Samedi, 19 avril 2025
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    Héros de notre histoire, Raymond Blain

    Né en 1950, Raymond Blain a étudié à l’Université du Québec à Montréal et a obtenu une licence en droit de l’Université de Montréal. Premier échevin montréalais et politicien québécois à avoir été élu après avoir dévoilé son orientation sexuelle, il est également le premier candidat ouvertement gai à être élu au Canada. « Je veux, disait-il, faire de la politique d’une façon honnête. Il me semble important que la population sache qui je suis. En fait, c’était pour moi une condition pour me présenter à ces élections 1. »

    Élu deux fois, en 1986 et 1990, sous la bannière du Rassemblement des citoyens et des citoyennes de Montréal (RCM), il représentera le quartier de Saint-Jacques au conseil municipal. Membre du Comité Exécutif sous l’administration de Jean Doré, il pilotera de nombreux dossiers importants dont celui de la sécurité ; travaillera au respect des droits de certaines minorités, dont les homosexuels ; et veillera à améliorer la qualité de vie de ses concitoyens. On lui doit l’implantation de la ligne Info-Drogue, la mise sur pied d’un programme de lutte anti-SIDA et la création de maisons d’accueil pour les victimes2.

    Faisant suite aux années de répression systématique sous le règne du maire Jean Drapeau, « son leg [sic] le plus important […] aura été de changer les rapports entre la communauté et la Ville. C’est ce qui a ouvert la voie pour l’essor de la communauté et faire de Montréal une des grandes destinations homosympas du monde 3. » En plus de lutter contre la drogue et la prostitution, il a participé à la création du Parc de l’Espoir sur la rue Sainte-Catherine, à la création du Centre communautaire des gais et lesbiennes, ainsi qu’au redéveloppement du Faubourg Québec et de la Place Émilie-Gamelin.

    En 1994, c’est donc en son honneur et pour souligner son apport unique que la Ville aménage un parc à son nom. Situé sur la rue Panet entre les rues Lafontaine et Logan, le Parc du Marchand devient alors le Parc Raymond-Blain. Depuis 2003, le site « fait partie des Parcs vivants, un projet de revitalisation par la réappropriation citoyenne 4. »

    On y trouve notamment une grande variété d’arbres tels le chêne fastigié, l’épinette du Colorado, le févier inerme, le marronnier d’Inde et le pin noir d’Autriche. Il a été récemment refait afin de favoriser la détente et le sport avec une aire de yoga où des cours sont offerts gratuitement, un terrain de pétanque, des équipements sportifs, du mobilier urbain, des couleurs vives, une aire de pique-nique et un espace pour du compostage communautaire.

    «Récemment réaménagé en intégrant les couleurs de l’arc-en-ciel, le parc Raymond-Blain est devenu un gym à ciel ouvert5. » Voilà un hommage assurément précieux permettant de sauvegarder la mémoire d’un héros de notre histoire disparu prématurément, décédé du sida en mai 1992 à l’âge de 41 ans.

    NOTES :

    1. L’équipe de rédaction, « Ils l’ont dit dans Fugues », Fugues, 26 mars 2014 :
      https://www.fugues.com/239228-article-ils-lont-dit-dans-fugues.html. Consulté le 24 octobre 2022.
    2. Plaque commémorative : Les rues de Montréal – Répertoire historique, Éditions du Méridien, 1995. Et journal La Presse.
    3. André Gagnon, « Le Parc Raymond-Blain, un parc aux couleurs de l’arc-en-ciel », Les Guides GQ, 1er juillet : https://www.guidesgq.com/blog/posts/le-parc-raymond-blain-un-parc-aux-couleurs-de-l-arc-en-ciel.
    4. Plaque commémorative, op. cit. 
    5. Yves Lafontaine, «2 gyms urbains TrekFit à Montréal très (bien) fréquentés», Fugues, 29 juillet 2021 : https://www.fugues.com/2021/07/29/2-gyms-urbains-trekfit-a-montreal-tres-bien-frequentes/.

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