C’était la fête, le 9 septembre dernier, alors que les nouveaux propriétaires recevaient finalement le permis d’alcool pour cet établissement. L’ouverture officielle, quant à elle, s’est effectuée le 20 septembre avec des surprises à la clé. Pour tout le monde qui ne connaît pas le Diamant Rouge, c’est un club de danseurs nus situé à l’extrême est du Village, tout près de Papineau. Une vingtaine de danseurs de type twink y sont en vedette, mais le bar cherche à recruter de nouveaux danseurs bears et autres pour diversifier l’offre, et ce, pour le plus grand bonheur de la clientèle.
Pour ceux qui les connaissent, oui, les sexy Yan, Mika, Freddy, Tommy, Helix, Mike ou encore Atlas, parmi tant d’autres, sont de retour. Et on nous dit que l’affriolant Matt Ryan va y faire un tour de temps à autre !
Mais qui sont les nouveaux propriétaires ? En fait, ils sont quatre, deux couples ! Oui, oui, deux couples. « Il y a moi et mon mari et un de mes meilleurs amis, Éric, et son mari. Éric s’occupe plus de la gérance et de l’administration et moi, je suis plutôt le gars qui s’occupe des communications, de la recherche des partenariats, des thématiques de soirées et qui cherche à rassembler la communauté pour que cela soit le plus diversifié que possible », explique Dominique Théberge, le sympa copropriétaire et porte-parole de ce club. Ainsi, leurs chums respectifs sont là pour les épauler, mais ne prennent pas part à la gestion du bar au quotidien. Il faut dire que le club, par manque de permis d’alcool, est resté fermé tout l’été. « J’avais peur que les gens ne reviennent pas, que les danseurs aussi ne restent pas, confie Dominique Théberge. Et nous avons manqué les célébrations de la Fierté. Mais les gens et les danseurs sont revenus pour nous voir. »


Des rénovations salutaires
Si vous avez déjà mis les pieds dans cet espace-là, vous savez combien il semblait sombre et, disons-le honnêtement, un peu vieillot. « Nous avons mis beaucoup, beaucoup d’amour dans ce bar-là parce qu’il en avait bien besoin », souligne-t-il. Bien sûr, ça sent la peinture fraîche, mais pas que… On s’est débarrassé de l’ancien plafond bas pour ramener à son état original l’ancien plafond avec des tuiles texturées. Le bar a changé de configuration pour adopter un mode en « L ». « Nous avons changé l’emplacement du conduit d’aération pour ramener la scène vers la droite. Des caméras aussi ont été installées sur la scène pour une diffusion sur des écrans pour que le public puisse mieux voir les danseurs », continue Dominique Théberge.
Et on nous dit que ce n’est pas fini. Les toilettes, l’espace VIP et les cabines des danseurs se referont une beauté dans les semaines et les mois à venir. « C’est sûr que ce sera encore plus beau une fois que toutes les rénovations seront effectuées », dit-il. Avec les mercredis trans et des soirées bears, entre autres, on veut ici inclure certaines clientèles que l’on ne retrouve pas généralement dans les clubs de danseurs. On a fait des annonces sur les réseaux sociaux récemment, pour avoir des danseurs bears et attirer aussi leurs admirateurs. On mise ici sur le fait que de plus en plus de gens dans la vaste communauté LGBTQ+ cherchent quelque chose de différent. Cela rejoint les valeurs des nouveaux propriétaires pour la vision du body positive. « Nous désirons devenir un endroit où toutes les personnes de la communauté LGBTQ+ se sentent bien et incluses ici, dit-il. On veut miser sur la beauté des spectacles, des corps et de l’esthétisme, pas sur la sexualisation. On croit que, bien encadrés, cela peut même émanciper les danseurs, nous leur offrons d’ailleurs en encadrement psychosocial. »


« Nous avons gardé les danseurs twinks qui étaient déjà là et nous leurs sommes reconnaissants d’être revenus, poursuit Dominique Théberge. Nous voulons aussi diversifier les types de danseurs que nous avons : avoir des gars plus musclés, plus bâtis, d’autres plus ours, etc. Chaque style a ses admirateurs et ses fans. On expérimente beaucoup en ce moment. On veut voir si on peut mixer tous les styles ensemble. Ou est-ce que les gens préfèrent des soirées thématiques ? On reçoit justement beaucoup d’offres de gars diversifiés. On aime ça. On veut voir au cours des prochaines semaines comment tout cela va s’agencer. C’est l’fun en même temps », lance-t-il.

On veut casser ici avec les administrations précédentes. Là encore, on veut innover en quelque sorte. « Nous voulons surtout être le plus présents que possible pour les danseurs et pour la clientèle. Nous voulons insuffler un esprit de famille tissé serré parmi les danseurs et le personnel. Que tout le monde puisse se sentir bien et bien entouré et accepté », explique Dominique Théberge.
Un exemple d’innovation : le jeune danseur Yan a été nommé gérant des danseurs. Cela fait deux ans qu’il est présent au Diamant Rouge et on voulait lui donner une certaine responsabilité. « On désirait l’impliquer plus, il est jeune, il va apprendre ce que c’est le management, cela va lui donner de l’expérience, des habilités et des compétences nouvelles qui vont l’aider dans la vie. Il va voir aussi qu’être responsable d’un groupe, ce n’est pas toujours facile, mais il va apprendre et cela va le mener vers de nouvelles aptitudes », croit-il. Côté alcool, le Diamant Rouge propose de la bière en fût Boréale et des cocktails spéciaux du moment. Bien sûr, il y aura un party d’Halloween des plus festifs à la fin octobre, et il ne faudra pas rater la soirée ours, qui aura lieu le 29 novembre prochain.
« On ne cherche pas ici à faire de la compétition avec qui que ce soit, nous pensons qu’il y en a pour tous les goûts. Nous voulons simplement procurer aux gens quelque chose de différent ! Nous sommes un établissement de la communauté, géré par des gens de la communauté et pour les membres de la communauté LGBTQ+ », de renchérir Dominique Théberge.
INFOS | Club Le Diamant Rouge, au 1681, rue Sainte-Catherine Est, Montréal.
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