Vendredi, 31 octobre 2025
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    Rivalité brûlante, une histoire d’amour sur glace

    Le Festival image+nation marque un grand coup cette année! Le 23 novembre, il présente en première mondiale le premier épisode de Rivalité brûlante (Heated Rivalry). Signée Jacob Tierney et financée par le Fonds des médias du Canada, la série débarque sur Crave le 28 novembre. Entre passion et compétition, Hudson Williams et Connor Storrie incarnent deux joueurs de hockey étoiles pris dans une romance enflammée. Rencontre avec Jacob et ses vedettes de la patinoire.

    On ne sait jamais quand une bonne idée peut tomber du ciel. Pour Jacob Tierney, c’est arrivé sur le plateau de tournage de la version anglophone des Traîtres, dont il est producteur exécutif. En lisant les nouvelles sur son cellulaire, il est tombé sur un article portant sur l’industrie de la romance, en une du Washington Post. Il venait de trouver le projet de ses rêves.

    « C’était un titre du genre L’industrie de la romance rapporte un milliard par année, pourquoi personne ne la prend au sérieux?, se souvient le réalisateur et acteur montréalais. Le deuxième paragraphe parlait de Rivalité brûlante. J’ai appelé mon producteur associé Brendan Brady et je lui ai dit : “Je sais que ça va sonner un peu fou, mais on va acheter les droits de ce livre de hockey, parce que si quelqu’un d’autre le fait, je crois que je vais perdre la tête.” »

    Écrit en 2019 par l’autrice canadienne Rachel Reid, Rivalité brûlante fait partie de la série de romances sportives gaies Game Changers. Pour beaucoup, c’est une référence en la matière. On y suit la relation amoureuse sulfureuse et très clandestine entre un prodige du hockey canadien et son rival russe. Quand on regarde le parcours de Jacob Tierney, on comprend pourquoi il était la personne idéale pour signer cette adaptation en six épisodes.

    D’abord parce qu’il est queee, mais aussi qu’il comprend très bien la culture macho du hockey puisqu’il a coécrit, réalisé, produit et joué dans Letterkenny, une fiction ancrée dans une petite ville du nord de l’Ontario, où le hockey est roi. Cette série a ensuite inspiré Shoresy, le salaud du hockey, qu’il a aussi réalisée et produite, en plus d’y incarner un commentateur sportif.

    À 46 ans, Jacob Tierney est prêt à raconter une histoire qui va gagner les cœurs et faire bouger les choses.

    « Je crois que ce que les gens attendent d’une romance, c’est de l’intimité et de la joie. Selon moi, c’est ce que le public queer va retrouver dans cette série, et c’est tellement rare. » Évoquant le cliché qui veut que les personnages de fiction gais connaissent souvent un destin tragique, il poursuit : « Personne ne va se suicider. Personne ne va mourir du sida. On parle de deux jeunes hommes attirants qui couchent ensemble et qui tombent en amour, et les gens queers ont beaucoup d’appétit pour ça. »

    Jacob Tierney

    Les deux capitaines
    Bien conscient que les mordus du livre seraient implacables sur le choix des acteurs principaux, Tierney a jeté son dévolu sur le Britanno-Colombien Hudson Williams, natif de Kamloops, et sur le Texan Connor Storrie, qu’on a pu voir dans Joker : Folie à deux. La distribution comprend aussi les Québécois François Arnaud et Sophie Nélisse.

    Hudson Williams campe ici son premier rôle d’envergure, celui du hockeyeur canadien Shane Hollander. Pour le comédien de 24 ans, le défi était de canaliser la nature angoissée de son personnage.
    « Je dirais qu’il est comme une belle fleur névrosée, confie-t-il depuis Vancouver, où il habite. Il est introverti, anxieux socialement et un peu décalé par rapport aux autres aspects de sa vie en dehors hockey, parce qu’il en a fait une obsession pendant si longtemps. » Âgé de 25 ans, son vis-à-vis Connor Storrie entre quant à lui dans la peau de l’arrogant, sexy et réservé joueur russe Ilya Rozanov.
    « Il ya va taire ce qu’il pense et ce qu’il ressent jusqu’à sa mort, explique l’acteur joint à Los Angeles. Si tu l’excites, il ne te le fera pas savoir. Si tu ne l’intéresses pas, il ne te le fera pas savoir. C’est l’Europe de l’Est, froid comme la pierre. Mais ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur, ce sont deux choses différentes.

    En réalité, il aime plus fort que n’importe qui. Il porte en lui une belle dichotomie que Shane a envie de
    découvrir. »

    En signant le contrat, une difficulté particulière attendait l’acteur, et ce n’est pas enfiler des patins : apprendre la langue des Malkin, Markov et Fedorov. « Le casting s’est mis en place très vite, poursuit-il. J’ai eu seulement deux semaines de coaching linguistique avant de commencer, et il y a beaucoup de dialogues en russe. Comme je ne parle pas russe, ça m’a demandé beaucoup de travail. »

    Flamme sur glace
    Pour que ce type de projet fonctionne, le talent ne suffit pas. Il faut que la chimie opère. Le public ne veut pas d’un autre Challengers, où l’homoérotisme est plus suggéré que concrètement exploré. Le réalisateur Jacob Tierney assure que la passion entre les deux hockeyeurs crève l’écran. « Leur chimie est tellement bonne, instantanée, insiste Jacob Tierney. Ils s’adorent. Ils étaient tellement heureux de faire ça et ils ont tous les deux compris le mandat. C’est beaucoup demander à un jeune acteur. Jouer est déjà assez difficile, mais si on ajoute à ça la nudité, l’intimité, ça fait beaucoup. Ils se sont tellement soutenus entre eux. Je crois que l’affection qu’ils ont l’un pour l’autre se voit à chaque instant. »

    Connor Storrie abonde dans le même sens : « Je me sens très privilégié parce que des scènes de sexe et d’intimité, ça part de l’humain, ça ne se fabrique pas. Comme acteurs, on le fait tout le temps, mais c’est bien quand, tous les deux, on est naturellement confortables l’un avec l’autre. On se concentre sur ce qu’on a à faire plutôt que de se demander “Oh, es-tu d’accord avec ça? Est-ce que je suis correct avec ça?”. Hudson était tellement ouvert, vocal, expressif et enthousiaste, c’était génial. »
    De son côté, Hudson Williams estime que Rivalité brûlante s’inscrit dans l’air du temps et peut même devenir un classique de la cinématographie gaie.

    « Je vois un parallèle avec Souvenirs de Brokeback Mountain, campé dans un monde hypermasculin de cowboys, mais avec une romance très tendre. Le hockey est un sport où la culture de la masculinité peut être bonne, mais aussi très mauvaise. Nous ajoutons une romance passionnée au milieu de ça. »
    Il poursuit : « Il y a quelque chose de pur dans notre histoire amour, une liberté qui ne s’apparente pas à une tragédie. C’est comme une célébration de voir ces deux personnes s’aimer autant, dans un environnement problématique où ils se demandent comment les autres vont réagir. Mais pour chacun des deux, c’est une utopie. »

    Par Ingrid Randoja

    INFOS | Le premier épisode de Rivalité brûlante (Heated Rivalry sera présenté en première mondiale, le 23 novembre dans le cadre de la 38e édition d’image+nation, avant d’être diffusé sur CRAVE à partir du 28 novembre. Pour plus de détails sur la projection et vous procurer des billets, visiter le https://image-nation.org

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