Mercredi, 10 septembre 2025
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    Deux jeunes hommes condamnés à 80 coups de bâton pour «actes homosexuels» en Indonésie

    Deux étudiants, âgés de 20 et 21 ans, ont été condamnés lundi 11 août à 80 coups de canne en public pour avoir échangé un baiser et une étreinte, des gestes jugés « homosexuels » et contraires à la loi islamique locale.

    Le verdict a été prononcé à huis clos par le tribunal de la charia de Banda Aceh, capitale de la province éponyme, et rendu public seulement au moment de l’annonce des peines. Selon les autorités, les deux jeunes hommes avaient été arrêtés en avril après avoir été signalés par des habitants, qui les avaient vus entrer ensemble dans les toilettes d’un parc municipal. Une patrouille de la police religieuse a fait irruption et les a surpris « s’embrassant et se tenant dans les bras ».

    Le parquet avait requis 85 coups de canne chacun, mais les juges ont réduit la peine en invoquant la bonne conduite des prévenus, leur coopération avec les autorités et l’absence d’antécédents judiciaires. Les quatre mois passés en détention préventive seront déduits du total, soit quatre coups en moins.

    « Il a été prouvé de manière légale et convaincante qu’ils avaient commis des actes menant à des relations sexuelles homosexuelles », a déclaré le juge principal, Rokhmadi M. Hum, cité par la presse locale.

    Une application stricte de la charia depuis 2015
    Située à l’extrémité nord-ouest de Sumatra, la province d’Aceh bénéficie d’un statut d’autonomie spécial depuis 2006, obtenu dans le cadre d’un accord de paix mettant fin à un conflit séparatiste. Ce statut lui permet d’appliquer une version locale de la loi islamique, qui punit de peines de flagellation publiques divers « délits de mœurs » : relations homosexuelles, adultère, jeu, consommation d’alcool, tenue jugée indécente ou non-respect de la prière du vendredi pour les hommes.

    Depuis l’entrée en vigueur de ces dispositions en 2015 (étendues aux non-musulmans représentant environ 1 % de la population) au moins cinq affaires de flagellation publique ont visé des personnes accusées d’homosexualité.

    Condamnation internationale
    Des organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement ces pratiques, qu’elles jugent contraires aux traités internationaux ratifiés par l’Indonésie, notamment en matière de protection des minorités et d’interdiction des peines cruelles ou dégradantes.

    Et, si le code pénal indonésien ne criminalise pas l’homosexualité, en dehors d’Aceh, la communauté reste confrontée à une stigmatisation sociale persistante et à des discours politiques hostiles.

    Cette nouvelle condamnation symbolise l’écart entre la législation nationale et la réalité juridique et sociale imposée localement.

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