l’année. À 27 ans, la jeune femme s’apprête d’ailleurs à sortir un premier album à l’automne. D’ici là, vous aurez la chance de danser sur ses succès lors de la cérémonie de clôture de Fierté Montréal, le 13 août prochain. Entrevue avec Rêve.
Pourquoi avoir choisi le mot français Rêve comme nom d’artiste ?
Rêve : Je voulais un nom qui encapsulait le sentiment que je voulais émuler dans mes
chansons. Je ressens un élément d’évasion et de transcendance, quand je crée et j’écoute de la musique dance, qui ne se compare dans mon esprit qu’à un rêve. Aussi, je voulais un nom français, pour rendre hommage à Montréal.
Justement, le 13 août, tu seras la tête d’affiche du spectacle de clôture de Fierté Montréal. À quoi le public peut-il s’attendre ?
Rêve : Je suis tellement excitée, c’est un honneur pour moi d’être la tête d’affiche de la Fierté dans ma ville natale. J’ai assisté à beaucoup de Fiertés et j’ai passé beaucoup de temps dans le Village. Nous avons mis tous nos efforts dans ce spectacle et ça va donner l’effet d’un stadium tour, ça va être électrifiant !
Est-ce que tu vas lancer un nouveau single ou un album pour l’occasion ?
Rêve : Nous venons tout juste de lancer le nouveau single Big Boom et il y a aura 2-3 autres singles qui seront lancés avant la sortie de l’album, cet automne, mais je ne peux pas dire le nom de l’album maintenant.
C’est quand même une chance, car les « labels » aujourd’hui ne lancent que très peu
d’albums, favorisant les « singles ».
Rêve : Je sais, je suis tellement chanceuse ! Tout ce que j’ai fait avec cet album est tellement délibéré, j’ai mis mon sang, ma sueur et mes larmes dans cet album. C’est aussi une lettre d’amour à la musique dance et à Montréal.
Ton cheminement de carrière est intéressant. Aux derniers Juno, tu as remporté le prix de l’enregistrement « dance » de l’année.
Rêve : C’est tellement irréel encore aujourd’hui. C’est rare dans cette industrie que tu as quelque chose de tangible à montrer pour tout ton dur labeur, donc de gagner un Juno, j’en suis très fière et reconnaissante.
Où vois-tu ta carrière dans 5-10 ans ?
Rêve : C’est une de mes questions préférées. J’espère avoir plein d’albums réalisés et rejoindre tous mes fans à travers le monde et connecter avec eux sur la route, on tour, car c’est la partie la plus l’fun de la job !
J’ai vraiment apprécié ton clip vidéo Headphones. J’ai reconnu les rues de Montréal, New York et Londres, et à la fin, on parle aussi de Paris et de Mexico. Avez-vous vraiment tourné le clip dans toutes ces villes ?
Rêve : Nous avons tourné à Londres et à Montréal. Pour le reste c’est CGI (des images générées par ordinateur)! Sixteen Pads a réalisé la vidéo et Pat Rick a fait un très beau travail ; il est vraiment doué et il a rendu le tout très convaincant, alors c’est génial ! Je participe aussi aux idées créatives de mes clips ; de tout en fait, du début à la fin, tous les détails que tu vois, les pochettes d’albums, les clips, les vêtements, les chansons… je suis très impliquée.
La musique a ce pouvoir de libérer les gens et des événements comme Fierté Montréal
peuvent être des catalyseurs pour une prise de conscience importante de l’identité, chez de nombreux jeunes et moins jeunes. Pourquoi est-ce important pour toi de participer à un tel événement ?
Rêve : C’est très significatif pour moi. J’ai fait mon coming out l’an dernier en tant que bisexuelle et j’ai été capable de le faire, car j’étais soutenue par l’extraordinaire communauté queer que nous avons au Canada. Je voulais faire partie de cette communauté et j’en suis très fière, même si ça m’a pris beaucoup de temps à accepter. Je veux juste que les jeunes n’aient pas peur, il y a une belle communauté qui vous attend, une tribu aimante, votre famille choisie, même si vous avez des moments difficiles avec votre famille.
Justement ton clip Skin 2 Skin fait référence à la bisexualité dans la façon dont les couples sont présentés et dans ta chanson Tongue, tu chantes «She will drive me out of the
goddamn closet …
Rêve : Tout à fait et elle l’a clairement fait ! Je dois dire que c’est avec cette chanson que j’ai fait mon coming out à ceux qui ne le savaient pas encore parmi ma famille et mes ami.e.s.
Je me sentais confortable de chanter à propos d’une femme, selon une expérience que j’avais vécue, et cette chanson m’a libérée l’an dernier… Bien sûr, certains le savaient, mais parfois la sexualité peut être une conversation difficile, surtout avec sa famille, donc ça a ouvert les portes à la conversation. Et ils ont été extraordinaires à ce propos.
Je dois dire que ton clip Tongue me rappelle un peu celui de Katy Perry, I Kissed a Girl, mais en moins naïf, plus mature, hypersexuel et dans une soirée queer… Quelles sont vos
inspirations en tant qu’artiste ?
Rêve : Vraiment ! J’ai beaucoup d’influences diverses. Je m’inspire de Robyn, j’admire cette idole pop scandinave, une de mes artistes préférées, aussi Tove Lo, Lady Gaga, Madonna… C’est très divers, j’ai été chanceuse de grandir dans un environnement musical.
Et nous pouvons dire Whitney, j’imagine, en référence à ta chanson éponyme ?
Rêve : Bien sûr. Et tout le monde cité dans cette chanson !
Ta chanson est un hommage à Whitney bien sûr, mais aussi à « every woman, it’s all in
me » comme tu le chantes/cite Whitney Houston. Parlant de femmes, l’industrie de la musique n’est pas toujours facile pour une jeune femme de la diversité sexuelle.
Rêve : Je crois qu’il a un certain niveau de misogynie, partout, mais particulièrement dans cette industrie. On doit se battre davantage, mais tu gagnes le respect lorsque tu es entourée des bonnes personnes. C’est vraiment important de s’entourer d’une équipe qui te soutient, car c’est facile de se perdre. Je suis très chanceuse d’être avec un groupe de personnes si fabuleuses ; hommes, femmes, queers, non queers, c’est un groupe diversifié de gens qui me protègent et qui sont honnêtes et vrais !
INFOS | Rêve sera du spectacle de clôture de Fierté, le 13 août prochain.
https://www.fiertemontreal.com
https://www.revemtlmusic.com