Donald Trump revient au pouvoir
Bien que dans son discours de victoire, Trump a lancé un appel à l’«unité», exhortant les Américains à mettre «les divisions des quatre dernières années derrière nous», il faut s’attendre à ce qu’il ne soit pas tendre envers les migrants et les droits humains en général… Le milliardaire a proposé la «plus grande opération» jamais vue d’expulsion de migrants, dès le premier jour, et il s’est montré incroyablement négatif à l’égard de la communauté LGBTQ+ à la fin de sa campagne, poussant constamment une rhétorique anti-LGBTQ+ et promettant d’adopter des politiques odieuses.
Rappelons que la première présidence de Trump a conduit à un recul des protections et des lois anti-discrimination pour les personnes LGBTQ+, et il ne semble pas qu’un second mandat serait différent, sur la base des promesses de campagne et des propositions politiques décrites dans le Projet 2025. Alors, que pourrait faire Trump exactement à son retour à la Maison Blanche en janvier 2025 ?
Supprimer les protections fédérales contre la discrimination pour les personnes LGBTQ+.
Les personnes LGBTQ+ pourraient ne plus être gproétégées contre toute discrimination dans le cadre de plusieurs programmes du gouvernement fédéral. Cela encouragerait et augmenterait la discrimination envers toutes les personnes queer, mais envers les personnes trans en particulier.
Autoriser les employeurs à discriminer le personnel LGBTQ+
Une deuxième administration Trump pourrait introduire des dispositions permettant aux employeurs de discriminer les membres du personnel LGBTQ+ sur la base des croyances religieuses déclarées du patron, ce qui constituerait un renversement des lois de non- discrimination existantes. Les lois protégeant les personnes LGBTQ+ et les autres minorités contre la discrimination fondée sur d’autres caractéristiques actuellement protégées pourraient également disparaître.
Exclure les personnes ouvertement transgenres de l’armée
La première administration Trump a annulé sa politique autorisant les personnes trans à servir dans l’armée, et il est probable que le président fasse de même face aux protections mises en place par l’administration Biden. Une autre interdiction des personnes trans dans l’armée forcerait le personnel transgenre en service actif à quitter l’armée et empêcherait les personnes trans de s’enrôler à l’avenir. Et ce malgré un rapport de 2016 révélant que les politiques militaires trans-inclusives ont bénéficié à tous les militaires actifs en «créant une force plus inclusive et plus diversifiée».
Retenir le financement fédéral si les responsables de l’école confirment que les élèves sont transgenres
Trump a déclaré qu’il agirait pour empêcher tout district scolaire d’introduire ou de maintenir des politiques et pratiques inclusives pour les trans. Cela impliquerait de refuser le financement fédéral permettant aux étudiants trans d’utiliser des toilettes et des vestiaires qui correspondent à leur identité de genre, ou même de reconnaître qu’ils sont trans, ainsi que d’affirmer que les politiques inclusives trans violent les droits des élèves cisgenres.
Interdire aux femmes trans du sport féminin
Trump a déclaré qu’il n’allait pas du tout «laisser» les femmes trans participer à des événements sportifs s’il redevenait président, affirmant que l’athlète trans avait un avantage injuste sur son adversaire.
Interdire les soins d’affirmation de genre dans les programmes de santé fédéraux
Les soins médicaux affirmant le genre seront probablement inexistants sous un second mandat Trump dans les programmes de santé fédéraux. Il s’est déjà engagé à « mettre fin à la folie des genres de gauche » et à interdire le financement fédéral des opérations de réaffectation. Il promet également que dès son premier jour dans le Bureau Ovale, il publierait un décret « ordonnant à chaque agence fédérale de cesser tous les programmes qui promeuvent le concept de sexe et de transition de genre», et ce, à tout âge .
Le mariage homosexuel pourrait-il être inversé ?
