Samedi, 27 septembre 2025
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    Voyage dans la tête de Coco Belliveau

    De janvier à avril derniers, des centaines de milliers de personnes ont suivi le parcours étoilé de Coco Belliveau à Big Brother Célébrités. À partir de septembre prochain, elles pourront voir son spectacle Cocologie. Entre les deux, il sera possible de découvrir l’émission Divergentes que l’humoriste coanime avec Naadei Lyonnais sur AMI-télé.

    Même si tu n’as pas gagné la 5e saison de Big Brother Célébrités, plusieurs participant.e.s te considèrent comme la meilleure joueuse de l’histoire au Québec. Qu’en penses-tu ?
    Coco Belliveau : Je ne sais pas si je suis vraiment la meilleure. J’ai appris de plusieurs joueurs : je disais souvent à Jean-Thomas Jobin que j’essayais de vampiriser son talent. En plus, j’aurais pu être évincée plein de fois. Mais ça me flatte, parce que j’avais beaucoup de fun avec ces gens-là. Je pense que ça transparaît et que les gens ont aimé jouer avec moi. C’est l’un des plus beaux compliments que je pouvais recevoir, parce que ça demeure un jeu collaboratif, même si on joue individuellement. Je ne suis pas super sociale dans la vie, donc de savoir qu’ils ont aimé jouer avec moi, je trouvais ça vraiment flatteur.

    Tu as étudié en théâtre et tu as un petit rôle dans la série Libre dès maintenant qui est disponible sur Tou.tv. À quel point aimerais-tu développer une carrière de comédienne ?
    Coco Belliveau : J’adore le jeu et c’est rare que j’ai l’occasion de jouer des rôles, en raison de mon casting particulier, avec mon accent. J’aime beaucoup faire des rôles de composition comme dans Libre dès maintenant. En plus, j’avais fait la script-édition des dialogues du personnage de Maude, pour qu’elle parle plus comme moi, étant donné que le personnage est un petit peu basé sur moi. J’étais juste trop vieille pour la jouer.

    Quelles étaient tes motivations à coanimer Divergentes ?
    Coco Belliveau :
    Quand Duo Production m’a approchée avec cette idée, ça me trottait dans la tête depuis longtemps. J’avais déjà un gros dossier d’informations sur la neurodivergence au féminin dans mon téléphone. Comme je connais peu de personnes qui sont sur le spectre, on dirait que j’étais plus dans une recherche pour apprendre à me connaître. Donc, j’avais envie d’aller à la rencontre des autres et de plusieurs spécialistes. On voulait montrer les défis et tout ce que ça peut apporter de bien, en contrant la désinformation le plus possible.

    Pourquoi est-ce plus difficile de déceler la neurodivergence au féminin ?
    Coco Belliveau :
    Parce qu’il y a du sexisme dans les recherches scientifiques : on se penche beaucoup plus sur les profils masculins dont les symptômes du TSA (trouble du spectre de l’autisme) sont plus extérieurs. Les profils féminins peuvent l’être aussi, mais c’est souvent plus de l’agitation intérieure qui passe en dessous du radar. C’est un cercle vicieux : comme on connaît moins les profils féminins, elles sont moins diagnostiquées et plus à risque de vivre des traumas à ce sujet, parce qu’elles ne sont pas outillées. Je me sens un peu responsable de passer les messages que j’aurais eu besoin d’entendre à l’époque où je n’étais pas diagnostiquée.

    Dans l’émission, explorez-vous la présence de la neurodivergence chez les personnes queers ?
    Coco Belliveau :
    Oui. Chez les personnes TSA en particulier, il y a un rapport à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle qui est très différent. Par exemple, j’ai vraiment besoin de comprendre les affaires pour fonctionner dans le monde. Je suis non binaire et pansexuelle. Maintenant, je sais que c’est relié à mon diagnostic, parce que j’en ai parlé avec des spécialistes. L’identité de genre, c’est plein de choses que tu es censé comprendre en société : quand on me demande si je me sens femme ou homme, on dirait que je ne ressens rien et que je ne suis pas capable de synthétiser ce que ça peut signifier, parce que ce sont des codes sociaux qu’on peut difficilement expliquer. Ce n’est pas vrai qu’une fille doit agir d’une façon et qu’un gars doit agir d’une façon. C’est super arbitraire. Donc, plusieurs personnes dans la communauté TSA sont non binaires et plus flexibles sur la sexualité. Je trouve ça super beau.

    De quelle façon le TSA influence-t-il ta vie ?
    Coco Belliveau :
    C’est intrinsèquement lié à qui je suis. Avant d’être diagnostiquée, j’essayais de supprimer certains aspects pour avoir l’air plus normale. Maintenant, je me rends compte que je me suis épuisée, voire traumatisée, en faisant ça. Je me permets aujourd’hui de gérer ma vie autour de ça, pour éviter de brûler ma batterie sociale en me disant que tout le monde est capable de faire ça. Au fond, j’ai de très grandes forces et de grosses faiblesses reliées à ça : je dois simplement aller dans les zones qui mettent en valeur mes forces. Ma concentration inébranlable, par exemple.

    Tu sembles sortir de ta zone de confort en faisant de la télé et de l’humour sur scène. Pourtant, la population imagine souvent un inconfort social chez les gens vivant avec le TSA. Comment expliques-tu ça ?
    Coco Belliveau : Si j’étais dans une conversation de groupe, je serais beaucoup plus drainée qu’en étant sur une scène, où je peux parler sans me doser et sans être interrompue. Je ne suis pas dans le public. J’ai ma bulle et j’ai le contrôle sur la situation. Même chose pour Big Brother : ça peut avoir l’air d’un gros défi, mais pour moi, c’est un environnement super contrôlé. L’horaire est prévisible. Je connais la majorité des jeux. En plus, dans la vie, on a énormément d’interactions sociales, tandis que là, c’était limité à 16 personnes et il y avait de moins en moins de monde au fur et à mesure que j’avançais. Aussi, on retirait plein de choses épuisantes : aller à l’épicerie, l’accès au téléphone, pas de demandes surprises. À un certain degré, c’était reposant.

    Quelle place occupera l’humour dans ta prochaine année ?
    Coco Belliveau : À partir de septembre, je vais commencer le rodage de mon nouveau one-woman/person show : Cocologie. On peut aller sur cocobelliveau.com pour voir les dates. Je suis super excitée. J’ai attendu très longtemps pour partir en tournée.

    INFOS | cocobelliveau.com

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