La conclusion de la première saison s’est faite sous l’égide d’une rupture entre l’aristocrate Stede Bonnet (Rhys Darby) et le pirate Barbe Noire (Taika Waititi) : le premier nourrissant le désir de retrouver la douce tranquillité d’une vie domestique en compagnie de sa femme et de ses enfants. La réalité s’est cependant révélée tout autre et la saison 2 explore, avec humour et romantisme, les conséquences de cette cruelle séparation.
En effet, Stede réalise qu’il se nourrissait d’illusions : son épouse a refait sa vie et ses enfants ne voient en lui qu’un étranger. Il doit se rendre à l’évidence : il a abandonné un homme qui a marqué son âme au fer blanc et une famille de loups de mer qui se révèle bien plus signifiante que ses enfants de chair et de sang. Il prend donc à nouveau la mer pour retrouver les boucles noires et hirsutes du pirate qui a dérobé son cœur.
La saison 2 débute alors que Stede et ses compagnons sont prisonniers d’une île où ils sont réduits à des rôles de domestique par la maîtresse des lieux, Spanish Jackie (Leslie Jones), qui consomme les amants comme des bonbons. La rencontre d’un équipage de femmes pirates asiatiques les ramène cependant bientôt sur les mers où ils sont affectés au pliage des serviettes. De son côté, Barbe Noire gère fort mal sa rupture et, enivré de rage, rejette tout le vernis que Stede avait su lui inculquer et sème la terreur auprès de son équipage.
La série transpose à nouveau, avec finesse et humour, un discours et des préoccupations contemporaines au sein d’une galerie de personnages hauts en couleur et d’un environnement qui ne s’y prête historiquement pas. C’est ainsi qu’après avoir égorgé tous les passagers d’un bateau où se célébrait un mariage, l’équipage de Barbe Noire discute calmement de leurs problématiques de stress post-traumatique, tout en dégustant une part du gâteau et en critiquant sa garniture au beurre.
Piraterie et découverte de soi naviguent donc de pair au fil des épisodes, à travers les comportements autodestructeurs de Barbe Noire, qui ne sait comment gérer ses émotions, les problèmes de culture organisationnelle du bateau pirate, l’entrevue pour sélectionner un nouveau capitaine qui aurait de meilleures aptitudes en gestion des ressources humaines ou encore le costume de velours qui serait maudit et exacerberait la vanité de son porteur.
Les deux premiers épisodes de cette nouvelle mouture sont un peu longuets et c’est donc avec joie que l’on accueille les retrouvailles de nos deux comparses puisque leurs interactions, positives ou non, constituent une part importante du sel de la série. Les autres romances ne sont cependant pas délaissées, que ce soit du côté de Black Pete (Matthew Maher) et du scribe Lucius (Nathan Foad), ainsi que d’Olu (Samson Kayo), Jim (Vico Ortiz), un personnage non binaire, et d’une nouvelle venue, Archie (Madeleine Sami), qui vient brouiller les cartes.
L’action est, bien sûr, constamment au rendez-vous, de même que la qualité de la photographie qui est toujours aussi splendide. C’est notamment le cas lorsque, aux portes de la mort, Barbe Noire entend l’appel de son amant, qui prend la forme d’un homme sirène qui l’accueille dans ses bras et le ramène à la vie.
INFOS | La saison 2 de Our Flag Means Death (Le gentleman pirate) est présentée en anglais et dans un excellent doublage français, réalisé au Québec, sur Crave et Super Écran.