Après l’annulation par la Cour suprême de la législation cruciale sur l’avortement Roe v. Wade, de nombreuses personnes ont déclaré qu’elles reviendraient ensuite sur les jugements Windsor, Obergefell et Lawrence – trois décisions qui ont ouvert le droit national au mariage homosexuel, et ce, bien que le mariage homosexuel est désormais accepté par la majorité des américain.es. Avant 2015, la question de savoir si un couple de même sexe pouvait se marier variait selon les États. Avec sa décision dans l’affaire Obergefell c. Hodges, la Cour suprême a étendu le plein droit fédéral de se marier à tous les couples de même sexe. Alors, est-ce que cela pourrait-il être supprimé ? Bien des gens pensent que la Cour suprême n’oserait pas. Cependant, il n’en reste pas moins que certains juges, en particulier Samuel Alito et Clarence Thomas, semblent impatients de renverser Obergefell et des équipes légales prépareraient le terrain à ce propos.
Le WorldPride aura lieu à… Washington
La capitale américaine accueillera la WorldPride 2025, un événement mondial de la Fierté chapeauté par Interpride. Coïncidant avec le 50e anniversaire de la célébration la Fierté à Washington, cet événement qui célèbre la diversité, l’égalité et l’amour à l’échelle mondiale pourrait bien se passer sous tension. Dans le contexte emblématique de Washington et du District de Columbia — entre la mairie démocrate de la ville, très près des communautés LGBTQ+, et une administration Trump qui le sera beaucoup moins, (voire même hostile) —, la WorldPride 2025 promet une expérience inoubliable remplie d’énergie, de signification historique,d’esprit unificateur, mais peut-êytre ausis de tensions. Quoi qu’il en soit, nul doute que l’événement rassemblera des millions de personnes du monde entier pour honorer et élever la communauté LGBTQ+ à travers une série spectaculaire d’événements, de défilés et de festivités culturelles.
Conférence et d’élections
Montréal accueillera 350 activistes LGBTQI lors d’une conférence internationale francophone majeure en août 2025 Du 31 juillet au 3 août 2025, Montréal accueillera la 3e conférence internationale d’Égides, l’Alliance internationale francophone pour l’égalité et les diversités. Pour l’occasion, 350 activistes, universitaires, chercheur·euses, artistes, représentant·es gouvernemental·es et institutionnel·les et philanthropes provenant de plus d’une trentaine de pays sont attendu·es en personne, en plus de 450 personnes en ligne. Il s’agit de l’un des plus importants espaces de convergence en français pour les communautés LGBTQI au niveau mondial.
La conférence s’inscrit dans le cadre du Festival Fierté Montréal, le rassemblement LGBTQI le plus grand de la francophonie, et aura pour thématique « Horizons LGBTQI francophones : transmettre, célébrer et préparer demain ». Elle se distingue par son ampleur et sa portée : des ateliers, des panels et des performances artistiques offriront une plateforme pour des discussions enrichissantes et des perspectives variées, mettant en lumière les réalités vécues par les communautés LGBTQI dans les différentes régions francophones du monde.
« Au niveau mondial, seulement 1 % du financement dédié aux communautés LGBTQI va dans les pays et territoires francophones. Cela a des impacts sur la participation des francophones dans les espaces internationaux, mais également sur la connaissance et la transmission des réalités vécues par nos communautés. C’est pour cela qu’il était important de créer un événement dédié pour se rencontrer et écrire ces histoires-là. » explique Stéphanie Palancade, responsable de la Mobilisation Internationale chez Égides et coordonnatrice de la conférence. « Avec ses 5 ans d’existence, Égides est unique en son genre : il s’agit du plus grand réseau francophone LGBTQI au monde ! Cette conférence à Montréal se veut une expérience collective d’exception, un moment crucial pour rallier l’engagement des alliés et assurer la pérennité des mouvements LGBTQI. » affirme Michaël Arnaud, directeur général d’Égides. « Le moment est aussi crucial», poursuit-il. «Avec la montée en puissance du conservatisme et du mouvement anti-genre mondial – extrêmement bien organisé et financé –, nous sommes témoins de reculs des droits inquiétants dans le monde francophone. Juste en 2024, pas moins de 5 pays francophones ont annoncé vouloir criminaliser les relations entre personnes de même sexe, ou renforcer leurs législations discriminatoires déjà existantes. Nous assistons à une augmentation de la violence, contre les activistes francophones et leurs organisations, dans un contexte de rétrécissement des espaces civiques. Notre conférence sera aussi un espace pour que les activistes francophones puissent partager leurs histoires de lutte, et converger dans une mobilisation qui est aujourd’hui plus urgente et nécessaire que jamais auparavant! »
La conférence aura lieu en mode hybride, mais c’est Montréal qui accueillera la partie présentielle ainsi que l’assemblée générale des membres d’Égides, un important moment démocratique pour le mouvement LGBTQI francophone. Il s’agit d’un retour aux sources, puisque c’est à Montréal qu’a été lancé en 2019 ce réseau international qu’est Égides.
