Mina, Candie et Sunday Lee sont les têtes d’affiche d’une série télé qui les a projetées sur le devant de la scène musicale K-pop. Rien ne semble pouvoir freiner la progression du groupe Sweet Cadence, jusqu’au suicide de Mina.
Au milieu des décombres de sa vie, Sunday Lee s’interroge : et si cette mort n’était pas la résultante d’un geste désespéré, mais bien plutôt d’un acte criminel ? À 16 ans, elle est soudainement passée du statut de vedette instantanée à celui de has-been et Sunday ne sort de sa léthargie que deux ans plus tard, lorsqu’elle apprend que Candie s’est inscrite à un atelier visant la création d’un nouveau groupe K-pop féminin. Sur un coup de tête, elle s’y inscrit également afin de prouver sa valeur, mais aussi pour faire la lumière sur les événements passés.
En effet, l’hypothèse du suicide est avant tout basée sur l’impact qu’aurait eu la diffusion de photographies nues de Mina. Mais est-ce bien le cas et, quand bien même, qui est responsable de cette fuite inexplicable ? Candie semble en savoir beaucoup plus qu’elle ne veut bien le dire et, après deux ans d’un silence inexplicable, une confrontation est inévitable. Rien ne se déroule cependant comme prévu.
Dans un premier temps, l’atelier se révèle exténuant et laisse donc peu de place aux objectifs d’investigation de Sunday. Par ailleurs — et c’est alors que le roman verse dans le genre gothique — des phénomènes surnaturels se manifestent : apparitions fantomatiques, couloirs aux destinations changeantes, blessures et mutilations suspectes des participantes, etc.
Pour couronner le tout, les producteurs font en sorte que les deux jeunes filles partagent la même chambre, afin de générer de potentiels conflits bien juteux. Sunday se voit ainsi dans l’obligation de côtoyer celle qui a rompu leur relation amoureuse naissante afin de ne pas entraver ses plans de carrière. Se pourrait-il que la soif de gloire de Candie ait également éveillé un monstre aux appétits meurtriers ?
Le roman alterne entre deux axes temporels : la période qui précède la mort de Mina et le présent. L’autrice, Linda Cheng, instille par ailleurs un climat de tension qui se manifeste sous plusieurs formes : le paranormal, la brutalité impitoyable du star-système, ainsi que les jeux de manipulation et de trahison. Une plongée fascinante dans l’épouvante et la romance au cœur d’une critique acerbe des concours d’idoles !
INFOS | Idols / Linda Cheng. Paris : Albin Michel, 2024, 414 p.