Les inscriptions pour participer à la conférence en présentiel sont maintenant ouvertes, et ce jusqu’au 31 janvier. Les personnes intéressées à s’inscrire peuvent le faire via le site www.conference.egides.org.
Au plus tard, en novembre 2025, les Québécois iront aux urnes deux fois plutôt qu’une : pour les élections fédérales et municipales…
Des élections auront lieu au Canada et dans la grande majorité des villes du Québec, dont Montréal, Québec, Laval, Longueuil, Sherbrooke et Trois-Rivières qui comptent plus de 85% des LGBTQ+ du Québec… Difficile de dire si les enjeux LGBTQ+ seront au centre de la campagne fédérale, mais si on regarde combien Pierre Poilièvre semble s’enligner sur l’angle démagogique pour mener sa campagne, à l’image de Trump — dans une intensité moins grande, il faut le reconnaître—, il ne serait pas surprenant que les questions sur la transidentité et la non-binarité s’invitent dans la campagne, hors du Québec… Justin Trudeau se positionnera sans doute comme gardien de la démocratie. Nul doute que l’affrontement entre les chefs sera féroce et le prochain gouvernement pourrait bien en être un minoritaire, un fois de plus Justin Trudeau, le gardien de la démocratie.
Au niveau municipal, la question des sans-abris, devrait prendre beaucoup de place, bien que le financement vienne majoritairement de la province et du fédéral… On sait que Valérie Plante ne se représentera pas pour un 3e mandat et on sait que le chef de l’opposition officielle ne postulera pas, lui non plus pour le poste de maire. Les paris sont ouverts pour la succession de la Mairesse Plante dans la course à la mairie de Montréal de 2025. Tant chez Projet Montréal que chez Ensemble Montréal, des courses à la chefferie se préparent. Qui voudra tenter d’accéder au poste de maire dans un an ? L’agent d’immeuble Younes El Moustir, «l’agent du Village», né au Maroc pourrait devenir le premier maire gai et issu de la diversité en devenant le premier candidat à se présenter à la course à la direction d’Ensemble Montréal. Un autre candidat a manifesté son intérêt : Gilbert Thibodeau pour le parti Action Montréal. Du côté de Projet Montréal, pas encore de candidats officiels, mais des noms circulent, comme ceux de : l’actuel président du comité exécutif et maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin; Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville et responsable des infrastructures, des immeubles et du maintien des actifs au comité exécutif.; Robert Beaudry, conseiller de Ville district Saint-Jacques dans Ville-Marie et responsable de l’Urbanisme, l’OPCM et de l’itinérance. Les noms de la conseillère associée Sophie Mauzerolle ou encore de la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Laurence Lavigne-Lalonde, sont aussi évoqués. Quoiqu’il en soit, on sait que les choses iront vite, du Côté de Projet Montréal, le ou la candidate pour Projet Montréal sera connu.e le 15 mars prochain.
Inauguration de Coup de tonnerre, le monument national de la communauté 2ELGBTQI+
Le monument Coup de tonnerre devrait être inaugurer entre les mois de juin et août 2025. Il témoignera de la discrimination qu’elles ont subie à travers l’histoire du pays, depuis les origines coloniales de l’homophobie, de la biphobie et de la transphobie jusqu’à la cruauté de l’État canadien pendant la purge LGBT. Il est en cours de construction sera sur un territoire traditionnel non cédé de la Nation Anishinabe Algonquine, entre la colline parlementaire et le Pont du Portage à Ottawa.
Des anniversaires à ne pas manquer?
- Le 45e d’Interligne (connu au départ comme Gai Écoute)
- Le 25e de la Fondation Émergence